Tu ne te souvenait pas depuis combien de temps tu n'avais pas bouger le cul de cet énorme navire. Assez longtemps pour avoir du mal à l'extirper de son nid, en tout cas. C'était finalement après un branle-bas de combat que tu avait réussi à extirper Thriller Bark de son nid, laissant derrière toi un immense cratère vide. La mer était étrange, n'est-ce pas ? Tu regardais les voiles se gonflées avec une puissance monstre sous les bourrasques de vent, alors que plusieurs de tes navires tiraient à l'aide d'immenses câbles l'île, l'accompagnant dans son mouvement. Les habitants en tout genre qui y résidaient n'avaient probablement pas apprécier la balade, d'ailleurs... Mais qu'importe. Maintenant que Thriller Bark était de retour sur la mer, pour naviguer, tout était pour le mieux. Et ce, depuis quelques jours déjà, l'île semblait reprendre du poil de la bête. Son séjour à faire du sur-place n'avait pas été apprécier. Mais l'idée qu'il y eu peut-être un quelconque trésor dans ce fond marin ne t'avais pas effleurer l'esprit, sauf tout récemment.

C'est après un moment d'hésitation que tu avais finalement céder à la tentation, armée de ton Log Pose et d'une carte, tu avais mise les pieds sur un navire de petite taille, accompagnée de quelques marins curieux. Ce serait amplement suffisant pour ton périple de plusieurs jours. C'était finalement à rebrousse chemin -et pas dans le plus grand des aises- que tu étais revenue sur tes pas. Le vent n'était pas en ta faveurs et plutôt que de prendre quelques journées, ton périple s'était lamentablement allonger à deux semaines. Rien que pour l'allé… Finalement, lorsque tu semblais approcher, un grognement de satisfaction traversa ton gosier, principalement à cause d'une vue des plus… Amusante ? Enfin, ce n'était pas forcément ''amusant'', mais de voir un navire qui semblait légèrement perdu reposé près du cratère gigantesque qu'avais laisser Thriller Bark et ce, dans une position précaire… Tu n'avais pas la moindre envie de l'envoyer rejoindre les poissons, uniquement par curiosité. Celle de savoir si cet énergumène saurait se sortir d'une telle situation. Enfin, s'il avait un bon tour dans sa poche, ce ne devrait pas être un problème, n'est-ce pas ? Ton navire s'arrêtant à bonne distance pour éviter d'être happer dans le courant traître, le navire grinçait légèrement alors que l'ancre s'enfonçait dans les fonds marins, stoppant presque net la course de ta bicoque.

Tu ne savais pas depuis combien de temps tu n'avais pas bougée. Assise sur la poupe de ton énorme bout de bois flottant, tu observait le radeau. Forcément son propriéataire avait du te remarquer, depuis le temps. Tu y étais depuis quand ? Une heure ? Deux ? Peut-être quatre ou cinq aussi. Ou peut-être moins qu'une heure, le temps semblait s'écouler lentement. Mais plus le temps passait, plus cet rafiot te rappellais des souvenirs. Aaah… Il y avait si longtemps déjà. Tu n'oublierais jamais ce jour où tu avait été graciée avec la rencontre de cet homme et ses histoires, qui avaient toutes bercées ta vie. Un soupire nostalgique  traversa tes lèvres, alors qu'elle tu te remettait lentement sur pieds, t'étirant. Ton corps était enkilozé pour n'avoir pas bouger durant la grosse majorité du trajet,toi qui avait horreur de ne pas bouger. Un léger regard sur la mer de ta part fut d'office, avant que tu ne te retourne vers les quelques marins qui t'accompagnaient. Tous et chacun savaient d'avance qu'ils devaient compter sur toi pour aller voir si un quelconque ''trésor'' reposait dans l'eau. T'étirant une dernière fois, tu posais ta botte contre la rambarde en bois et, d'un mouvement vif de la main, tu suspendais un fil aux nuages. Mère nature semblait t'appréciée, d'ailleurs.  Ou était-ce simplement par habitude que tu voyageais sous les nuages ?

Reculant quelqu'un peu, c'est d'un élan que tu t'élança au pas de course, bondissant par-dessus la rambarde. Une tension du fil se faisant sentir, tu ramenas tes pieds sous tes fesses, loin de l'eau. Le vent qui sifflait à tes oreilles était toujours agréable, décidément. Alors que tu atteignait le sommet de ton balancier, tes ailes s'ouvrant pour attraper le courant marin et de quelques poussées, tu faisais ton ascension dans le ciel avant de n'avoir de nouveau recours à tes fils. Maintenant loin de la mer, tu ne semblait plu craindre cette dernière, jouant à l'araignée entre le ciel et la mer. Plus tu t'approchais du rafiot et du trou béant qui menait une douce mélodie du fracas des chutes vers le bas, plus cette silhouette qui y reposait lui ressemblait. D'un sens, tu espérais sincèrement te trompée, mais tu te doutais que tes yeux puissent ainsi te jouer un tour.