Quelque part, au-dessus de Marie-Joie …

J'étais de nouveau perché au-dessus du vide, assis sur un de mes nuages. Au milieu de cette masse cotonneuse blanche, j'étais plongé dans mes réflexions. Cela faisait déjà depuis ps mal de temps que j'avais affronté le dénommé « Don Colombus », en compagnie de l'Instructeur Général de la Marine, Airakaz Marshall. Ce Colombus n'était autre qu'un des « Quatre Piliers » comme ils s'étaient surnommés. Les derniers survivants de mon ancien équipage, ceux qui m'avaient trahi et laissé congelé dans un iceberg à Punk Hazard, il y avait dix années de cela. Le gouvernement m'avait réveillé depuis quelques semaines afin que j'entre à leur service. J'avais accepté avec joie, car cette opportunité m'offrait de grand privilèges et une liberté de mouvement considérable. A la fin de mon combat contre Chaos Martel, l'organisation qu'avait fondé Colombus, ce dernier m'avait donné un escargophone. Escargophone que je tenais désormais dans le creux de ma main. Celui qui était à l'autre bout du fil, et qui était susceptible de répondre en cas d'appel, c'était Salvador Mohican.

Mohican, surnommé le Voleur d'Enfants. Parmi la centaine de membres de mon ancien équipage, il était de loin le plus instable. Je tolérai tous ses excès en échange de sa fidélité à l'époque. Son goût prononcé pour les actes barbares et les viols de petites filles lui avait valu un tête mise à prix pour 76 000 000 de Berrys. Mais après la cabale de Punk Hazard, il avait fondé son propre équipage et était devenu un capitaine d'une toute autre dimension. Airakaz en personne m'avait mis en garde contre lui. Il était désormais un forban dont la somme atteignait les 350 000 000 de Berrys. Mais je devais le tuer. C'était une vengeance. Un frisson me parcourut le dos malgré moi. Je portai le combinai à ma bouche et lançai l'appel escargophonique. Une sonnerie. Puis deux. Trois. On décroche.

« Allô ? »

Je n'ose pas répondre. Je ne connais que trop bien cette voix haut perchée, menaçante et qui résumait à elle seule la folie de cet homme. Salvador était bel et bien au bout du fil. J'entendais sa respiration haletante. Il ne pouvait ignorer qui l'appelait.

« Gagé Boué boué boué boué !! Je suis parfaitement au courant pour le démantèlement de Chaos Martel. Et je suis fort courroucé !! Tu entends Golgotha !! Je suis HORS DE MOI !! Tu vas crever pour avoir tué l'un des miens, le premier Pilier, Colombus ! Et ne fais pas mine de m'ignorer. Je sais pourquoi tu appelles. Je sais ce que tu veux. »

« Je veux ta tête. Et la carte. »

« Pour ton fichu projet ? Encore la tête dans les nuages, hein ? Dans le sens littéral du terme, hein. Ecoute-moi bien, Vieux Dragon. La carte ce n'est pas moi qui l'ai. Pas le temps pour des fables antiques. Ce sont certainement les deux autres Piliers qui l'ont en leur possession. »

« Si je leur pose la question, ils me diront la même chose que toi, Mohican. Je vais venir chercher ce qui me revient de droit. Donne-moi ta position, et j'arrive à toi. Nous parlerons en face à face. »

« C'est ce que j'espérais. A cause de toi, Colombus ne me fournira plus mes précieuses livraisons de petites filles ! Gagé Boué boué boué boué !!! Alors Rejoins moi à Drum, histoire que nous puissions converser d'Homme à Homme !! »

Je raccrochai sans rien dire. Je redescendis à Marie-Joie afin de me pourvoir d'un Eternal Pose qui menait directement à Drum. J'en profitai pour faire le plein de victuailles, et remplir tout un sac. Je me saisis de vêtements aussi chaud que possible, l'île était réputée pour être glaciale ! Une fois prêt pour le voyage, un agent du gouvernement vint jusqu'à moi. Je devais faire mon rapport mensuel, une sorte de nouvelle mesure pour surveiller les Schichibukais fraîchement engagés. Le fonctionnaire me demanda quelle était ma prochaine destination. Je lui répondai simplement que j'allais chercher la tête de Salvador Mohican. Sans plus attendre, je montai à bord d'un de mes nuages que je soufflai par la bouche. Je quittai Marie-Joie sans regrets.

Royaume de Drum

Les rumeurs ne mentaient pas ! Drum était un royaume que je n'avais encore jamais visité. J'avais écumé bon nombre de mers en compagnie des mes anciens équipiers, mais j'étais désormais un simple Schichibukai solitaire, obsédé par sa quête de vengeance, et par ses plans personnel. Le « Project Phoenix », en faisait partie. Mais pour cela, il fallait que je mette la main sur cette maudite carte. Carte qui pouvait être potentiellement entre les mains de ce maudit Mohican. Le nuage sur lequel j'étais fusait tout droit en direction du paysage magnifique de l'île hivernale. Bien qu'un étrange singularité sautait aux yeux. Quelque chose qui clochait. Quelque chose de bien étrange. Je fronçai les sourcils. Au dessus des étranges montagnes circulaires de l'île, s'étendait des nuages en masse. Mais ces derniers avaient une forme bien étrange : ils étaient torsadés. Emmêlés les uns dans les autres. La chose était flagrante et tout à fait unique. Je m'en approchai pour tenter d'en savoir un petit peu plus mais … d'un coup, je fus sérieusement ébranlé.

Je perdai littéralement le contrôle de mon nuage, qui se mis à vriller sur place, et à tourbillonner. Je soufflai d'autres nuages pour prendre place dessus, mais le cas fut similaire. Ces derniers se tordaient à leur tour, déviaient de leur trajectoire. J'étais complètement dépourvu. Je n'eus d'autre choix d'adopter ma forme hybride pour me laisser tomber et atterrir quelque part dans une neige molle qui amortit ma chute violente. Je me relevai du haut de mes trois mètres. Ma peau écailleuse avait fait son travail, je n'avais rien. Puis je repris mon apparence humaine : celle d'un vieillard à la barbe blanche. Naïvement, je soufflai un nuage par la bouche, m'assis dessus, et m'envolai de nouveau. Au bout d'une vingtaine de mètre au-dessus du sol, le nuage vrilla de nouveau, et je tombai encore dans la neige. Pas de bobos, même depuis cette hauteur et sous forme humaine, car mon zoan me procurait une vigueur décuplée naturellement. La chose était problématique. Je sentis quelque chose dégouliner à l'intérieur de mon kimono, sous mon épais manteau de fourrure. L'escargophone. Complètement réduit à l'état de bouillie. Je ne pouvais même plus entrer en contact avec Mohican. Le trouver sur l'île n'allait pas être aisé.

Je me trouvai à la lisière d'une forêt de sapins, et je réalisai à quel point le froid pouvait être handicapant. Mais ce qui m'inquiétait le plus, c'était ces nuages torsadés. Et la voie aérienne qui était devenue impraticable. Par quel miracle une telle chose avait-elle pu se produire ? Un bruissement se fit entendre dans mon dos. Je me retournai et fus confronté à deux énormes abominables lapins des neiges. Il ne manquait plus que ça. Je dégainai Jaeger, mon katana à deux mains, dont l'immense lame scintillait. Les deux animaux se ruèrent sur moi. Hors de question que je me laissasse faire.

Danse du Lys Turquoise !!

Je fis tournoyer mon énorme sabre, de manière à ce qu'il devienne une véritable hélice tranchante. Puis je fonçai sur les deux bêtes qui se précipitaient sur moi, crocs et griffes sorties. En quelques secondes, ils furent tranchés de parts en parts, et leur corps encore chauds s'effondrèrent dans la neige devenue rose à cause du sang. Je rengainai Jaeger, à la manière d'un samouraï, et décidai de marcher. Je devais trouver une ville, afin de trouver le moindre renseignement sur Salvador Mohican. Il était là, et je le sentais quelque part. Mais quelque chose me disait que les choses n'allaient pas forcément se dérouler comme je l'avais prévu …

Ailleurs sur Drum …

Dans un lieu sombre, mal éclairé et humide, les rires, les jappement et les insultes fusent. Il s'agit d'un équipage violent, sadique, qui se prépare aux pire atrocités. Ces pirates sont à l'intérieur même d'une grotte, située quelque part à l'intérieur-même du Royaume. Au fond de la caverne, des enfants sont attachés les uns aux autres. Des brutes épaisses les saisissent pour les emmener hors de la grotte, certainement pour les monter à bord du navire de guerre de Mohican : le Pharaon de Feu. Autour d'une personne en particulier, située auprès d'un grand feu, on s'agite. Les éclats de rire se mêlent aux hurlement et aux pleurs des enfants.

« Capitaine ! Capitaine ! On a presque fini de charger les mômes à bord ! On met les voiles ? »

Un rire sardonique s'élève. C'est celui du capitaine, qui est nul autre que Salvador Mohican en personne, surnommé le Voleur d'Enfants, et primé à 350 000 000 de Berrys !

« Gagé boué boué boué boué !! Eh bien mes amis, vous semblez être bien pressés de partir. Ne voulez-vous donc pas profiter de notre séjour ? Le palais doit regorger de richesses, et nous allons les piller ! Après avoir kidnappé tous les gosses de cette île, notre équipage accomplira deux desseins ! S'emparer des richesses du roi et tuer le Schichibukai Soliman Golgotha, qui a posé pied sur cette île ! Mes amis préparez-vous à brûler et à détruire ce royaume ! A l'instar de l'illustre Barbe Noire de jadis, nous marqueront de notre sceau cette île si tranquille ! Gagé boué boué boué !! »

 

 

 

 

Après une demi-heure de marche, une odeur vint me chatouiller les narines. Du sang. Du feu. Quelque chose se passait. Si seulement je pouvais m'envoler pour voir ce qui se tramait … Mais à cause de ce phénomène physique étrange, il m'était impossible de faire quoi que ce fût. La neige perdait en épaisseur, ce qui me permettait de ne plus monter si haut les genoux lorsque je marchait. Petit à petit, un petit sentier timide fit son apparition. Et cela signifiait qu'un village n'était pas loin. Des cris me parvinrent jusqu'à moi. Des hurlements d'enfants et de femmes. Je fronçai les sourcils. J'accélérai ma cadence, jusqu'à ce qu'une odeur épouvantable emplit l'air. C'était intenable. Et pourtant je ne connaissais que trop bien cette senteur. C'était celle d'un charnier. D'un amoncellement de cadavres qu'on avait ensuite fait brûler. Et c'était une méthode que j'employais autrefois pour terroriser mes adversaires, du temps où j'étais pirate. Une méthode qui plaisait particulièrement à Mohican. Je pressai encore le pas, et je vis se dessiner les silhouettes enflammées d'un village. Ce dernier était littéralement mis à sac.

Je trouvai à quelques centaines de mètres de cette bourgade le tas de corps carbonisé. A première vue, que des hommes. Mohican n'avait rien perdu de sa cruauté. Une cruauté dont il tirait son inspiration de moi-même. Des explosions retentirent, des éclats de rires, des pleurs, et d'autres gémissements. C'est à alors que je vis un homme-poisson, plutôt grand à la peau bleue, en train d'enfourner des gosses dans un espèce de filet. Lorsque je l'interpellai, il se contenta de me fixer quelques secondes, et éclata de rire. Puis il siffla, et quatre de ses camarades déboulèrent de nulle part, à une vitesse ahurissante. Les cinq pirates se mirent à exécuter une danse des plus étranges. Puis il prirent une pose finale, complètement absurde en s'écriant :

« Les Légats Sublimes !! »

Les Légats Sublimes ? A vrai dire je ne comprenais pas vraiment qui étaient ces gugusses qui formaient une brochette de tels idiots. Etaient-ils au service de Salvador Mohican ? En tout cas, ils étaient d'une ringardise sans nom, ce qui ne manqua pas de me faire pouffer de rire.  
Quel commando étrange. Tout d'abord il y avait trois hommes-poissons, très différents. Il y avait le grand bleu, le premier que j'avais vu, puis un espèce de nabot à la peau verdâtre, disgracieux et gluants, ainsi que celui qui semblait être le porte-parole du groupe, un homme-poisson à la peau violette, et doté de cornes noires. Les deux derniers membres étaient un être humain aux cheveux blancs et à la peau étrangement rouge vive, ainsi qu'un gaillard costaud, aux cheveux roux coupés à l'iroquoise. L'homme-poisson aux cornes et à la peau violette s'avança vers moi d'un pas décidé. Il voulait visiblement en découdre.

« Héhéhé … On dirait bien que tu n'as jamais entendu parler des Légats Sublimes ! Figure-toi qu'à nous cinq nous formons l'élite des forces de notre capitaine, le grand Salvador Mohican. Héhéhé … A nous cinq, nos têtes valent plus de 200 000 000 de Berrys ! Ca t'en bouche un coin, pas vrai ? Vois-tu, nous étions entrain d'obéir aux ordres : réduire en miettes le dernier village du secteur avant de lancer l'attaque finale sur le palais royal. Au fait, je m'appelle Zenokrieg. Nous capturons les enfants pour le plaisir personnel du capitaine … Je crois que mieux que personne tu connais ses goûts, Soliman Golgotha, le Survivant !! »

« En effet … Je vois qu'il s'est dégoté un équipage aussi taré que lui … Ainsi donc vous constituez sa garde rapprochée à vous cinq. Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je vous écrase tous ? »

« Malheureusement, ce n'est pas dans les plans de notre capitaine. Nous avons écumé les mers pendant des années, et lorsque Salvador nous a embarqué à ses côtés, notre force s'est décuplée. D'ailleurs lui aussi est un autre homme. Mais tu le verras bien assez tôt, vieille mite. Quant à nous, nous devons lui livrer ces enfants, sous peine de finir désossé. Un seul d'entre nous suffira à te vaincre. Solon ! Occupe-toi de lui ! »

Je ne voulais pas laisser cet empaffé partir sans rien dire. Je dégainai Jaeger, mon katana énorme, et fonçai en la direction de Zenokrieg. Au dernier moment, le petit homme-poisson globuleux me barra le route et frappa dans ses mains. Une onde de choc violente me repoussa en arrière, sans que je pût tenter une parade correcte. Je tombai dans la neige et me relevai péniblement. Les quatre autres Légats avaient décampé, j'étais seul face à cette demi-portion répugnante. Je détestais les hommes-poissons. Ils avaient le don de me dégoûter. La petite créature agita fièrement ses bras décidément trop petits et déclara :

« Tu vas regretter de t'être frotté à quelqu'un contre moi. Tremble devant le karaté des hommes-poissons ! »

C'était une blague ? De ces semblables, j'en avais découpé des dizaines dans ma vie. Et ce cafard n'allait pas faire exception. Surtout lorsqu'on avait affaire à … un Dieu !! Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était que ce dénommé Solon était rapide comme l'éclair. Sa petite taille n'était même pas un handicap, car elle lui conférait un avantage tactique grâce à la différence de hauteur entre nous. Pour ouvrir les réjouissances, je lui assénai une succession de coups un peu hasardeux, pour le tester. Le Légat, n'était pas en reste et esquiva habilement. Mieux encore, il traversa ma garde, me rendant dans l'incapacité de lui infliger ne serait-ce qu'un coup, à cause de la trop grande longueur de mon katana. Une fois contre moi, il m'infligea un unique coup de poing. Je crus recevoir un boulet de canon en pleine poitrine et fus envoyé plusieurs dizaines de mètres en arrière et m'écrasai contre une caisse contenant de la paille. L'enfoiré. Le karaté des hommes-poissons avait toujours été quelque chose d'absolument redoutable. Je me relevai avec grandes difficulté, ma poitrine étant entièrement compressée. Je crachai une gerbe de sang. Je pouvais le détruire grâce à ma forme hybride. Et en un clin d'oeil. Mais ce serait lui faire trop d'honneur. Il ricana avant de foncer sur moi pour un second assaut. Cette fois-ci, je ne le laisserait pas m'avoir. Je tins fermement Jaeger pour à mon tour pour riposter. Lorsqu'il se retrouva à quelques centimètres de ma lame, je la lâchai soudainement. Pris de court, il ne put s'arrêter dans sa course. L'instant d'après il était à portée … de mes bras. Je le saisis fermement à la gorge, ne le laissant pas le temps de tenter de s'échapper, je le fracassai contre le tranchant de mon sabre qui était au sol. Sa texture gluante si particulière permit à la lame de s'enfoncer dans sa chair comme dans du beurre. Il se retrouva tranché en deux, de tout son long. Son sang violet inonda le sol. J'avais gagné. Il ne me retrouvait plus qu'à retrouver ses quatre autres compères. Et pour cela, rien de plus simple, il suffisait de suivre leurs traces dans la neige.

Après une heure de marche, ils arrivèrent près d'une caverne isolée, au bord d'un large fleuve dont l'embouchure ne se trouvait guère plus loin. Le navire y avait jeté l'ancre, et les membres de l'équipage chargeaient tour à tour des filets remplis de gosses. Ce maudit Mohican avait razzié tout le pays, ma parole. Je repérai également les quatre derniers Légats Sublimes. C'est alors que j'aperçus également la présence d'un élément sur lequel je n'aurais jamais pu tomber. Il était enveloppé dans des fourrures encore sanguinolantes d'abominables lapin des neiges. Ce regard, cette peau basanée, impossible de me tromper. C'était un des « suprernoae », au même titre que Salvador Mohican d'ailleurs. Ce pirate solitaire répondait au nom de Thaddeus Vaas. Et il était connu pour ses meurtres barbares qu'il signait d'un V inscrit dans un cercle, en le gravant dans la peau de ses victimes. Un homme dangereux, qui avait été primé à 100 000 000 de Berrys, ce qui était une coquette somme. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là ? Cela ne faisait qu'empirer les choses. Hélas pour Vaas, il se fit rapidement repérer. Les Légats ricanèrent, et Salvador Mohican, crut avoir affaire à moi-même. Je me relevai, et m'approchai de lui. Son regard se détourna de la direction de Vaas, en me voyant il fut pris d'une étrange transe. Son aspect avait beaucoup changé : il arborait un masque de clown tout à fait terrifiant, d'amples vêtements, et surtout, il ne lâchait pas des mains son arme fétiche : une longue faux.

« Gagé Boué boué boué boué ! Te voici enfin !! Je me doutais bien que tu retrouverais facilement ma trace sur ce caillou. Tu as su te débarrasser de mon cher Solon, qui n'a jamais su être à la hauteur. Mais avec le reste de l'équipe des Légats Sublimes, ça va être beaucoup plus compliqué ! Et dire que tu es venu à bout de mon ami Colombus. Même s'il t'a fallu pour cela recevoir l'aide de l'Instructeur Général de la Marine en personne. Un homme dangereux à abattre lui aussi. »

« Cessons ces railleries et battons-nous ! D'ailleurs j'ai une petite question pour toi … Le cafard qui se cache derrière ce rocher est de ton bord ? »

« Quel cafard ? »

« Le pirate Thaddeus Vaas. »

« Je lui proposerais bien une place à mes côtés et une partie du butin que nous allons cueillir s'il arrive à t'éliminer sans que j'aie à lever le petit doigt. T'entends ça, Vaas ? Sors de ton trou et c'est la richesse qui t'attend ! Bref, bien que je sois heureux de t'avoir à ma merci, je n'ai absolument pas envie de tuer par mes propres humains. Ta défaite n'en serait que plus cuisante Gagé boué ... Je te laisse en compagnie de deux de mes Légats. Bruce et Happman ! Ils te feront la peau en compagnie de Vaas, si l'envie lui prend … Ha ha ha … Nous, nous partons en direction du palais royal. Nous avons des richesses à piller. Au fait, tu as apprécié tes petites séances de vol au-dessus de Drum ? »

Le souvenir de ce ciel si étrange et impossible à franchir me revint immédiatement à l'esprit. Mon nuage avait été pris de convulsions, et il s'était mis à tourner sur lui-même, tout comme ces nuages figés et totalement enroulés sur eux-même.

« Malédiction ! Qu'as-tu fait misérable ? C'est toi qui as fait ça ? Tu as mangé un fruit du démon, c'est ça ? »

« En effet. Des pouvoirs que je n'avais pas de l'époque où j'étais à ton service. J'ai mangé mon fruit deux ans après t'avoir congelé avec mes camarades à Punk Hazard. Et autant dire que mes nouvelles facultés surpassent largement les tiennes. Mais une démonstration sera toujours plus instructive. »

Mohican tendit son bras vers un de ses subordonnés. Un bruit sourd se fit entendre, et le pauvre homme se retrouva complètement tordu sur lui-même. Son squelette se vrillait, faisant éclater ses articulations, brisant ses os, sans parler des organes qui devaient être en bouillie désormais. Le corps désarticulé du pauvre pirate qui n'avait rien demandé tomba par terre, sous les rires hilares de ses camarades. Comment cela se pouvait-il ? Par sa simple volonté il pouvait tuer qui il désirait ?

« J'ai mangé le tordi-fruit, Soliman. J'ai le pouvoir de tordre ce que je désire. Je peux tordre un simple être humain, tout un espace, et même ce qui est intangible ! J'ai tordu le ciel de façon à ce que rien ne puisse y circuler. Ce qui explique la forme des nuages, vois-tu. Contre de tels pouvoirs tu ne peux absolument rien, Gagé Boué boué boué boué … Sur ce je te laisse, vieille croûte, allez les gars, on se taille ! »

La horde de pirate se massa autour de leur capitaine qui éclatait de rire, ils laissaient derrière eux un campement anarchique ainsi que les deux Légats : Bruce et Happman. Bruce était l'humain à la peau rouge, et Happman était l'immense homme-poisson bleu, le premier Légat que j'avais vu en fait. Et il fallait être aveugle pour ne pas voir à quel point les pouvoirs de Mohican étaient démesurés. Un frisson me parcourut l'échine rien que d'y penser. Mais un autre problème de taille se montrait face à moi. Le cas du Thaddeus Vaas. Allait-il se rallier du côté de mon adversaire ? Connaissant sa réputation, je ne me faisais pas d'illusions. Et j'allais devoir affronter trois ennemis en même temps, dont un avec une prime de 100 000 000 de Berrys … Les choses prenaient une direction tout à fait inédite ...