Envie d'un verre ? [Koharu Yoshi & Clarence D. Montmerry]

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L'odeur plaisante de l'alcool, d'un thème lent et morose. Une musique pianotant un effet de jazz, d'un lieu de détente pour les démons. Ici, c'était l'endroit où se réunit quotidiennement, habituellement les pirates, les chasseurs de prime, les mercenaires... Un lieu où mes habitués ne sont que des ordures, des personnes ayant abandonnées un quelconque sens de l'espoir, ceux qui n'arrivent pas à se relever et qui sont las de leur vie. Pensant avoir vécu beaucoup trop à leur âge, c'est comme ça qu'ils finissent, à savoir entièrement ivre pendant toute la journée et déversant les revenus de leur équipage pour mon breuvage magique...
Hum, si ce n'était pas pour servir de l'alcool ou gérer un tel endroit, je les aurai déjà flanqué dehors, ils empiètent sur mon lot de paradis. Malgré tout, ils payaient bien et correctement chacun de leurs verres, je les avais appris à être docile. Quoiqu'il en soit...
La chemise ornée de dragons dorés, elle était pour une fois refermée, et des lunettes de soleil masquaient mon regard... Un air sérieux, professionnel et probablement sans pitié, combiné à un air stoïque, invincible... Il fallait bien que je fasse en sorte de tenir en laisse chacun des imbéciles qui entrent ici. Heureusement pour moi, ma réputation me précédait encore alors... que je sois seul à maintenir l'ordre ou non, rien ne changeait. La peur, c'est par cela que je les tenais, personne ne me surmonter ce que je suis... et c'est mieux comme ça. Personne ne passe autre mes règles, c'est-à-dire que les combats ne sont pas autorisés tant que je ne les ai pas autorisé. Si quiconque se bat sans mon autorisation, je punirai tous les combattants et ils devront me payer les réparations pour les dommages causés. Par contre, si le combat est autorisé, c'est le perdant qui devra payer l'intégralité des réparations.
Quiconque ne suit pas les règles, et ce sera l'Enfer pour lui. Nous sommes ici comme en territoire neutre dont je suis le maître, personne n'échappe à mes lois.

Enfin, je dois quand même m'occuper des clients... Même si je ne me déplace jamais de mon bar et que se sont les clients qui attrapent les bouteilles ou viennent les chercher. Néanmoins, ici tant que l'on possède l'argent aussi, je n'ai rien à redire je suppose.
La salle ? Eh bien, parlons-en. Aujourd'hui, nous sommes plutôt dans la moyenne des clients, ni de trop ni de moins, il y en avait le nombre suffisamment. Des personnages de la marine, chasseurs de prime, des pirates, un équilibre entre eux. Beaucoup se regardaient en chien de faïence néanmoins. Du moment qu'ils ne tentent rien ou que personne ne vient me rabâcher les rumeurs qui tournent sur moi...
Je récupérai alors un verre, un chiffon et je le nettoyai. Il y avait quelque nouveaux ici, il allait devoir apprendre à se tenir droit et à se faire une réputation dans un lieu semblable... La Porte des Enfers.

**Messages : 63** **Date d'inscription : 24/08/2015**

Cette journée avait été merdique sur tous les points pour Koharu. Pour commencer c'était quoi cet endroit ? Elle n'avait jamais eu de problèmes d'orientation mais sur cette île elle perdait tous ses repères, et elle était frustrée. Elle avait perdu les soldats de la marine qu'elle suivait en quête d'informations, et maintenant elle se retrouvait au milieu de nul part, entourée de ces gigantesques arbres et ces fichues bulles qui l'énervaient plus que tout. Elle avançait droit devant elle en se disant que c'était la meilleure solution pour retrouver le chemin de la ville, au lieu de tourner en rond comme elle l'avait fait pendant des heures. La nuit allait tomber et elle avait mal aux pieds. Elle arrivait aux abords d'un endroit malfamé de l'archipel, où abondait le marché noir et les délits, sous les yeux de la marine, elle l'avait visité plus d'une fois et elle savait quel genre d'individu y traînait, elle se dit qu'elle aurait peut être une chance d'y retrouver le groupe de soldats qu'elle cherchait depuis le matin, le peu qu'elle savait sur eux c'est qu'ils étaient tout sauf honnêtes et droits. Elle avança doucement dans une rue, sentant les regards se poser sur elle, une jeune fille avec une lance bien plus grande qu'elle, ça attirait l'attention forcément, au bout de la rue, elle se retrouva devant un établissement qui rebuterait bien des gens, un bar qui était tout sauf accueillant. De la musique résonnait à l'intérieur, et elle vit deux pirates en sortir quand elle s'approcha un peu plus. Elle poussa la porte et soupira.
L'endroit était sombre, bruyant, et les personnes à l'intérieur la regardaient de travers, nouvelle en ville, et apparemment c'était mal vu - ah oui, la confiance - elle avait oublié ce point important pour ceux qui traînaient dans les mauvais endroits, ils n'accordaient leur confiance qu'à peu de personne, alors forcément, une nouvelle tête ça ne passait que moyennement. Elle repéra le bar au fond de la salle, et le barman, lunettes de soleil devant les yeux semblait profondément ennuyé et peu intéressé par ce qu'il se passait, mais elle réalisa rapidement que son regard parcourait la salle tandis qu'il essuyait un verre - pas commode celui là il ne faut pas que je me le mette sur le dos -. En s'avançant dans la salle, elle laissait son regard fureter rapidement pour voir si elle trouvait ceux qu'elle cherchait.

- Et merde ...

Elle réalisa bien vite qu'ils n'étaient pas là -mais putain j'ai besoin d'un verre là maintenant- et continua de s'avancer vers le bar pour commander. Elle se planta devant le bar, adossant sa lance à celui ci et releva ses yeux vers le barman.

- Ce que vous avez de plus fort. Journée de merde.

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Mes yeux balayèrent d'un geste l'ensemble de la salle au moment où quelqu'un franchit le seuil de la porte d'entrée... Hum. Voyons, cette fois-ci, c'était une jeune fille qui était entrée. Elle possédait une arme, une lance. Un souvenir me percuta alors. La lance est une arme dont je suis maître, je sais m'en servir et cette sensation qui me traversa était simplement l'envie d'en réutiliser une dans mes mains. Ce genre d'arme n'est néanmoins pas la meilleure dans sa catégorie, je préférais les hallebardes qui eux, ont une puissance remarquable et une grande polyvalence pourvue qu'on est la force suffisante pour les manier. C'est une arme destinée aux experts par contre, il fallait en cela savoir se servir du long bâton et de la lance... Quoiqu'il en soit, chaque fois que je voyais quelqu'un se promener avec une arme, ma seule pensée était que cette personne avait dû apprendre à s'en servir seulement pour se défendre et survivre, malgré tout il manquait cruellement la technique, et pour acquérir la technique il fallait un maître ou bien étudier sa propre façon de combattre.
Un maître... Peut-être était-il enfin temps que j'aille là-bas, à l'école que j'ai fondé... ? Hum ! J'y réfléchirai plus tard, bien plus tard. Des choses me retiennent encore ici.

La jeune fille finit par arriver au comptoir. A deux chaises à sa droite, un ivrogne avait gigoté. Je suppose qu'il devait être encore vivant et percevait les bruits autour de lui par la même occasion... Quoiqu'il en soit, je me demande bien quelle personnalité me réserve cette jeune fille. Elle semblait être dans une certaine mauvaise humeur. Eh bien, à quoi servirait ce bar si ce n'est pas pour noyer ses ressentiments ?
Elle demanda alors ce que j'avais de plus fort... Un éclair semblait alors avoir parcouru mon regard qui pourtant, était masqué derrière le teint sombre de l'ambiance et de mes lunettes. Est-ce que mes yeux la fixaient actuellement ou non ? Peut-être... mais, me demander l'un de mes alcools les plus forts... Dans le milieu des plus grands barmans, c'était comme défier en duel quelqu'un aux revolvers. Heureusement que je ne faisais pas parti de ce genre de « secte » on ne peut plus étrange.
Je me tournai, récupérai une bouteille que j'élançai en l'air et puis rattrapai en la déposant devant elle. Un verre se retrouvait déjà devant elle, comme ayant apparut par magie. J'adorais réaliser ce genre d'illusion. Quoiqu'il en soit, j'aimais bien servir en acrobatie, mais pour le coup, c'était à elle de choisir la bouteille ou bien se farcir toute la bouteille... Tant qu'elle a l'argent.
Mes yeux se plissèrent alors et je dis :

-N'oubliez pas de payer.

Je déposai dans la vaisselle le verre que je venais de nettoyer, déposant le chiffon quelque part sur le coté... Je me mis alors à croiser les bras, observant aussi bien elle que tous les autres. Des regards étaient dirigés sur elle... Aurait-elle par hasard une prime sur sa tête ? Cela risquait bien de signifier qu'il y aurait un combat ou des combats dans l'air.

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Koharu fit à peine attention aux acrobaties que le barman faisait faire à la bouteille et au verre qu'il posa devant elle, elle esquissa un sourire qui s'effaça immédiatement quand elle entendit sa remarque sur le fait de payer. Elle fouilla dans sa poche et en sortit une pochette qui émit le bruit de pièces qui s'entrechoquaient, elle l'ouvrit et déposa une pièce de cent Berry sur le comptoir, défiant le barman du regard.

- Cela suffira-t-il ou faut-il plus ?

Comme si une Révolutionnaire comme elle, qui se battait pour l'égalité et qui voulaient protéger le peuple contre ses tortionnaires, se permettrait de ne pas payer ce qu'elle consommait, elle n'était pas une voleuse. Elle attrapa la bouteille et se versa un verre avant de la reposer sur le bar. La couleur de la boisson était tout sauf incitante, mais elle approcha le verre de ses lèvres, une forte vapeur d'alcool s'en dégageait, elle pouvait le sentir. Elle bu une gorgée, et le liquide lui brûla la gorge, une sensation qu'elle n'avait pas eu depuis trop longtemps, normalement elle ne se permettait pas de boire quand elle était en mission, mais cette journée avait été trop merdique pour qu'elle s'en tienne à ses propres règles. Elle sentait l'alcool lui réchauffer l'estomac et elle se permit un léger soupir de contentement. Elle reprit une autre gorgée, suivit quasiment immédiatement par une autre, enfin elle se détendait un peu.
Elle avait beau descendre des verres d'alcool, elle n'en restait pas moins vigilante de son entourage, elle avait remarqué qu'elle était fixée par beaucoup de personnes dans ce bar, que ce soient des pirates, des chasseurs de primes ou des marines, et elle n'était pas dupe, elle avait une petite somme proposée contre sa capture. Faisant semblant de s'étirer, elle tourna légèrement sa lance, et dans le reflet de la lame, elle observa une table de soldats qu'elle entendait murmurer derrière elle ; ils la regardaient, et elle savait qu'ils cherchaient un moyen de l'attraper, ce qui la fit rire. Elle tendit la main pour se resservir et vit qu'un poivrot accroché au bar tentait de la lui prendre. Elle attrapa vivement le poignet et s'approcha de lui pour fixer son regard dans les yeux vitreux de l'homme.

- Tu n'essayes quand même pas de me voler ? Moi la Révolutionnaire Kaigun ?

Apparemment l'homme connaissait son surnom, et surtout sa réputation concernant le vol car il recula et s'éloigna d'elle en grimaçant.

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Mes yeux se croisèrent avec ceux de la jeune fille, une neutralité dans mon visage. Elle semblait être une provocatrice dans son genre, elle devait apprécier combattre ou bien, était-ce simplement car elle avait passé une mauvaise journée comme prétendu tout à l'heure ? Quoiqu'il en soit, elle avait payé... Eh bien, heureusement que cette bouteille ne figurait pas parmi les meilleurs alcools, sinon elle aurait probablement dû devoir en donner bien plus, son portefeuille aurait pu en souffrir fortement autant que sa gorge. Quoiqu'il en soit, elle était dans les règles, il ne restait qu'à savoir sa réaction face aux « autres ».
Je récupérai ainsi la pièce qu'elle avait apposé devant moi et je la lançai quelque part sous mon comptoir, d'un geste. Je détournai un peu le regard de droite à gauche puis je soupirai doucement... Les regards lancés à la jeune fille étaient-ils car son corps les intéressait, ou bien était-ce encore à cause d'une prime ? Tss... De la vermine, encore une fois... Pourquoi est-ce que je devais me contenter d'eux ?
Je pris alors le verre que je venais de nettoyer, prenant ainsi une bouteille de jus de fruit de sous le comptoir et j'en versai le contenu avant de boire trois verres entiers d'une traite. Comme si j'étais spectateur d'une pièce de théâtre, j'observai et j'écoutai aussi bien toutes les discussions de la salle, je suivis les probables règlements de compte entre déchets sortant actuellement de mon bar, j'analysai aussi les différents groupes ainsi que leur cible et tout ça, je le vis d'un balayage des pupilles. Je continuai à boire mon jus de fruit en observant cela.
Mes yeux finirent par toucher de nouveau la jeune fille qui imposa alors son autorité contre un poivrot. Elle l'avait repoussé en se présentant comme une révolutionnaire surnommée Kaigun. Je la regardai en continuant à boire mon jus de fruit, arrivant alors au terme de la bouteille.

Je déposai alors finalement le verre à coté de moi, récupérant une autre bouteille cette fois-ci déposée à mes pieds. Je l'ouvris et je commençai à y boire dedans.
Mon regard se reporta alors sur les autres qui fixèrent de plus en plus la jeune révolutionnaire. Mon visage dirigé vers eux, ils relevèrent tous les yeux en ma direction et détournèrent alors le regard par résignation, je vis des gouttes de sueur perler de l'un d'entre eux. Ils avaient peur.
Je continuai à les regarder derrière mes lunettes de soleil, buvant ainsi mon jus de fruit. J'apprécie beaucoup les jus de fruit car ils sont bons pour le corps et sont entretiens. Ce que je n'apprécie pas, c'est l'alcool. Pourquoi devrai-je me mettre en danger en buvant cela ? Des ouvertures naturelles se créent pour ceux qui les boivent, il suffit alors de savoir où frapper pour tuer. Pourquoi est-ce que je gérai un bar ? Eh bien... C'est à vous de le deviner.
Mes yeux se reportèrent alors sur la jeune fille, je dis alors, tandis qu'aucune émotion n'arrivait à m'atteindre :

-Vous êtes courageuse.

Mes yeux, comme immortels, ne la quittaient pas tant qu'elle n'avait pas répondu.

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Koharu s'était versé un autre verre, mais ne le buvait pas, elle était concentrée sur les regards qui se posaient sur elle, sur les murmures qu'elle entendait un peu partout autour d'elle, et cela l'exaspérait -ils n'ont jamais vu de femme de leur vie ou bien ?-, elle serrait le verre entre ses doigts, agacée d'être le centre de l'attention, et elle tapotait le bar avec les ongles de son autre main, se demandant pourquoi elle était entrée dans cet endroit. Elle finit par boire son verre d'un seul coup, le liquide brûlant descendit dans sa gorge, et elle ne s'attendait pas à ce que ce soit si fort, pensant s'être habituée à cet alcool qu'elle ne connaissait pas au vu des quelques verres qu'elle avait déjà bu, mais elle sentit dans sa gorge un picotement qui disparut presque aussi vite qu'il était venu. Elle remarqua soudain que les conversations qui la concernait semblaient s'être arrêtées, elle jeta un regard derrière elle et vit qu'ils ne la regardaient même plus, elle haussa les épaules et se servit un autre verre, envisageant de boire directement à la bouteille, comme le barman le faisait avec ce qui semblait être du jus de fruits, mais elle voulait quand même préserver une image droite, même si elle était en train de se saouler dans un bar -niveau droiture on a fait mieux-. Elle remarqua soudain que le barman semblait la fixer, elle ne pouvait l'affirmer ne voyant pas ses yeux à cause des lunettes qu'il portait ; mais quand il s'adressa à elle, cela lui confirma qu'il la regardait. La remarque qu'il lui fit la laissa sans voix un instant, surprise, mais il semblait attendre une réaction de sa part.

- Courageuse ? Pourquoi ?

Elle était sincèrement surprise, pourquoi cet homme qui ne la connaissait pas lui faisait soudainement une remarque sortie de nulle part, sans raison apparente. Il continuait de la fixer et elle avait l'impression qu'on l'examinait sous tous les angles, pourquoi le bar semblait soudainement si silencieux derrière elle ? Les discussions avaient cessé et tout le monde semblait les observer -c'est quoi cette ambiance bizarre?-, elle reporta son attention sur le barman qui lui ne semblait pas surpris par ce silence, se demandant dans quelle merde elle s'était encore fourrée.

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Oh bon sang... Je passai alors deux doigts sur mes paupières comme pour les frotter par exaspération. C'est quoi ça ? Le jeu de la femelle sans défense dans un bar remplit principalement d'hommes ? Pitié, épargné-moi une telle vision.
Finalement, je retirai mes doigts, récupérai le bouchon et referma la bouteille. J'élançai alors la bouteille afin qu'elle tourne sur elle-même, positionnant ma main pour la rattraper à l'endroit, puis je la posai contre mon comptoir, me tournant alors et allant de l'autre coté de mon bar, ignorant complètement la jeune fille.
Tout juste après que je commence à me diriger de ce coté-ci, un homme me fit alors signe en disant :

-J'aimerai une autre bouteille de whisky.

Il récupéra alors une bourse qu'il me lança et en même temps, je récupérai une bouteille de whisky que je lui élançai, lui récupérant son dû et moi mon dû par la même occasion. Je fis alors en sorte de laisser tomber cette même bourse sous le comptoir... Quant à l'homme, il commença à partir en buvant directement à la bouteille. Il était déjà saoule mais il arrivait presque à se tenir normalement, impressionnant. On reconnaît les habitués.
Je récupérai alors une clé de ma poche... Faisant face à l'entrée mais se trouvant à l'opposé, il existait une porte aux allures blindés... J'ouvris alors cette même porte, tandis qu'une épaisse lumière s'en dégagea puis je la refermai derrière-moi...
Dans la salle, un lourd silence se déposa... D'un autre coté, personne et pas même les membres du gouvernement ne savaient ce qu'il se cachait derrière cette porte.
Un bruit à l'entrée, et un jeune garçon se montra, un grand sourire sincère au visage. Qui était-ce ? Eh bien, c'était Ayumu Rovel (voir les PNJs). D'une mensuration de cent-soixante-deux et relativement mince, des cheveux bruns et des yeux océans, un visage angélique et une allure immaculée. Celui-ci se dirigea ainsi, confiant, devant tout le monde, jusqu'au comptoir et sauta par-dessus d'un geste agile.
Le silence de la salle devint très lourd... En fait, la dernière fois que quelqu'un avait fait ça, on dit qu'il fut mort en une fraction de seconde, alors pour qu'un gosse sortit de nulle part face ça et d'un seul coup...
La grande porte s'ouvrit alors, la même lueur épaisse et aveuglante y sortit jusqu'à ce que je ne la ferme et la verrouille derrière-moi, observant alors le jeune homme qui se trouvait à coté de lui et qui me regardait avec son grand sourire. Je savais ce qu'il voulait attendre.
Toujours neutre, j'élançai comme un ordre dans la salle :

-Le bar va fermé pour le restant de cette soirée.

Les discussions reprirent alors dans n grand brouhaha, tandis que tout le monde s'éclipsait en laissant parfois des sommes conséquentes sur leur table. Peu à peu, le bar se vidait jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne...

**Messages : 63** **Date d'inscription : 24/08/2015**

Koharu vit le barman disparaître derrière une porte et le temps sembla s'arrêter dans le bar, tout le monde semblait fixer cette porte, comme si ils voulaient voir au travers de l'épaisseur de la dite porte, elle même était légèrement curieuse, mais sans plus, ne voulant pas se chercher des ennuis, ils lui collaient déjà sérieusement au cul pour qu'elle s'en apporte plus d'elle même.
Le bruit de la porte du bar ouverte en grand la fit se retourner, et elle vit un jeune homme qui se tenait dans la lumière qui venait de l'extérieur. La porte se referma derrière lui, il avait un grand sourire sur le visage ; et elle devait se l'avouer, il était sincèrement beau, il avait un air angélique et ses grands yeux de la couleur de l'océan étaient hypnotiques, elle ne lui donnait pas plus de dix-huit ans, sa jeunesse était clairement visible sur son visage immaculé. Il se déplaça rapidement à travers le bar d'un pas assuré et elle le vit arriver à côté d'elle ; elle lui fit un signe de tête en salutation quand il la regarda, avant qu'il ne saute par dessus le bar, et elle le regarda surprise -il est peut-être le petit frère du barman-.
Il se passa ainsi plusieurs minutes, le silence était lourd dans la salle mais le jeune homme ne semblait pas y faire attention, et pourtant toutes les personnes présentes semblaient avoir peur du fait qu'il soit derrière le bar, elle se dit que peut-être ils appréhendaient la réaction du propriétaire du bar, donc cela voulait dire que le jeune homme n'avait rien à faire de ce côté, pourtant il n'avait pas l'air stupide, alors pourquoi irait-il faire quelque chose d'aussi insensé ? Elle se resservit un verre, attendant de voir le dénouement de la situation avec une curiosité malsaine, trop malsaine même pour elle. Elle bu son verre rapidement et soudain la porte derrière le bar s'ouvrit de nouveau, laissant passer le barman qui revenait de dieu sait où. Son regard se porta sur le jeune homme et toute la salle les fixaient, -je ne suis pas la seule avec une curiosité mal placée-. Quand elle entendit qu'il allait fermer, elle jeta rapidement un oeil à la bouteille qui était un peu en dessous de la moitié pleine, et haussa les épaules, elle n'allait pas se promener en ville avec une bouteille.

- Clarence va vouloir un rapport, même si je n'ai pas grand chose à lui dire.

Elle avait murmuré, se parlant à elle même, se rappelant qu'elle était sur l'archipel pour une raison, et ce n'était pas pour s'amuser ou boire comme un trou dans un bar perdu dans un coin malfamé. Elle sauta du tabouret, remettant sa jupe en place en l'époussetant et tendit la main pour attraper sa lance afin de suivre les dixaines de personnes qui sortaient du bar bruyamment.

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Pendant que les insectes, la populace ou je-ne-sais-quoi, fichaient le camp des Enfers, je pouvais enfin reporter mon attention sur... lui. Il continuait à me regarder fixement, un petit sourire narquois au visage. De mon côté, je passai deux doigts sous mes lunettes, me frottant ainsi les paupières avant de dire :

-Je préfère lorsque tu m'attends gentiment à la maison.

Il s'exclama alors :

-Mais papa ! J'avais tellement hâte aussi !

-Hum...

Je restai un instant pensif et sans un mot, retirant mes lunettes d'un geste que j'accrochai au bord de ma chemise. Je finis par répondre :

-Bon, une fois que tout le monde sera parti, je fermerai l'établissement. Je rangerai tout ça plus tard, alors ne te dérange pas.

Il leva le poing et avec radiance, s'écria :

-Ouiii !

Je passai une main dans mes cheveux, un léger sourire était apparu sur mon visage tandis que je l'observai rire à basse voix. Finalement, mon visage se reporta sur l'entrée de La Porte des Enfers. Je redevins à nouveau stoïque, écoutant les ronchonnements de divers alcooliques, des murmures discutant du pourquoi du comment, que c'était étrange que je ferme aussi tôt alors que nous sommes le soir, le Soleil commençant lentement à se coucher ou presque. Enfin, en tout cas j'avais bien décidé de léguer un peu de temps à celui-là... Je trouvai que nous ne sortions pas assez ensemble et... il lui fallait bien un père sur lequel il puisse compter. Je ne suis pas mécontent mais en même temps, étant donné que je suis l'assassin de sa famille, celui qui a massacré sa famille... Je crois que c'était la moindre des choses de commencer par mes « péchés ». Même si mon but n'est pas de me racheter... Non, il est trop tard pour que je ne pense qu'à moi-même, qu'à me satisfaire, qu'à m'illusionner devant cette pseudo possibilité de retourner en arrière, alors qu'il n'en est rien. Ce qui est arrivé est arrivé, malheureusement. Accepter ou fuir.
Hmm, j'ai décidé de m'occuper de lui...
Je me baissai alors, récupérant quatre bourses d'or que j'attachai à ma ceinture aussi simplement que cela, nous étions parés à sortir après tout.
Parmi la vermine, il y avait aussi malheureusement certains clients qui traînaient des pieds, alors j'avais dû attendre un peu plus longtemps... fusillant du regard la plupart qui s'enfuirent alors en courant, bousculant tout le monde au passage. C'était une journée normale je suppose... Pourtant, j'avais la sensation que l'on me ferait encore chier... Ah ! Bon sang. Je soupirai alors, puis Ayumu me dit alors :

-Le travail semble t'avoir épuisé !

J'arquai alors un sourcil, comprenant son petit sourire. Mes yeux dérivèrent au plafond :

-Bah voyons... C'est comme ça. Qui pourrait apprécier un endroit comme celui-ci mise à part les meurtriers ? Enfin, au moins je ne perds pas les habitudes, mais... Je n'aime pas vraiment que tu viennes ici.

J'avais ainsi parler à haute voix, j'étais chez moi et aisé... Le jeune garçon se contenta d'incliner légèrement l'échine, dirigeant son regard vers l'entrée.

**Messages : 63** **Date d'inscription : 24/08/2015**

Koharu était sortie du bar discrètement, ne voulant pas tomber dans les mains de ceux qui semblaient tant intéressés par elle, et surement par la prime qui était offerte pour sa capture. Sa lance sur l'épaule elle cherchait un chemin pour sortir de ces ruelles glauques et retrouver Clarence ; mais elle avait oublié un détail, elle ne retrouvait pas son chemin dans cet archipel. Après un énième tour au milieu des bulles et des arbres, et alors que le soleil se couchait elle soupira, comment allait-elle retrouver l'endroit où étaient ses amis de la Révolution ?
Des lueurs la guidèrent jusqu'à des bâtiments et elle se rendit compte qu'elle était revenue aux rues qui menaient au bar et elle soupira bruyamment. Il fallait qu'elle entre en contact avec la Révolution et elle voulait le faire avant que la nuit ne tombe complètement.
Elle s'avança dans les rues et remarqua que des regards la suivaient dans l'ombre, sur ses gardes elle continuait d'avancer, cherchant un commerce où elle pourrait avoir accès à un escargophone, quitte à payer pour y avoir accès. Quand elle sentit quelqu'un s'approcher très près d'elle, elle se retourna vivement sa lance prête à attaquer, et se retrouva devant un de ses compagnons, bras levés il riait de sa réaction. Il lui expliqua qu'ils attendaient de ses nouvelles plus vite et inquiets ils étaient venus à sa rencontre, ils étaient arrivés dans cet endroit quelques heures plus tôt mais ne l'avait pas trouvée et s'apprêtaient à repartir, comment pouvait-elle leur dire qu'elle s'était perdue et qu'elle avait bu en attendant de trouver un moyen de retourner au point de rendez-vous ? Son compagnon l'informa que Clarence était un peu en dehors de là, avec les autres. Elle le suivit en se disant qu'elle avait peu d'informations à remettre à Clarence concernant les marines qu'elle avait suivit concernant une certaine maltraitance de certains civils peu aisés de l'archipel, mais au moins entrer dans ce bar lui avait fait recueillir des informations, là bas tous se réunissaient, marines et pirates, il fallait creuser sur cet endroit.
Ils arrivèrent à un endroit un peu en retrait, au pied d'un arbre gigantesque, des feux étaient allumés et les révolutionnaires présents mangeaient et buvaient en discutant bruyamment, ils n'étaient qu'une dizaine, ne voulant pas attirer l'attention sur eux, aujourd'hui ils n'étaient là que pour recueillir des informations. Elle vit Clarence au fond, fixant le feu, et elle s'approcha de lui.

- Bonsoir Clarence.

**Date d'inscription : 01/01/1970**

« CONCILIATIONS »

« Je t'ai fait naître, Clarence, mon fils, je t'ai fait vivre et je t'ai fait... mourir. »

…

Les infâmes simulacres de son passé jouaient avec lui, avec ses émotions... Alors qu'à l'intérieur de son esprit, dans sa mémoire, les guerres, les meurtres, les mensonges et les trahisons valsaient ensembles avec une rythmique malsaine, à l'extérieur, les traits de son visage s'étiraient et ses yeux se plissaient. Il était subjugué par les flammes qui dansaient en face de lui. Rien, ni personne n'était capable de le captiver plus que les monstres de son histoire, tapis au fond de son âme.

Soudain, des mains glaciales vinrent attraper son visage pour le sortir de ses rêves éternels. Il ne dormait pas, mais il s'était réveillé. Aussitôt, il fît bouger son fauteuil et tourna autour de lui-même pour se resituer. Plusieurs feux crépitaient sur des braises installées à divers endroits autour de lui. Ses hommes avaient formé un camp sur l'archipel Shabondy afin de se reposer après l'intervention d'Impel Down. Ils buvaient, mangeaient, s'amusaient... L'heure était donc à la sérénité.

Après chaque tempête survenait l'accalmie, cela faisait du bien de se le dire.

L'armée avait choisi ces îlots pour des raisons particulières. Shabondy était, avant tout, le carrefour des mondes et des cultures, un lieu d'initiation où tous devaient se rendre. Depuis toujours, les grands yeux de la Révolution, parfois dispos, parfois somnolents, y analysaient le trafic. En bon stratège, Clarence s'était assuré que la zone soit bien quadrillée en envoyant plusieurs agents, tous plus bons et intelligents les uns que les autres, aux quatre coins de l'archipel pour procéder à plusieurs types de missions ciblées : recherche, analyse, diffusion, capture de matériel, sabotage... assassinat.

Tous étaient revenus, sain et sauf, certains avaient réussi, d'autres non, mais il manquait encore une personne à l'appel : Koharu Yoshi, l'une de ses plus brillantes contre-révolutionnaires. Beaucoup s’inquiétaient à son sujet, elle qui n'était qu'une jeune femme, mais l'Estropié faisait partie de ces hommes étranges qui paraissaient manipuler le hasard et il savait très bien quand l'un des siens allait rentrer ou non. Il ne souriait pas, mais le dessin de ses fossettes trahissait une profonde tranquillité.

Quelques longues minutes passèrent. Le feu, qui s'agitait langoureusement comme une femme comblée, l'envoûta de nouveau, mais il fut vite sortis de ses divagations par la voix de celle qu'ils cherchaient tous. Il se retourna vers elle, lui fit un signe de la tête, strict, et commença à avancer, l'enjoignant à le suivre de près pour discuter.

« Si je devais m'en fier à l'odeur que tu dégages, je dirais que tu ne nous as pas attendu pour boire. Était-ce la joie d'avoir réussi tes objectifs ou justement, la déception d'avoir échoué, qui t'a poussé à faire cela ? » commença Clarence, en posant une question à laquelle il n'attendait pas de réponse. À vrai dire, il la connaissait déjà.

L'alcoolisme était pour ainsi dire la tare des révolutionnaires et notre héros avait appris à s'en servir. Il lisait plus facilement en eux lorsqu'ils étaient sous l'emprise de la boisson.

Il continua de faire rouler son trône usé, accompagné de sa lieutenante, à travers le campement, tout en écoutant ses compatriotes s'enchanter du retour de la jeune fille. Au moment où ils sortirent de ce cercle, Clarence en profita pour lui demander quelque chose d'autre...

« Connaissant ton sens de la propreté et de la discrétion, tu n'aurais pas pu boire dehors, en te promenant en ville avec une bouteille à la main, chuchota-t-il, d'un air rassurant, tu as donc bu dans un bistrot pas très loin d'ici, si je ne me trompe pas. Yoshi, écoute-moi bien, je souhaite que nous y retournions. Montre-moi le chemin. »

Les dieux, à défaut de lui avoir offert une vie simple, lui avait accordé un esprit vif et habile. Rien ne lui échappait et il se rappelait de tout. Chaque détail était inscrit dans sa mémoire. Étant donné que cette jeune femme était une personne qu'il connaissait parfaitement bien, il n'avait eu aucun mal à décrypter ses agissements en interprétant son caractère et les signes de son visage.

Peu de temps après avoir prononcé ces mots, ses roues s’élevèrent du sol et il se mit à léviter derrière sa subordonnée, en suivant ses pas avec une préoccupation véritable.

Quelques centaines de mètres plus loin, ils arrivèrent face à l'endroit que cherchait l'Estropié... Une impression de déjà-vu s'empara alors de lui. Ce lieu lui évoquait mille et uns souvenirs. Par le passé, il avait déjà passé le pas de cette taverne, en regardant les néons qui brillaient derrière le comptoir et qui mettaient en évidence le nom significatif de ce bar... La Porte des Enfers. Comment aurait-il pu l'oublier ?

À ce même moment où tout dans son esprit se mit à bouillir, il se dirigea vers l'entrée en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire et se présenta face à la grande porte. Il se concentra longuement et utilisa son pouvoir pour dépeindre une image à résonance magnétique de l'intérieur de la salle. Dans un soupir de soulagement, il expira...

« C'est bien ce que je me disais. »

D'un geste voluptueux, il ouvrit la porte, avant d'entrer. Les rayons du soleil traversèrent alors la pièce dans toute sa profondeur et tracèrent de larges bandes d'or diaphanes où scintillaient des graines de poussières. Poussé par cette radieuse lumière et comme touché par la grâce, Clarence s'avança jusqu'au comptoir.

Sur ces entrefaites, il fit voler d'en-dessous de son fauteuil un coffre de taille moyenne et l'ouvrit en l'air afin de le présenter au tenancier, comme lorsque les rois s'offrent des présents à la signature d'un traité de paix. Il était rempli de pièces et leur éclat se refléta dans les yeux de ses interlocuteurs, qui étaient un homme d'assez grande taille et un jeune garçon.

Il profita de cet instant de contemplation pour déclarer solennellement :

« Messieurs, bonjour. Je désirerai acheter toutes les bouteilles de votre taverne. »

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Ayumu fut le premier à détourner le regard en direction de la porte d'entrée du bar, Graham l'observant déjà. Le jeune garçon se trouva quelque peu stupéfait d'y voir entrer un client qui était en fauteuil-roulant d'une part, mais surtout qui pénétrait dans ses lieux alors qu'elle était fermée, il était audacieux. En plus de cela, il arriva ainsi en présentant un coffre, signifiant qu'il comptait acheter tout l'alcool des lieux. Une offre qui ne peut être refusé pensa le jeune homme qui en ouvrit la bouche de stupéfaction :

-Waouh ! Toute cette or !

Il en avait perdu son sang-froid, tandis que Graham lui, se contenta de croiser les bras, son regard était perçant et direct. Il n'avait jamais apprécié ce genre d'entrer en la matière où même le client se permettait de passer outre les règles avec pour prétexte d'avoir à faire une rencontre « importante », de « première ordre ». Les règles restent les règles, et ceux qui les percent ne sont pas les bienvenus. Personne n'a le droit d'aller au-delà des règles pour des pré-établis. Mais malheureusement, il n'existe pas encore de punition destinée à ce genre d'acte, le maître se devait donc d'aviser.
A part cela, la fille de tout à l'heure était là... un étrange hasard qu'il n'avait pas manqué, alors qu'à coté, Ayumu semblait plutôt... l'admirer. C'est vrai qu'il est rare de voir des jeunes filles ressemblant à autre chose qu'à des femmes fatales... même si celle-ci devait en être une. Dans tous les cas, si ce jeunot voulait sortir avec elle, il allait devoir avoir l'acceptation de Graham. Comme s'il pouvait laisser les choses se faire ainsi, surtout si celle-ci appartenait à une faction. Se jeter ainsi dans la gueule du loup et laisser les commandes au destin n'étaient pas dans les habitudes du maître.
Enfin enfin, tout pourra dépendre... après tout.

Quoiqu'il en soit, il était sûr que ce personnage avait quelque chose en tête... Hum. L'Invincible récupéra alors ses lunettes de soleil accrochées autrefois sur sa veste et les plaça devant ses yeux. Ayant abaissé le visage d'un geste lent, il le releva comme pour observer son interlocuteur. Le visage du maître était resté stoïque, neutre, indestructible. Appuyer contre le comptoir de son bar, il dit d'un air calme :

-Le bar est actuellement fermé, je ne peux pas accepter votre offre sauf si vous êtes un fournisseur ou une entreprise. Dans le cas contraire, je vais devoir vous demander de partir.

Certainement, il avait remarqué que quelque chose d'étrange flottait autour de ce personnage en fauteuil-roulant... Une sensation de déjà-vu, comme si cela faisait longtemps qu'il n'avait pas retrouvé l'un de ses congénères monstres. Voyons néanmoins ce qu'il est capable de déployer. Est-ce un monstre, est-ce un maître, est-ce un démon ? Nous le verrons bien...

**Messages : 63** **Date d'inscription : 24/08/2015**

Koharu avait toujours eu l'impression que Clarence savait tout, sans qu'elle ai besoin de le dire, il lui suffisait de la regarder pour savoir qu'elle avait bu et pas parce qu'elle avait réussi ses objectifs. Ils continuèrent à marcher silencieusement pour s'éloigner de leurs compagnons ; et une fois qu'ils furent éloignés, il lui parla dans un chuchotement, lui demandant de l'emmener dans le bar où elle avait passé le début de la soirée. Elle se mit en marche en direction du bar, en s'aidant des repères qu'elle avait remarqué en venant au campement pour ne pas se perdre de nouveau, et ils arrivèrent rapidement dans les ruelles sombres et elle sentit que dans l'ombre des personnes les regardaient, surement de pauvres âmes n'ayant nulle part où aller, puisqu'ils ne les approchèrent pas.
Ils se tenaient devant le bar et Clarence fixait l'enseigne qui indiquait son nom, les sourcils froncés. Elle se demanda un instant ce qui le dérangeait, mais n'alla pas jusqu'à lui demander directement. Soudain il s'avança vers la porte et l'ouvrit, leur permettant de pénétrer à l'intérieur où se trouvaient le barman et son fils, leurs regards fixés sur eux, sûrement surpris par la demande de Clarence. Le regard du barman était froid et perçant et il la mettait mal à l'aise, tellement qu'elle reporta son attention sur le jeune homme à côté de lui qui la fixait aussi mais d'une autre manière, presque admirative. Elle lui sourit gentiment, toujours autant étonnée par la profondeur de ses yeux, elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi énigmatique.
Elle reporta son attention sur la conversation en cours, se demandant comment la situation allait se régler, elle voulait éviter tout ennui possible, ils n'étaient pas là pour se faire remarquer.

- Clarence, apparemment ce monsieur ne veut pas faire affaire avec vous.

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« CONCILIATIONS »

Au moment où il avait dépassé le seuil de la porte, des regards s'étaient jetés sur Clarence et quand il le remarqua, un léger sourire vint attendrir les traits stricts de son visage. Sa qualité de diplomate était flattée quand il voyait que l'attention générale se portait sur lui. Partagés entre contemplation pour l'un et vigilance pour l'autre, les deux personnes qui faisaient face au chef de la Révolution s'opposèrent drastiquement dans leur manière de réagir lorsque ce dernier leur exposa sa proposition de racheter toutes les bouteilles de la taverne.

Il fallait le concéder, cette offre était tout sauf ordinaire et celui qui en était à l'origine le savait pertinemment, mais pourquoi désirait-il cela ? Les révolutionnaires étaient déjà d'assez gros buveurs, alimenter ce vice plus que de raison était un acte indigne et quand bien même, ces soiffards n'avaient besoin d'aucune aide pour savoir où trouver de l'alcool. Ils avaient tous un sixième sens qui guidaient instinctivement leurs lèvres vers le goulot de la bouteille. Ce n'était donc pas pour eux, non.

La vérité était la suivante : il y avait une idée profonde derrière cet achat, il y avait... une stratégie ! Et en regardant attentivement les faits et gestes de ses interlocuteurs, il se la remémorait avec plaisance.

Comme pour fermer les fenêtres qui offraient des vues plongeantes sur son âme, son vis-à-vis le plus âgé sortit de la poche de sa chemise une paire de lunettes, dont les verres étaient fumés, et s'empressa de la placer sur son nez. Pour lui aussi, le jeu d'échec semblait débuter. Cependant, dès la première action – ou interaction, il avait avancé l'un de ses pions sur une mauvaise case, le laissant à la merci de la tour et du fou. En effet, sa réponse à la proposition de Clarence n'était pas celle d'un bon propriétaire, sachant organiser ses affaires avec structure.

Un véritable tenancier, opportuniste, doué dans la gestion de ses stocks et de son patrimoine, aurait plutôt eu tendance à dire ce genre de phrases : « Je suis d'accord pour vous vendre toutes mes bouteilles, mais à une seule condition. Cette condition est que vous me les achetiez au prix du détail pour chacune d'entre elles, car en acceptant cette offre, j'accepte aussi le fait d'être en rupture de stock jusqu'à ma prochaine livraison. ». Et au lieu de cela, il avait refusé l'offre, en prenant le soin d'exclure certains cas de figures dans lesquels un terrain d'entente était envisageable.

À deux occasions différentes, il avait offert une ouverture à Clarence. La première était de dévoiler malgré lui le peu d'intérêt qu'il portait aux finances de sa brasserie et la deuxième était de parler d'entreprise, car ce terme précis allait être la semelle des chaussons avec lesquels l'Estropié allait danser.

Sans aucun bruit, la boîte se posa sur le comptoir et dans un jaillissement calme, les pièces d'or qui y étaient entassées s'envolèrent à leur tour pour aller se répandre à travers toute la salle, en flottant dans l'air. Ces petits objets métalliques semblaient ne plus être soumis à la loi de la pesanteur.

Une pièce alla se présenter au plus jeune, qui avait dévoilé sa stupeur face à toute cette monnaie. Elle orbita autour de sa tête, comme la lune le faisait avec la Terre, avant de venir se loger dans l'une de ses poches.

Koharu, qui était placée derrière lui, semblait un peu préoccupée par la puissante aura que dégageait le gérant et elle le fit savoir en essayant d'expliciter ce que le monsieur en question venait de dire, comme calmer une tension déjà palpable. Elle ne comprenait visiblement pas ce qui se tramait. Pourtant, cette jeune fille était la clé de voûte de la manœuvre et elle l'était devenue au moment où, s'étant approché de son chef pour lui parler, une pièce était rentrée dans la poche de son veston à elle aussi.

Clarence demeura silencieux pendant un long moment. Ses mains s'étaient jointes peu de temps après qu'il ait présenté expressément les motivations de sa venue en mimant une révérence. Son faciès était serein, caressé par les timides lueurs du soleil qui avaient traversé les murs de la salle.

« Au contraire, je me permets de penser que ce monsieur est très intéressé par notre proposition, seulement il semble être une personne pointilleuse qui respecte au pied de la lettre ses horaires de fermeture. Chose assez rare dans le milieu du service, je dois l'avouer. Clarence élevait le ton de sa voix de sorte à ce que ses paroles soient adressées à ses deux interlocuteurs, mais au moment où il tourna la tête vers le gérant, il mit de côté sa subordonnée pour ne s'adresser plus qu'à lui. Toutefois, vous conviendrez que ce que je vous propose est bien plus que le simple achat d'une boisson pour me désaltérer, oui, c'est bien plus, c'est une affaire, Monsieur, et les affaires se traitent en dehors des horaires d'ouverture.
Je suis bien entendu enclin à acheter toutes vos bouteilles à prix comptant, voire à payer plus, si c'est ce que vous voulez, mais bon, au fond, je doute que ce soit cela la véritable nature du problème. Tentons de l'élucider ensemble.
Pour ce faire, laissez-moi reprendre l'un de vos mots, si vous me le permettez. Vous avez parlé « d'entreprise » et c'est justement cela ma légitimité. Oui, car c'est exactement ce que nous sommes. Savez-vous ce qu'est réellement une entreprise ? Une entreprise n'est pas seulement une unité économique qui produit, vend et achète, non, ça, c'est une vision, disons, simpliste de la chose, une vision binaire. Une entreprise, c'est plus grand, c'est plus transcendant que cela. C'est un projet dans lequel les gens se lancent et chaque homme sur Terre est voué à en avoir un dans lequel il se lance corps et âme. C'est le propre de l'homme, nous sommes tous les sujets d'une entreprise, je dirais même mieux : nous sommes tous des entreprises.
Il patienta un petit moment, gonflant ses poumons d'un air nouveau, puis reprit.
Vous considérerez sûrement cela comme un raccourci pernicieux, mais il n'en est rien. Continuons et pour continuer, je vais vous poser une question : imaginons que l'accord se conclue et que vous vous retrouviez en rupture de stock pendant plus d'un mois, étant donné que le gouvernement mondial a décrété un embargo sur toutes les marchandises qui arrivent à Shabondy compte tenu des récents événements qui se sont passés à Impel Down, que feriez-vous pendant ce temps-là, à attendre que votre bar rouvre ses portes ? »

Être pertinent dans sa manière d'aborder les autres était devenu, avec le temps, le fer de lance de son argumentation et de sa verve.

Le broyat de ses suppositions se décantait et il en sortait, goutte par goutte, un délicieux sérum de vérité.

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[Ayumu Rovel]

En écoutant les paroles de la jeune fille, j'avais profondément expiré l'air de mes poumons. Je ne sais pas pourquoi, mais comme un petit air de déception agissait en moi, c'était étrange. Hum... Peut-être était-ce normal lorsque l'on fait parti d'un groupe, d'une entreprise, de se comporter ainsi mais... ne s'en tenir qu'aux règles... J'étais néanmoins content d'avoir vu son sourire, mais je sentais en moi quelque chose bloquer. Je repensais à tout à l'heure, détournant le regard vers le plafond afin de soupirer, refermant les yeux. Ah... Comme si ça pouvait être comme ça...
En tout cas, l'homme qui était entré ici était bizarre ! Il semblait apprécier les risques mais, étant donné qu'il se retrouvait en chaise-roulante... J'espérai quand même qu'on prenne soin de lui et qu'il ne prend pas que des risques dans sa vie. Ce serait dommage qu'il se casse autre chose... Pourtant, peut-être que papa pourrait le remettre sur pied ?
Tandis que mes yeux s'étaient dirigés vers mon père, quelque chose attira mon regard au coin de l’œil : mes yeux s'écarquillèrent et je restai bouche-bée. Les pièces composant le coffre s'étaient dispersés à travers toute la salle ! Bon sang, c'est la première fois que je voyais une telle chose ! Qu'est-ce qu'il se passait ?! Une pièce se dirigea alors vers moi ! Je fis un pas en arrière et... papa attrapa alors la pièce.
Étonné, je fixai alors, clignotant plusieurs fois les yeux, me disant alors que je devais croire en lui. Croire... comme je l'avais toujours fait.

[Graham Gaalrad]

J'interceptai la pièce en déplaçant mon bras droite sans la moindre difficulté, et une sensation ne me faisant ni chaud ni froid, parcourut ma main. Hum ? Du magnétisme ? Je n'apprécie pas les utilisateurs du fruit du démon qui apparaissent ici... Je prends toujours un peu plus de temps à m'en débarrasser en temps normal. Enfin... avec ce jeunot à coté, je risque d'être sans merci.
Je ne sais pas ce qu'il a en tête et il semblerait que je m'en fiche... Il n'est pas différent des autres. Seulement, lui il valait un peu plus semble-t-il ; il était par ailleurs confiant. Je me demande cela fait combien de temps que je n'avais pas entendu de discours, mais dans tous les cas, je savais déjà que j'étais bien parti pour... Je passai une main dans mes cheveux, secouant ainsi ma chevelure avant d'ordonner d'une voix calme à Ayumu :

-Va dans la salle arrière.

Je perçus une petite pointe d'inquiétude en lui mais il acquiesça d'un geste de la tête. Il se dirigea alors vers une grande porte qui semblait bien lourde et comme blindé tout comme aux couleurs métalliques. Il l'ouvrit, offrant à tous une grande lumière aveuglante, à croire que Dieu vivait ici, avant de refermer derrière-lui dans un fracas.
De mon coté je soupirai alors, balançant la pièce sur le coté avant de sauter pour traverser mon comptoir. J'étais face à notre duo... Bah voyons. Je croisai alors les bras, ne perdant en rien dans la sévérité de mon regard. C'est ainsi que le dialogue se déposa avec en premier chef de lieux, l'homme ici présent... « Clarence », d'après ce que j'avais compris par le biais de la jeune fille.

A son premier commentaire, j'arquai un sourcil, patientant pour l'enchaînement suivant. Je fus bien servi, il semblait avoir des compétences d'éloquences. Lorsqu'il eut fini de s'exprimer, j'en fis de même à la suite :

-Nous sommes effectivement des entreprises, mais nous n'en sommes pas des sujets. Néanmoins, si vous dirigez bien une entreprise, financièrement parlant, je peux bien vous autorisez à acheter toute l'alcool pour le double du prix original. Si l'alcool manque, la soif sera plus grande.

Je déplaçai mes cheveux vers l'arrière :

-L'ancien temps se souvient, j'ai encore des choses à accomplir. Par contre, que souhaitez-vous donc ? Vous voulez que je rejoigne une cause qui vous semble aussi juste que toutes les autres ?

Hum, hum... Pourquoi est-ce que c'est toujours les jeunes qui viennent me faire chier ? Les histoires d'alcool, les batailles, l'argent... Pourquoi employer tous ses mots qui ne veulent rien dire ?
J'avais néanmoins hâte de connaître sa réponse, il mettait un certain à parler. Je restai attentif mais, à mon stade actuel je pouvais être aussi bien détendu qu'omniscient, je m'habituai déjà à leur présence. En tout cas, pour que la Révolution empiète sur mon territoire, c'est bien car les choses se faisaient pressantes je suppose. Les événement d'Imple Down confirment déjà un premier chaos. Si un personnage comme moi est appelé, c'est bien car ce mec, « Clarence D. Montmerry », préparait une grande opération offensive. Quel genre d'idéal voulait-il imposer ? Son identité n'avait pas été très difficile à percer dans tous les cas... Une jeune fille dont je connaissais déjà la faction et le visage d'un homme qui était affiché partout. Peut-être devrais-je faire en sorte qu'il paye le même prix que pour sa prime ? Il y avait des chances qu'il refuse mais... jusqu'où était-il prêt à aller ? Ses ambitions ne sont donc que du vent ou bien, était-il un homme prêt à changer le monde ?
Bof bof, ma plus grande question était de savoir s'il voulait réellement acheter toute cette alcool ou s'il allait reculer.

**Messages : 63** **Date d'inscription : 24/08/2015**

Koharu était restée en retrait, laissant Clarence se charger de la discussion, mais elle ne perdait pas de vue ce qu'il se passait, son regard passant d'une personne à une autre, elle écoutait attentivement ce qu'ils se disaient pour essayer de percevoir la moindre animosité qui conduirait à de la violence physique ; si cela arrivait elle se dévouerait pour protéger son commandant.
Elle n'avait pas bronché quand le jeune homme qui la fixait depuis qu'elle était entrée avait disparut par la porte derrière le bar, il n'était pas important, et Clarence avait affaire avec l'autre homme. Elle resserra ses mains sur sa lance quand le barman sauta par dessus son bar, prête à se battre s'il le fallait, ou plutôt prête à faire office de bouclier pour Clarence, parce qu'elle n'avait aucun doute sur la différence de niveau entre elle et le barman. Elle s'avança légèrement pour être un peu en avant du commandant des Révolutionnaires, et fixa l'homme en face d'eux qui avait croisé les bras sur sa poitrine et qui les observait en détail lui aussi.
Elle laissait le dialogue à Clarence puisqu'il était le meilleur orateur qu'elle connaissait, même si elle dû se l'avouer le barman avait la verve vive lui aussi au vu des remarques qu'il faisait.
Lorsque le barman demanda à Clarence si il voulait qu'il rejoigne la Révolution, elle sentit la tension augmenter dans la pièce, ses muscles se contractèrent et elle eu un frisson d'appréhension. Et jeta un coup d’œil en coin à son commandant attendant elle aussi sa réponse, elle remarqua que comme toujours il avait l'air confiant et serein, et elle se détendit légèrement, diminuant son appréhension mais en restant concentrée sur sa tâche de bouclier.

[HRP : désolée c'est nul ... archi nul même, mais je sais pas trop à quoi je sers là xD ah et désolée d'avoir mit autant de temps à répondre >.<]

**Date d'inscription : 01/01/1970**

« CONCILIATIONS »

L'enfant s'était eclipsé dans l'arrière salle depuis maintenant quelques minutes, ayant obéit aux ordres du tavernier. Cet homme aux allures de touristes semblait ne pas avoir apprécié la petite combine de l'Estropié, tout au moins s'en être méfié.

Après s'être débarassé de la pièce d'or qu'il avait attrapé au vol, il sauta par dessus son comptoir pour faire face au chef de la Révolution et à sa commandante. Un léger soupir s'échappa de la gorge de Clarence, qui trouva cette démonstration de souplesse complètement inadaptée à la situation. Contourner son office et ses éviers était vraisemblablement trop « quelconque » pour une personne comme lui, encore plus pour venir parler à un handicapé... À chacun sa manière de faire bonne impression, après tout.

L'acrobate en question toisa alors le tandem d'un regard qui se prétendait indifférent, mais qui était en réalité affecté par une suspicion certaine. Malheureusement, certains de ses gestes parlaient parfois à sa place et malgré les efforts qu'il faisait pour paraître de marbre, le croisement de ses bras trahissait sa vigilance, et plus encore : sa crainte !

Sa réponse aux propos du curieux acheteur ne se fit pas attendre. La discussion se voulait rapide et efficace, en un mot, professionnelle.

« - J'espère que votre clientèle n'ira pas étancher sa soif ailleurs... enchaîna ainsi Clarence d'un air pensif. Quoiqu'il en soit, je vous en prends le triple. J'espère que cela vous convient. »

À la fin de la phrase, les pièces qui gravitaient dans la taverne furent toutes entraînées dans le coffre d'où elles provenaient. Le coude de l'Estropié se déplia et d'un geste de la main, il signifia à l'hôte qu'il pouvait disposer du coffre et de son contenu comme bon lui semblait. Cela lui appartenait désormais.

C'était là la gestuelle d'un parfait négociateur.

Cependant, lorsque le tenancier de ces lieux s'exprima pour la seconde fois, l'accent de diplomatie qui résonnait à travers les échos de Clarence s'estompa soudainement.

Ses paupières se resserèrent, ses sourcils s'ouvrient et dans un ton déshinibé, il prononça : « - Je ne suis pas spécialement réjoui à l'idée de voir que ma notoriété soit parvenue jusqu'à un homme qui a choisi de se couper du monde. Mon côté pessimiste me suggère de voir le mauvais côté des choses : celui qui m'indique que je suis à découvert, tandis que mon côté optimiste, quant à lui, me suggère de voir le bon : au moins, les présentations ne sont pas à faire. J'écoute les deux, Gaalrad Graham. »

Comprennant l'enjeu de la situation, la jeune Koharu, sous-commandante du pôle de conqûete terrestre, qui était restée en retrait, s'approcha doucement. C'était une fille alerte, aux atours félins. Ses pas de chat se firent entendre dans un semblant de silence. Les yeux de Clarence se rouvrirent aussitôt et il tourna sa tête vers sa subordonnée.

« - Koharu, apporte-nous donc une de ses bouteilles, s'il-te-plaît. Nous allons goûter les fruits de notre investissement. Il projetta sa vue sur les bouteilles qui étaient exposées sur le mur, derrière le meuble à service, et après quelques instants d'hésitation, selectionna celle qui lui paraissait être la plus succulente. Un argmagnac impérial de 481 et une bouteille d'eau glacée. Son visage se repositionna face à son interlocuteur principal, « l'Invincible ». Et vous, que diriez-vous de vous asseoir avec nous ? »

L'Estropié était bien conscient que son vis-à-vis allait refuser la proposition, pourtant il ne se priva pas de l'enjoindre à se poser avec eux. Dans l'optique d'un entretien exploratoire, chaque réponse avait son lot de révélation.

Sans plus de façon, il s'avança dans la salle, faisant rouler d'une poigne lourde les roues de son fauteuil. Son regard restait ferme, lui, restait impassible. Clarence attendait patiemment que cet homme, Graham, accrédite les hypothèses qu'il avait émises à son sujet.

Une fois à proximité de l'une des plus grandes tables, il s'arrêta et en tirant les chaises à bout de bras, avant de rebondir sur un point intéressant qu'avait évoqué le tenancier.

« - Reprenez-moi si je trompe, mais... il me semble vous avoir entendu parler de justesse et de justice. Vous savez, je n'aime pas tellement ces termes. Ceux qui veulent agir et parler avec justesse, autant qu'avec justice, finissent par ne rien faire du tout. Je n'estime pas ma cause spécialement « juste », si par juste, vous entendez légitime, car je ne pense pas que ma cause soit entendue comme telle à travers le monde. Je pourrais vous parler du bienfondé de mon idéologie pendant quelques centaines d'heures, mais ce serait contradictoire avec le bienfondé de mon idéologie.
Ce que je veux n'est pas plus légitime que ce que veut un pirate, plus juste que ce que veut un marine, plus fondé que ce que veut un homme qui a décidé de se couper du monde, non... c'est tout simplement humain. Les citoyens de ce monde ont le droit de s'exprimer. Est-ce que cet idéalisme vous paraît trop humain ? En tout cas, pour moi, ça ne l'est pas. » termina-t-il, en allongeant ses avant-bras sur le bois gondolé et encore un peu humide de la table.

Quoi de plus magnifique qu'un ballet où dansent, en chœur, les philosophies les plus utopistes ?

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Koharu Yoshi, Clarence D. Montmerry & Graham Gaalrad

Envie d'un verre ?

Admirant quelques instants les inquiétudes de la jeune fille, il se recentra sur son interlocuteur.

Conservant les bras croisés, le visage de Graham devint tourné vers l'ataraxie, une neutralité immortelle. Il écouta chacune de vos paroles, perçu chacun de vos gestes sans détourner les yeux. D'une certaine façon, le regard du maître paraissait être comme celui d'un enfant.
Cependant, une certaine force s'était imposée dans sa tonalité, comme si sa concentration avait atteint l'apogée de la sérénité ; son titre de maître n'était peut-être pas usurpé. Il était réceptif à toute la situation, mais il ne réagit point ou en tout cas, pas pour le moment.
Il était devenu stable si l'on pouvait résumer la chose ainsi.

Puis, c'est alors que l'ordre d'apporter une bouteille, de se diriger vers son comptoir résonna.
Un geste puissant, vif, soudain et ne déplaçant pas le vent, l'Invincible tendit son bras en direction de la jeune fille, l'interdisant immédiatement d'oser commencer même à faire le moindre pas en direction du bar. Les règles étaient toujours de vigueur et nulle personne n'avait le droit d'aller derrière le comptoir. Seul lui-même et son fils adoptif en avaient le droit, ni plus, ni moins.

A travers ce mouvement, une ombre se plaça sur son visage par le biais des fenêtres et d'un soleil rouge. Une lueur rougeâtre semblable à un vecteur hyper-mortel semblait avoir giclée de ses yeux à cet instant. Il redescendit lentement ses bras le long de son corps, passant un regard direct jusqu'à les yeux de la jeune fille, puis de l'homme en fauteuil-roulant. Un sourire léger, satisfait vint se dessiner sur ses lèvres. Il déclara ainsi :

-L'alcool, pas l'endroit. Je suis d'accord pour boire avec vous et je m'occupe de prendre le nécessaire.

Il se tourna et vous fit dos, engageant le pas jusqu'à son comptoir duquel il sauta de nouveau de la même façon. Il repéra immédiatement l'alcool désigné et la récupéra avec une belle bouteille d'eau fraîche suivit de quatre verres propres adaptés aux boissons pendant que l'autre homme se déplaçait vers l'une des tables, tirant bien l'une des chaises comme il le pouvait.
Une fois cela fait, Graham traversa de nouveau son comptoir avec l'agilité d'un tigre et il s'avança vers l'homme, déposant sur la table les deux bouteilles, les quatre verres. Il tira ensuite l'une des chaises tirées et d'un geste du poignet, la fit tournoyer sur elle-même avant de s'y asseoir dessus, le siège orienté et positionné comme désiré.
Il porta son regard sur son interlocuteur, croisant de nouveau les bras en s'adossant contre la chaise en bois, croisant ainsi ses jambes en perpendiculaire. Il vous écouta de nouveau sans répondre, gardant le même silence mais sans aucune marque d'hostilité.

Une fois que vous eûtes fini votre discours, il avança son buste puis ouvrit les deux bouteilles, vous servant un verre entier d'alcool, de son coté un verre entier d'eau. Il récupéra son verre et s'adossa de nouveau de la même façon, lâchant après toutes vos mots :

-C'est important de s'exprimer, c'est encore mieux de progresser.

Il but alors deux gorgées d'eau, reportant son regard vers la fenêtre qui face au Soleil. Il continua en disant :

-Allons pour le triple. Vous vous êtes bien renseigné sur moi et vous êtes aussi célèbre que moi, les présentations sont faites. Je n'aime pas les humains par contre, pourtant j'en suis un.

Un instant de silence et puis :

-Mais dîtes-moi, pensez-vous donc que je suis le résultat final d'une idéologie « juste » ? Si ce que nous entendons de juste est ici l'humain, l'humain a-t-il raison de penser juste ? Même en prenant un chemin capable d'être couvert de sang, pensez-vous que cela en vaille la peine de mener ce monde à quelque chose d'autre que vous ? Pensez-vous que si l'on vous soutient, il y aura d'autres consciences que vous pour diriger ce projet ?

Il plaça alors son verre devant lui afin qu'il se positionne devant le magnifique orangé et qu'il distord ses rayons. Il continua :

-Vous avez une sacré perception sinon, mais à votre avis, pourquoi suis-je resté ici, moi, le monstre de Shabondy, à Shabondy ? C'est vrai que j'aurai pu déployer l'humain que je suis, mais je ne l'ai pas fait. Je n'apprécie pas perdre mon temps, je n'apprécie pas attendre, observer les étoiles et le ciel. C'est contraire à ma nature tout ça.

Il posa alors brusquement le verre contre la table, faisant ainsi jaillir l'eau en un long filet. Il ajouta alors en vous regardant :

-Qu'est-ce que vous en pensez ?

La pensée actuelle de Graham pouvait se limiter à une phrase ici : la recherche de la vérité.