Supputations (Flashback - 5 ans en arrière) (ft. Krogon)

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« SUPPUTATIONS »

« Oh ! Chérie ! Viens voir ! Vite ! Il émerge ! Le type, j'te dis qu'il émerge !
Alors, on se réveille, hein ? Ça doit pas être facile, mon ami... N’empêche, t’as vraiment de la chance d’être encore en vie, tu sais. Si je te disais dans quel genre d’état on t’a retrouvé, tu ne me croirais jamais.
On a fait de notre mieux pour stopper l’hémorragie. Heureusement que le larynx et la trachée n’avaient pas été sectionnés, sinon tu n'aurais jamais pu revoir le jour. Par contre, pour ta jambe droite... on a tout essayé, vraiment, mais c’était déjà bien trop tard, plus aucuns de tes nerfs ne répondaient.
Tiens, il y a bâton, juste là. J'espère que ça t'aidera à te balader sans trop galérer. Surtout, ne bouge pas ta tête de manière brusque, les plaies risqueraient de se rouvrir. Le meilleur conseil que je pourrais te donner serait de rester ici encore quelques temps. En plus, mes filles sont en train de nous préparer le souper. Ce sont de très bonnes cuisinières, ça, je peux te le certifier.
Écoute, je ne sais rien de toi et je ne veux rien savoir. Par contre, s'il y a bien une chose que je sais, c'est que nous ne sommes pas fait du même métal tous les deux. Survivre à ça, c'est pas humain. Vraiment.
Bon, en tout cas, essaye de reprendre du poil de la bête et tu seras libre de t'en aller. »

______

Clarence se réveilla en sursaut dans la cale d'un navire amarré.

Encore une fois, ses songes n'avaient pas été cléments avec lui et des formes imparfaites aux accents familiers étaient venues le hanter. Chaque retour à la réalité était une résurrection.

Ses mains fébriles cherchèrent, alors, avec empressement la fiole de liqueur qui se trouvait dans la poche de son veston. Avant d'en engloutir le contenu avec un empressement maladif, il bloqua quelques secondes sur les dessins qui y étaient inscrits. C'était dans sa nature que d'être intrigué par la caractère particulier des choses.

Une bouffée de chaleur s'empara de sa bouche, de sa gorge et enfin, de tout son être. Les vagues à l'âme qui l'accompagnaient chaque matin s'évaporèrent. L'estropié ne s'était jamais accordé de répit quand il s'agissait de vivre, vivre pour de vrai.

Il lança ses jambes inanimées sur son fauteuil, puis roula jusqu'aux escaliers qui menaient au ponton. Spontanément, plusieurs de ses hommes lui proposèrent de l'aide, mais il déclina l'offre. Il les regarda, les remercia, puis s'éleva au dessus des marches et bientôt, au-delà de l'embarcadère.

Lorsqu'il décida finalement de se poser sur la terre ferme, il le fit dans la plus grande des discrétions. Avec le temps, cette vertu silencieuse qu'il avait développée par timidité, était devenue une qualité nécessaire à son attribution.

Au moment où il se concentra réellement sur le lieu où lui et ses frères d'armes avaient amarré, il s'aperçut qu'il était pour le moins étrange.
Son regard s'intensifia, son esprit se divisa à travers les espaces et il sonda la ville. Sa perception poussée des minerais et son fluide de l'observation lui permirent de cartographier mentalement l'île en moins d'une minute.

Cette terre abritait une population mauvaise, qui n'était pas humaine, mais qui semblait toutefois vivre de manière civilisée. Il s'agissait d'un peuple issu de la race des « cornus » et comme leur nom l'indiquait, la plupart étaient pourvus de cornes, y compris les femelles. Cependant, malgré cette analyse poussée, le comportement de ces êtres de grande taille demeurait encore et toujours un mystère à ses yeux.

Après plusieurs centaines de mètres à rouler entre les forêts asséchées et les marais empoisonnés, il fit face à l'enceinte d'une ville. Il s'arrêta d'avancer et la contempla. Ses équipiers l'avaient rejoint. L'un d'entre eux s'approcha de l'oreille de notre héros, puis lui déclara doucement :

« Chef, il doit sûrement se trouver ici. Est-ce que vous le sentez ? »
« Je sens quelque chose, effectivement. Avançons et allons à sa rencontre, sans plus tarder. » répondit alors Clarence, d'un ton profond.

À la fin de cette phrase, toutes les têtes s'encapuchonnèrent. L'équipe commença à gagner du terrain et à pénétrer dans la cité.
On les repéra aussitôt et dans les regards venimeux qu'on leur jeta, ils sentirent qu'ils étaient d'étranges intrus et que chacun de leurs pas les amenaient dans le terrier d'une cruelle vipère. L'estropié, quant à lui, esquissa un sourire, car cette sensation d'être un étranger lui était familière, lui qui ne s'était jamais senti chez soi.
Ils continuèrent à déambuler, en serpentant entre les personnes, jusqu'au moment où l'un des soldats s'arrêta brusquement.

« Je... Je crois que c'est lui ! » s'écria-t-il, en pointant du doigt un cornu monstrueusement puissant.
« Non, ce n'est pas lui. Je connais bien son visage. » répliqua un autre révolutionnaire, qui semblait beaucoup plus expérimenté.

Leur chef demeura silencieux. Il avait peut-être déjà repéré ce fameux Krogon

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Supputations

« Quelle que soit la blessure que l'on a reçue, il existe toujours dans l'univers quelqu'un capable de soulager nos souffrances et de panser nos plaies »

feat Clarence D. Montmerry

Mystic Island, la terre des cornus. Que dire sur cette île? Rien de très intéressant, comme beaucoup d'île dans le monde, la patrie des cornues possédait des monts rocailleux, des marécages et même des forêts , cependant ces dernières n'étaient pas florissante mais asséchées tel la chair putride d'une momie. Le grand hic ici, c'était la différence notable dont disposaient les habitants. Enfin ça aurait été une différence partout sauf ici, car en ces lieux île n'y a rien de plus banal qu'une grande taille et des cornes émergeant des temps de chaque être aux formes humaines. Si un humain venait à se perdre en ses lieux, il serait tout sauf discret. Enfin cela vaut aussi pour moi, mais cet état de fait est constant pour ma personne, ma nature d'homme poisson me rendant discernable entre mille. J'ai l'habitude d'être traqué, chassé, épié... Que voulez vous c'est le minimum à payer pour être un homme poisson et un déserteur de la marine qui plus ai.

Mais aujourd'hui on est pas là pour parler de mon passé, non! Aujourd'hui un événement important va se produire, le début d'un changement radical pour Krogon et la révolution toute entière.

Vous vous demandez sans doute ce que je fout là? Très bonne question. J'avoue que mon but est plutôt flou. J'étais dans une semaine d'errance. Le mouvement révolution était plus que calme, et la flamme qui m'animais presque éteinte. Fishmen Island n'avait pas besoin de moi, la révolution semblait morte et la marine m'avais rejeté il y a de cela bien longtemps. Et mes équipiers avait disparu. J'étais donc devenu inutile. Personne dans le monde n'avait besoin de ma personne. Ainsi partant de l'île des hommes poisson à bord de mon sous marin, je traversait le Shin Sekaï pour voir si des changements géopolitique se tramait, pour tenter d'attaqué la marine sur un front inattendu. Mais rien, absolument rien ne se présentait à moi.

Par fatalité je m'étais retrouvé sur cette île à épancher ma soif dans un bar de la ville principale. Avec les quelques verres que j'avais dans le nez, mes sens n'était absolument pas en alerte. En tant normal j'aurais sûrement détecté Clarence grâce à mon Haki, mais pas aujourd'hui. À ce jour je n'étais pas Krogon le révolutionnaire mais un simple consommateur d'alcool fort accoudé à un bar. C'est que le destin se joue de vous par moment, mais la roue allait tourner.

-Hum... Eh... Yo.. Oh oh. Et une bouteille de rhum!

Non l'homme poisson ne chante pas une célèbre chanson pirate, mais demande simplement une bouteille de rhum. Que voulez vous observer des gens bourré peut être... Caustique! Enfin bref Krogon était vraiment dans une mauvaise passe, en pleine dépression même. En manque d'action, d'adrénaline, de mouvement. Ouai au final il n'était pas si différent de son frère ainé, une petite crapule sous marine. Piteux... Il était vraiment en piteux état. Relevant la tête il attrapa la bouteille que le barman lui avait donné depuis dejà une minute et tonna:

-Heyheyheyhey! Dis don, ce que c'est qu'y a du grabuge dans ton buibui à clodos, y a du monde c'est ça?

-euh non il n'y a personne répondit le barman.

D'un ton sec, saoulé de devoir taper la causette avec un ivrogne et il avait raison, il n'y avait personne. Pourtant le second de la révolution entendait des voix, beaucoup de voix, certaine proches, d'autres lointaine, certaines en mouvement et d'autre extrêmement forte. Son haki perceptif ne faisait pas bon ménage avec l'alcool. L'esprit brouillé il pivota sur son tabouret pour contemplé la salle quasiment vide. Puis agacé il hurla :

-Moins fort! Fermez vos gueule! J'ai un mal de tête insupportable n'en rajoutez pas!

Au même moment la porte couina. Quelques-uns était il entré dans le bar?

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« SUPPUTATIONS »

« Hâtons-nous. » déclara l'Estropié, en canalisant l’électricité qui se manifestait dans l'air. Ses deux sbires s’exécutèrent sans broncher et se mirent à accélérer la cadence de leurs pas. Les traits nobles, mais fiers, de Clarence étaient devenus graves. Beaucoup de questions sans réponses lui survenaient, beaucoup trop...

La grande avenue, dans laquelle ils pérégrinaient en quête de l'homme que l'on nommait « Krogon, le requin », se décomposa en plusieurs ramifications. Ils s'arrêtèrent de nouveau pour réfléchir, mais le temps de la réflexion fut rapide ! À vrai dire, il suffisait de tendre l'oreille pou écouter le brouhaha que généraient les bars de la première rue et remarquer que les sombres bistrots étaient souvent les lieux où se retranchaient les hommes en mal d'aventure.

Ils reprirent. Des grincements stridents s'échappaient des roues de son fauteuil. Ces bruits prévenaient de son arrivée, comme les cors annonçaient l'ouverture de la chasse. Plus d'un passant s'était senti agressé par les stridulations de son déplacement, mais, pour le reste, l'expression d'hostilité qui se dégageait de ses adjoints faisait office de diversion.

Ils passèrent devant un bon nombre de bars, tous plus tintamarresques les uns que les autres, mais ni les sens de Clarence, ni la mémoire de ses sbires n'avaient reconnu quelqu'un ou quelque chose. Jusqu'au moment où...

« Attendez... Cette voix criarde me dit quelque chose. »

Ils se tenaient tous les trois face à une brasserie, vide, où l'écho d'une personne se faisait entendre. Cette personne semblait être dans un état d'ébriété assez critique... La prononciation de ses mots n'était pas claire et sa voix, plutôt nasillarde. Les deux révolutionnaires se regardèrent puis hochèrent la tête avec l'air de s'accorder sur l'identité du buveur en question. Pendant ce temps, Clarence avait déjà poussé de ses deux mains les portes battantes et était entré sans dire bonjour. Il examina la pièce pendant quelques instants, attendant l'arrivée de ses lieutenants. Mobilier d'ébène, musique rythmée, un comptoir immense, qui faisait presque le tour de la pièce... mais la taverne était vide, ou plus exactement, presque vide. Deux personnes étaient l'une face à l'autre : l'un, le client, était assis, en train d'épancher sa soif, et l'autre, le tenancier, était, quant à lui, debout derrière le bar, séchant au chiffon doux des chopes de bière.

Avant même que notre héros n'ouvre la bouche, son coéquipier le dépassa et alla à la rencontre de cet homme-poisson en criant, de manière familière...

« Tu vois, j'en étais sûr... Quand on cherche un ivrogne, il suffit de lever son nez en l'air et de suivre les effluves de l'alcool... Ah, Krogon, mon ami, nous t'avons longuement cherché ! J'ai quelqu'un à te présenter. »

« Ce quelqu'un, c'est moi, reprit Clarence, en faisant avancer son fauteuil roulant sans bouger ses mains. Comme l'a souligné notre ami commun, Blake, nous sommes à ta recherche depuis longtemps et je suis attristé de te retrouver perdu au fond de ton verre.
Tu dois sûrement te demander qui suis je, si ce n'est un homme qui te parle avec un ton paternel, du haut de son trône de fer... »

« Krogon, écoute-moi bien... Il est l'homme qui changera le monde. » ajouta rapidement Blake, avec une conviction qui fit trembler les murs.

Les hommes s'étaient tous regroupés, et le barman, lui, en avait profité pour filer dans la cave.

Ce Krogon paraissait perdu. Il faut savoir que tous les hommes se perdent à un moment de leur vie, mais la grandeur, elle... quand elle est véritable, elle demeure, elle brave les tempêtes, comme un majestueux titan de bronze qui traverse les âges. Des grands hommes existent partout et... ce sont les révolutions qui les révèlent.

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Supputations

« Des grands hommes existent partout et... ce sont les révolutions qui les révèlent. »

feat Clarence D. Montmerry

Personne. Alors que je me retournais en gueulant pour faire taire toute ces personnes s'adonnant à un vacarme sans nom, mon regard ne croisa aucun autre regard. Aucune once de vie? Avait il tous fuit dans la seconde? Non! Impossible. En plus de cela les voix en questions résonnait toujours dans mes tympans se répercutant fortement dans mon esprit. Ainsi, je m'étais retourné, fixant la salle vide, le bras droit toujours accoudé au bar. Mon regard hébété allait du parquet au plafond en bois massif. De droite à gauche. Il n'y avait personne, pas même plaqué sous les tables ou dans les sombre recoins de l'établissement. À cette vue mon esprit s'embrouilla. D'où pouvait venir toutes ces voix? Résidait elle seulement dans mon esprit? Était ce l'alcool qui faisait ça? Effrayé par les effets que l'alcool avait aujourd'hui sur mon corps et mon esprit je fit brusquement volte face, me retrouvant de nouveau devant le barman. Expressément je repoussa mon verre et la bouteille, manquant de la faire tomber, heureusement le tavernier était intervenue à temps, s'ôtant ainsi la possibilité qu'il ait à nettoyer son parquet souillé par l'alcool.

Prenant ma tête entre mes main je ferma les yeux pour fermer mon esprit à toutes ses voix. Ce n'était pas open bar dans mon cerveau. Au prix d'une détermination herculéenne et avec beaucoup de chance je parvins à stopper mon haki et par conséquence à faire tête ses voix qui me dérangeait tant. Cependant, alors que tout semblait s'être calmé, une nouvelle voix explosa. Plus forte, plus jovial, plus proche que les autres. Ah quel doux rêve! Alors que je croyais avoir restreint les effet de l'alcool sur mon esprit mon délire reprenait de plus belle. Pathétique! J'étais pathétique et ma tenu à l'alcool n'arrangeait rien! Certes je buvait très rarement mais quand même! Relevant la tête en direction de la voix j'ouvrais les yeux présentant à mon interlocuteur une face des plus étrange, mêlant gêne, peine et colère. Un bonne vieille moue à l'ancienne. De quoi effrayé le pauvre Blake qui lui faisait maintenant face pour lui parler.

Quel ne fut pas mon étonnement lorsque relevant la tête j'aperçus Blake une de mes connaissance de la révolution. Voir ce visage familier au lieu du vide de tout à l'heure me surprit tellement que je fit un bond en arrière, tombant lourdement de mon tabouret pour me retrouver comme un con étalé sur le parquet du bar. Puis un homme en fauteuil roulant s'accrocha en disant "c'est moi!" À vraie dire j'avais pas trop suivit ce que m'avait dit Blake, étant certain à la base que ce ne fut que la manifestation d'une hallucination. Etalé sur le sol, en appui sur mon bras doit j'observerais cette homme en fauteuil roulant qui me surplombait. Ce vieux me disais bien quelque chose mais vous savez ma mémoire à ce moment... Voilà quoi! Espérons que le blond nous en apprenne plus. Ainsi je me concentra de tout mon être pour écouter cette inconnu et enfin comprendre ce qu'ils me voulaient. Comprendre s'ils étaient des illusions de mon esprit ou non!

L'estropié fit donc son discours paternaliste. Comme tout les vieux il tournait plutôt bien ses phrases, même si ce n'était pas forcément pour dire grand chose. Même dans mon état je perçus le discours paternaliste , et presque philosophique du leader de la révolution. Peut être était ce parce qu'au fond de moi je n'étais pas si différent de lui. Si c'était une hallucination elle parlait plutôt bien, alors autant essayé de lui faire face comme à un humain: le plus dignement possible. Par fierté je me redressa donc, malgré un mal de chien et ma tête qui tournait sans cesse.

Puis une fois encore Blake intervint. Celui-ci semblait être comme dans la réalité. Toujours aussi optimiste et enjoué. Je lui fit face et articula péniblement:

-Je... Je veux... Je veux m'assurer d'une chose! Blake regarde moi!

Sans se douter de rien le révolutionnaire se tourna vers moi, et se reçut un coup de poing au torse de ma part. Pour dire toute la vérité j'avais visé la tête. M'enfin bon au moins je l'avais touché et son cris mêlant stupeur et douleur semblait être tout à fait réel. Dans un fracas, Blake s'écroula au sol, avant de se relever en poussant des cris interrogatifs, ce à quoi je répondis:

-Vous ne semblez pas être des illusions... Des images... Crée par mon esprit... Je veux bien vous écouter... Même si je ne peux vous assurer que je me souviendrai de tout demain!

Déclarais je en me concentrant pour aligner les mots les uns derrières les autres, tout en fixant le type dans le fauteuil roulant.

-Black vous ... Il vous fait confiance... Qui êtes vous?

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« SUPPUTATIONS »

Lorsque Blake, l'Illusionniste, prononça ces mots poignants, les écailles azurées de Krogon se dressèrent, comme les poils d'un fauve lorsqu'il voulait manifester son alertement. L'homme-poisson s'appuya sur le comptoir et se releva aussitôt, malgré la tiède torpeur qui le gâtait. Une alchimie se créa à cet instant précis et dès lors, quelque chose changea en lui et plus particulièrement, dans son regard.

Son désespoir paraissait s'être transmuté en un sentiment beau, un sentiment cependant indescriptible.

Clarence remarqua rapidement qu'il suffisait d'une étincelle pour mettre rallumer les flammes de sa conviction. Une main vint soutenir son menton et en bon analyste, il regarda d'un œil attentif la scène qui était en train de se dérouler en face de lui. Il préférait rester en retrait pour le moment et attendre de voir comment les retrouvailles entre ces deux hommes, Blake et Krogon, qui étaient, à l'accoutumée, de joyeux compagnons, allaient aboutir. À en juger par leurs caractères respectifs, il était facile de deviner qu'elles allaient être musclées.

L'homme aux apparences de squale agrippa les épaules de son ami avec une force impressionnante, puis lui gronda des questions en hoquetant. Blake resta stoïque, patient et compréhensif, mais n'exprima pas un mot. Il était vraisemblablement l'heure de se taire et d'écouter. Une solide confiance semblait lier ces deux personnages hauts en couleur.

Quand tout-à-coup... un coup vola ! Le poing de Krogon s'enfonça dans le torse de Blake avec une vitesse déconcertante et en l'espace d'une fraction de secondes, le lieutenant de Clarence, abasourdi, ne faisait plus qu'un avec le plancher. Il se redressa vivement, fronçant le sourcil et crispant son front de colère, avant de crier d'un puissant relâchement :

« Putain, mais... t'es tombé sur la tête ou quoi ? Pourquoi tu viens de faire ça au juste ? L'alcool t'a complètement ravagé, mon pauvre ami ! Raaaah, si je m'écoutais, je serais déjà en train de danser sur tes tripes, salaud ! Après avoir repris son souffle, il rajouta d'un air un peu désespéré... Je m'étais pourtant dit que c'était pas ma journée aujourd'hui, que j'aurais dû rester au lit, tranquillement. »

Clarence n'avait pas lâché Krogon du regard pendant tout le long de la querelle, à part pour contempler un petit détail dans son environnement. Il ne fallait pas être un savant pour se dire que son comportement était celui d'un homme qui avait trop bu. Pour que cela ne dégénère pas et que leur expédition n'ait pas servie à rien, il s'interposa aussitôt :

« Écoutez, je pense que les présentations ont un peu été bâclées. Blake, je te le demande avec beaucoup de prévenance, prend cette chaise et va t'asseoir dehors pour parler à notre troisième ami, pendant que je discute avec Krogon, s'il te plaît. » déclara Clarence, en faisant avancer une chaise d'un geste de sa main et en l'invitant à prendre la direction de la sortie.

« Si vous le dîtes. » ronchonna Blake.

Une fois que la porte se claqua, Clarence se rapprocha de Krogon en le regardant avec les yeux d'un lion. L'ambiance était d'un calme stellaire et les deux protagonistes se fondaient dans un mutisme significatif... C'était le silence qui précédait les grandes discussions. Les mains liées, les bras écartés, posés sur les accoudoirs de son fauteuil, le chef de la nouvelle Révolution se lança :

« Tu voulais savoir qui je suis, et pourquoi ton ami, Blake, me fait confiance, c'est ça ? Laisse-moi te répondre en ces mots... Mon nom est Clarence Montmerry et comme toi, comme Blake, comme beaucoup de gens sur cette terre, je me suis réveillé un jour et je me suis posé cette question, simple, mais pleine de sens « Aimes-tu ce monde et pourquoi ? ».
Je me suis répondu plusieurs fois « Oui, parce qu'il est beau et innocent, comme un enfant », « Non, car il est laid et cruel, comme un bourreau », « Oui, car il est grand et pluriel, comme notre peuple », « Non, car il est emprisonné et usurpé, comme notre peuple »...
Quelle réponse devais-je choisir ? Après tout, elles se ressemblaient toutes et puis, au fond, qui étais-je pour le définir en si peu de mots, moi, qui ne me connaissais même pas moi-même ? Ce fut en mettant le doigt sur cette partie-là du problème que j'ai commencé à l'élucider, petit à petit. Je me suis dis que ce que je connaissais de mieux en moi, c'était ce que je voulais et ce que je voulais, c'était être libre, le plus libre possible.
Et d'un coup, j'ai trouvé la réponse à ma question. En fait, le monde, nous l'aimons, parce qu'il nous fait ressentir cette sensation de liberté. Ce que je veux, c'est être libre... Mais quand le serais-je ? Je le serais quand chaque être vivant sur cette terre, de la plus petite bactérie à la plus gigantesque créature, pourra vivre sans redouter les foudres d'un dieu sans fidèle, d'un roi sans couronne, d'un amiral sans grade, d'un homme sans honneur ou d'un je-ne-sais-quoi...
Je veux créer quelque chose de nouveau, un nouveau monde où les bas peuples seraient libres, où les bas peuples seraient les rois, où les bas peuples seraient le gouvernement mondial, où les bas peuples seraient les nobles.
Je ne sais pas quel nom lui donner encore, j'y réfléchis... À vrai dire, je ne sais même pas si une telle réalité mérite un nom.
Tu sais, Krogon, depuis tout petit, je sais une chose : ce n'est pas le peuple qui devrait avoir peur du gouvernement, mais le gouvernement qui devrait avoir peur du peuple.
Nous allons nous battre pour ce peuple, pour ce monde, pour cette réalité. Et je veux que tu sois mon bras droit. Je veux que tu participes à l'avènement de... de... de la Révolution!
Il laissa un temps de repos, puis reprit d'une voix convaincante.
Es-tu prêt à me suivre ? »

Les yeux de Clarence commençaient à briller. Il se calma après avoir prononcé son mot préféré, car plus il s'exprimait et plus son intonation devenait puissante, voire tonitruante...

Le monde avait besoin d'un prophète comme lui.

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« Des grands hommes existent partout et... ce sont les révolutions qui les révèlent. »

feat Clarence D. Montmerry

L'optimisme de Blake est un atout majeur pour la révolution. C'est vrai, qu'en y regardant de plus prêt on remarque bien que les talents d'orateur et de recruteur de l'illusionniste trouvent pour la plupart leurs origines dans son optimisme inébranlable. Blake était à ce jour l'un des plus grand représentant de la révolution, et il n'y avait rien d'inexplicable là dedans, c'est une homme hors paire, talentueux et entièrement dévoué au mouvement révolutionnaire. Ainsi en écoutant son ami en euphorie, je perçus sa joie profonde alors même que mon esprit était embrumé par l'alcool. Il venait de réveiller en moi comme une braise, une braise qui s'embrasa bien vite pour devenir la flamme éternel qu'elle avait toujours aidé. Venir en aide au peuple, changer la vision de la justice, détruire son institution obsolète.... Tout me revint en tête en un instant. Des flash de souvenirs inondèrent mon esprit me rappelant comment j'étais arrivé à cette situation dans ce bar. Mon passé dans la marine, la discrimination, la déception, la haine, la révolution... Ma vie n'étais en soit qu'un ramasse de clichés... Une énumération de situations plus prévisibles les une que les autres. Franchement ce qui aurait été original c'était que la marine accepte et accorde à un homme poisson son ultime honneur: le grade d'amiral, mais que voulez vous? Dans une société corrompu tel que la nôtre il n'y a pas de place pour des exceptions. Les gens renouvellent sans cesse les même erreur sans se retourné vers le passé pour évolué. Voilà ce qui rend cliché des situation.

Dans ce monde où la discrimination est normalisé, je n'avais aucune chance d'espérer un futur différent des autres hommes de ma race. Aujourd'hui je n'en voudrais d'ailleurs pas. À quoi bon s'imposer dans une institution qui vous hait, et même plus qui vous repousse. À quoi bon persévérer pour rien? Tenter de s'intégrer dans ce gouvernement rempli de faible d'esprit et de raciste ne m'apportera rien d'intéressant et ce serait même un affront à ma nature.c'est pour cela que j'avais quitté la marine, temporairement. Mon objectif, celui que je dissimulais à tout le monde les hautes sphères de la révolution y comprit, c'était la destruction de la marine actuelle afin de construire une nouvelle institution de la justice, plus tolérante, moins aveugle, plus ouverte, bref une justice moins corrompu qu'à l'heure actuel. Détruire pour reconstruire, c'était le projet qu'avait eu beaucoup d'hommes considéré par l'opinion publique comme mauvais, mais en avait il été toujours le cas?

Blake était un génie. En quelques paroles il avait sut me toucher, me rappeler mon passé et mon objectif que j'avais alors perdu de vue. Un frisson parcouru mon échine. Les écailles redressées, je m'extirpa de mon tabouret pour m'élever de toute ma hauteur. Je fis alors face à Blake plongeant mon regard couleur or dans le sien. Dans mes yeux il pouvait lire un mélange de bestialité, de nostalgie et de sincérité. Mon regard le transcenda comme s'il cherchait à harponner son âme. En réalité je cherchais la pointe de véracité dans son expression, tentant de démêler l'illusoire du réel. L'alcool couplé au fait d'être une nouvelle fois déçut par la lenteur du mouvement révolutionnaire me faisait douter de tout en ce jour, et surtout en ce moment précis. Ainsi pour être certain de ne pas être dupé par des illusion générer par mon esprit malade n'adopta une méthode drastique et qui n'allait certainement pas plaire à Blake du moins si c'était le vraie.

En articulant difficilement sur des paroles je posa ma main sur l'épaule de mon ami et de mon autre poing je lui porta un coup au niveau du torse. L'illusionniste se mangea le coup et par conséquence fut propulsé un peu plus loin dans la pièce, gisant au sol, tétanisé par la douleur pendant deux ou trois secondes, puis il se relava en un éclair en hurlant, passablement énervé et dans l'incompréhension la plus totale:

« Putain, mais... t'es tombé sur la tête ou quoi ? Pourquoi tu viens de faire ça au juste ? L'alcool t'a complètement ravagé, mon pauvre ami ! Raaaah, si je m'écoutais, je serais déjà en train de danser sur tes tripes, salaud ! Je m'étais pourtant dit que c'était pas ma journée aujourd'hui, que j'aurais dû rester au lit, tranquillement. »

L'entendant bougonner et s'énerver avec une grande véhémence, Krogon sourit légèrement ce caractère c'était totalement celui de Blake lorsqu'il était en rogne. Et puis il avait réellement l'air de souffrir de mon geste et plus que ça il avait l'air de ne pas en comprendre son but. C'était maintenant certain, ceci n'était pas une illusion provoqué par l'effet de l'alcool. Étonné par ce constat je pût en fin me résoudre à écouter Blake et son ami. Enfin surtout l'estropié vu que Blake quitta la pièce passablement énervé par la situation qui venait de se produire. Le commandant de Clarence partit à l'extérieur suite à son ordre , le blond se mît alors à parler après un silence significatif . Un long, très long discours!

Mais j' en capta presque la totalité, comme si ce discours n'avait pas pour objectif ses oreilles, son esprit, son cerveau, sa raison... Mais plutôt comme si ce discours n'avait que comme seul récepteur son cœur, son ambition, sa flamme! Bref le révolutionnaire qui était en moi. Je souris de plus belle et tenta d'aligner les mots le plus méthodiquement qu'il m'était donné en ce moment crucial.

-Ta vision... C'est l'utopie que.. Ce que je rêvais en secret! Un monde juste, égalitaire, sans discrimination ni corruption c'est ce que je veux plus que tout au monde... La démocratie... Excuse moi ... Pour aujourd'hui , et sache que je serais ton soutient... dans ton projet! Ensemble ... Oui ,nous libérerons le peuple et leur rendrons le pouvoir qu'il devrait avoir depuis le début! Mais je ne t'aiderai qu'à une condition... Et une seul, que tu me promettes une chose. Je veux détruire la Marine, m'y aideras tu?

Je te dis ma main palmé devant moi espérant que le blond la prennent pour sceller ce pacte par une poignet de main.

-Après tout si tu veux un monde libre et sans corruption il faudra bien faire choir cette institution... La Marine est pourri! Corrompu ... Jusqu'à la moelle! Nous devons la détruire... Pour... Pour reconstruire une institution de la justice moins aveugle et étroite d'esprit...
Je faisait tout mon possible pour aligner les phrases normalement, ou du moins pour que ça ne fasse pas trop pourri en comparaison à l'éloquence de Clarence, utilisant toute ma concentration pour passer outre l'excès d'alcool.

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Au fond de ce lieu sombre, il y avait une boîte-à-musique en bois de rose, décorée d'une marqueterie appliquée. Elle était posée sur le plateau gris d'un confiturier, au milieu des tables rondes et des tabourets hauts.

Clarence avait lancé plusieurs regards évasifs sur ce meuble, et surtout sur ce jouet, au moment où Blake avait commencé à discuter avec son homologue homme-poisson, Krogon. Des dessins fantaisistes, mais splendides, ornaient ce boîtier et ils n'étaient pas sans rappeler ceux qui étaient inscrits sur sa fiole. Étrangement, ils semblaient être les mêmes. C'est ce qui éveilla la curiosité de l'Estropié.

Il avait profité du tumulte pour sortir discrètement sa flasque et s'assurer des similitudes qui liaient ces deux objets. Le bilan qu'il en émit l'ébranla quelques instants.

À travers les nuances brunies et les veinures du bois, on distinguait le visage d'une femme sans joie, aux cheveux foncés et aux rides prononcées, mais sur sa fiole, qui était, quant à elle, en métal, le visage était celui d'une autre femme, beaucoup enjouée, dont la chevelure était colorée par des feuilles d'or. Ces deux femmes ressemblaient à ses mères.

Toutefois, la facétie des coïncidences ne faisait pas sourire cet homme et, frustré, il rangea aussitôt son flacon plat dans la poche de son veston, sans même penser à boire dedans.

Cette petite escapade dans les méandres de son passé lui avait permis de faire une mise au point avec lui-même, de se gorger d'une inspiration plus forte et plus profonde. Ce fut donc avec cette voix intérieure, si grave, qu'il s'exprima lorsqu'il expliqua le fond de sa pensée à Krogon.

Lorsque ce dernier comprit alors que sa cause avait été dépoussiérée, il se révéla et son cœur sembla s'ouvrir. Ses rangées de dents acérées s'étaient écartées dans une béance de bénédiction. Il était réjouis et tous les traits de son visage semblait le crier.

Clarence écouta attentivement la réponse à sa proposition et il fut heureux d'apprendre que sa mission était un succès, en entendant que Krogon acceptait de se joindre à nouveau aux rangs de la Révolution.

Cependant, en cultivant sa résolution, il avait aussi arrosé certains de ses doutes, et il fallait s'en occuper avant qu'ils n'atteignent leur taille adulte. En adaptant le ton de sa voix pour expirer une sonorité plus douce, il se résolut à les faire disparaître une bonne fois pour toutes.

« Je comprends ton point de vue, Krogon, et je le soutiens. Le renouveau sera scellé au moment où notre marche sur Marineford, sur Marie-Joa, sur Enies Lobby, sur Impel Down et sur la base du G1 sera terminée. Nous détruirons la marine et le gouvernement mondial, nous destituerons le chef d'état major, le gorosei et les tenryuubitos... et main dans la main, nous donnerons naissance à un nouvel ordre mondial, celui des nations unies, où siégeront les élus du peuple. »

Lorsqu'il eut terminé sa phrase, il vit la main palmée de son confrère s'offrir à lui, comme pour sceller le pacte d'une nouvelle collaboration, et sans hésiter, il la serra en la secouant avec poigne. Ce fut clair, un nouvel homme se ralliait à sa cause et il allait fêter cela dignement. Il sortit ainsi de sa poche vingt pièces d'or et les jeta sur le comptoir. Leur giration se stoppa dans un cliquetis métallique.

« Partons d'ici, mon ami et regagnons notre navire, dit-il, en invitant son nouvel adjoint à le suivre, d'un geste amical de la main. Le monde nous attend depuis déjà trop longtemps, il serait indécent d'abuser de sa patience ! »

À l'autre bout de la pièce, une danseuse vétuste et déguenillée fit son apparition et se mit à tournicoter hors de la boite-à-musique, dans une agréable mélodie. Les notes étaient si suaves et si harmonieuses, que leur réverbération sonnait comme les pas d'un chat...

Quel était au juste cet art qui savait se manifester au moment propice ?

C O D A G E P A R @G A K I. S U R E P I C O D E

**Date d'inscription : 01/01/1970**

Supputations

« Des grands hommes existent partout et... ce sont les révolutions qui les révèlent. »

feat Clarence D. Montmerry

Les paroles que j'avais rêvé d'entendre depuis-ci longtemps, Le blond en fauteuil roulant, qui me faisait face venait de les prononcer. Etait-ce réellement ce qu'il voulait où juste un moyen de me rallier à sa cause ? Le choix vu vite fait, après tout qui s'intéresserait à un homme poisson saoul et redevenu presque anonyme, si ce n'était un membre actif, dévoué et surtout ancien de la révolution. Sa voix raisonnait dans ma tête. Ces paroles étaient bien choisit, son ton doux. Il semblait solennel, du moins je n'arrivais pas à douter de sa parole. Après avoir répondu à mon petit discours, il me serra la main en signe d'entente cordiale. Le jour de la fin du gouvernement mondial, c'était ce que j'attendais le plus. La fin de la marine, de la manipulation, de la royauté, la fin de la suprématie des élites nihilistes et discriminantes. Le renouveau sera vraiment une énorme jouissance pour moi.

Mais en attendant "Le prophète" avait raison, on devait marcher en direction de chacun des symboles du gouvernement et les détruire. Détruire pour reconstruire ? J'avoue, c'est un peu cliché non ? N'est-ce pas le projet de tous les méchants de manga ? Tant pis ! Au diable les préjugés, les rumeurs, les apparences. Après tout, c'est bien ce genre de notion que je m'étais juré de combattre. J'avais maintenant un soutien, un guide dans ce monde de ténèbres. Ensemble, c'est sur nous répandrons la lumière sur le monde et nous participerons à l'avènement au pouvoir du peuple.

Clarence m'invita alors au départ, tout en payant le barman. Un peu hagard, je le laissais faire, essayant de caler au fond de ma mémoire que je devais lui remboursé vingt pièces d'or. Sans plus attendre, je me levais, certes assez maladroitement, mais tout se passa à peu près bien.

Ainsi, je m'en allais, sans rien ajouter d'autre, pour ne pas entacher par mes paroles bégayantes, la rencontre que je venais de faire. Une alliance ce de longue date venait de se créer, et moi, j'avais décidé de ne plus jamais reboire comme ce jour-ci.