Une ascension... Une seconde ascension. Le ciel montrait un éclaircit net, une teinte jeune, et me donnais la sensation que quelque chose me manquait. La solitude était l'une des seules choses qui était capable de me faire encore un peu d'effet dans ces instants où je me retrouvais seul... Complètement seul comme perdu dans un océan de souvenirs et de regrets, pas seulement d'eau.
Ces instants privilégiés étaient d'excellents moyens de méditation qui me servent bien à remettre en question. Je ne suis pas parfait et je ne le serai jamais, je devais sans cesse progresser et j'avais ma méthode. Tandis que certains se laissaient anéantir, de mon coté je mettais directement face à moi les faits et je me débrouillais avec. La façon la plus violente dans l'évidence, mais il faut croire que l'effort à un prix.

Je pensai néanmoins Ayumu dans l'actualité... Était-ce finalement une si bonne idée de réaliser tout cela ? Je n'en avais aucune idée... Au moins, j'appréciai les voyages, j'étais un bon aventurier mais... les choses sont différentes lorsqu'il existe encore les mauvais souvenirs qui reviennent à la surface, qui se comparent aux circonstances comme le simple fait d'être là, à attendre ici... J'avais la sensation d'être sur un navire fantôme, autrefois animé par une ambiance joyeuse, heureuse... comme lorsque j'étais jeune et que je voulais... je voulais...
Quoiqu'il en soit, ici il y avait un éternel silence rythmé par mes propres pulsations. Moi, ma manière d'être, et aussi... ma puissance immanente. Il est faux de croire que je me sentais différent d'elle, c'était même l'inverse : j'avais la vive impression d'être elle, que je ne serai jamais autrement que comme ça, car c'est toujours ce que j'ai choisi d'être, non pas d'être autrement que ce que je suis.
L'ancien vagabond solitaire...


Aujourd'hui était un jour particulier, je devais me rendre dans un lieu tenu secret et, c'est pour cela que j'avais si bien falsifié mes traces, qu'il était impossible qu'une quelconque personne soit au courant de mes faits et gestes, sauf peut-être la personne que j'allais voir et qui m'avais ainsi donner les clés du déplacement parfait ainsi que de l'attitude parfaite. Je ne craignais rien et j'avais strictement l'habitude de tout cela, je pouvais ainsi me détendre et rester en garde constante. Mon fluide d'observation était déployé depuis le début de mon épopée, toute forme de vie ne m'était pas invisible. Je suppose qu'en tant que maître, j'avais mes habitudes et peut-être mes petits luxes comme ça...
Bien, finalement le lieu de ma destination approchait et si seulement la suite pouvait vous y être révéler.

En finalité, je pénétrais enfin en zone de « sécurité », c'est-à-dire à l'abri des regards. Tombant sur la première phase de sécurité, je montrais ainsi que je ne pouvais qu'être que Graham Gaalrad, et j'entrai plus profondément dans les lieux...
Après quelques pas franchis, je finis par me stopper. Oui, je devais bien finir par m'arrêter car, le souci étant bien que les membres du gouvernement avaient finalement décidé de former une stratégie d'interception qui était la plus forte à leur niveau. Pourquoi ? Car je n'étais pas inconnu, mon visage rappelait les grandes catastrophes. En d'autre terme, j'étais un être extrêmement dangereux, et le fait que je me retrouve seul ici... Oui, ils n'avaient d'autre choix.

De mon coté, je me contentai de croiser les bras en attendant patiemment qu'un certain personnage se montre... Je l'avais prévu de mon arrivé, mais nous ne sommes jamais trop sûr. Ainsi, c'est encerclé que j'attendais le moment.

Ah ! Que voici ! L'homme que j'attendais ! Peut-être était-ce une surprise de voir néanmoins qu'il avait d'étrange goût comme un demi-masque. Il portait un demi-masque pour m'accueillir, peut-être pour faire bonne impression aussi.
Durant un moment, j'aurai pu penser être au mauvais endroit, au mauvais moment car, peut-être y avait-il un bal masqué, une fête pour tous les fonctionnaires du gouvernement ? Ou bien était-ce simplement que ces hommes à la prétention sérieuse ne l'étaient pas ou insuffisamment rigoureux à mon goût.

Ayant ainsi participé logiquement à leur système de communication et de discrétion, j'étais bien au courant des méthodes et je les savais bien comme toutes choses, faillibles. A mon niveau, peut-être ai-je l'exigence de la perfection mais il va falloir que les choses s'améliorent, que quiconque s'améliorent et une cadence à laquelle ils ne survivront peut-être pas mais, voilà le coût de l'évolution.
Même si les autres factions ne percevraient jamais ces méthodes et ne les décortiqueraient jamais, j'avais l'avantage d'avoir une vision infinie.

Tout ceci me rappelait par ailleurs un certain pirate, commandant de flotte que j'avais rencontré. C'était il y a au moins un mois et demi... Hum, les troupes de cirque, pourquoi pas.
Finalement, les insectes se retirèrent, j'avais la sensation d'être dans une fourmilière qui n'attendait qu'à être réduite en cendre par mes mains, mais ce n'était absolument pas pour cela que j'étais ici. Non, il y avait bien plus et cet endroit comme cette personne pouvaient même jouer un rôle, leur rôle. Hé hé... J'espérai quand même ne pas avoir à perdre mon temps, j'ai beaucoup à faire et le temps commencerait presque à me manquer.
Si j'étais ici, c'est bien parce que j'en attendais beaucoup. J'espère ne pas être déçu.

L'homme m'accueillit donc et me présenta comme se présenta, au moins cela avait son originalité et d'un autre coté, pour ces enfants, pour leur cas, nous avions travaillé ensemble il y a longtemps. Ce n'était pas comme si je ne le connaissais pas, ou plutôt, j'avais déjà fait en sorte de savoir qui il était au travers de ses hommes.
Cette technique... Oui, personne n'était en mesure de faire de même et je surpassais bien des êtres. Ensuite, si ce n'est que les victimes de cela s'en souviendront toute leur vie de ce qu'ils ont vu, si tenté est que je ne me sois pas occupé d'eux par le biais de plusieurs méthodes. Il est facile d'obliger un être lorsque l'on sait comment s'y prendre. Détruire l'âme aussi était dans mes cordes.
Enfin, ce n'était pas ça mais, je n'appréciai pas les illusions, les formules de politesse, mais pour combler évidemment, j'avais à le faire. Ça ne me dérangeait, cela ajoutait une petite touche de noblesse.

Dans une tonalité sans plus ni moins, je fis un léger signe d'acquiescement en disant :

-Enchanté de même, vous pouvez m'appeler simplement Graham.

Bien, les choses sérieuses maintenant. D'ailleurs, la chose que je remarquais c'est qu'en apparence, il apparaissait plus vieux que moi alors que je devais plus âgé que lui.
Je l'accompagnai ainsi vers son bureau, balayant du regard les structures de l'installation, les différents couloirs qu'offraient des issues différentes, tout cela. Une fois arrivée, nous entrons et je le laissai ainsi parler.
La première bonne chose était que nous étions seuls, c'est une bonne chose, je n'apprécie pas voir des choses grouiller ou ramper.
Il m'exprima alors que cela n'avait pas été facile de me trouver, ce qui me fit arquer un sourcil tandis que je le regardai. Hum ? Ah bon ? Eh bien, je n'avais pas vraiment chercher à me cacher, j'avais simplement pris des vacances à mes yeux. Peut-être est-ce que je suis capable d'être aussi discret que cela sans le savoir ? Ou était-ce juste un compliment ? Dans les deux cas, cela m'était égal car j'aurai aussi fait en sorte de le contacter et ça... j'avais ma façon de faire.

Ma première idée, c'était de me rendre une base secrète du gouvernement. La seconde, c'était de provoquer directement le gouvernement en entrant dans un lieu interdit ou méconnaissable. A sa méthode, mais j'aimais bien que les choses soient rapides. Pour les plaintes, les gémissements, je me fichais bien de l'état d'esprit des autres. Qu'ils suivent ou meurent et, ces idées ne concrétiseront jamais semble-t-il.

Dans son bureau, un endroit sympathique. Il voulait que l'on trinque ensemble, pourquoi pas mais... je ne supporte pas l'alcool, mais à ma façon. En d'autre terme, si j'ingurgite le moindre verre, je perds mon propre contrôle et je redeviens le jeune plein d'énergie d'antan qui n'avait de souci que l'ennui et bien d'autres choses. En bref, c'est une mauvaise idée mais, je lui annoncerai plus tard dans le pire des cas.
Je pris ainsi un siège et m'adossai dessus en regardant le plafond, pendant un instant avant de revenir sur l'homme qui était devant moi. Je n'avais pas de pensée particulière en le regardant, il me semblait sans plus ni moins.
Je récupérai alors le verre qu'il m'avait servi et je l'écoutai de nouveau, levant ainsi cette verrerie devant moi pour fêter cette rencontre. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres pendant un instant. Je lui répondis :

-A cette rencontre. J'en espère de même.

Je pouvais être pensif... Enfin dans tous les cas, j'étais serein. Le verre devant moi, je commençais à faire tournoyer le liquide à l'intérieur pour l'examiner. Un excellent vin, j'étais bien placé pour en parler même, si je devais bien l'avouer, le domaine des alcools ne m'intéressaient guère.
Finalement, je débutai en le regardant cette fois-ci dans les... dans l’œil :

-Merci pour cet accueil, Octav, mais avant toute chose et pour débuter cette rencontre, la première chose que j'aimerai savoir, c'est si vous savez comment « ils » vont. La seconde chose serait de savoir si nous comptons bien sur les mêmes choses et surtout, si je peux encore vous faire confiance pour « ce » projet.

Je déposai alors mon verre devant moi et je joignis mes mains et ajoutant :

-Ce n'est pas une menace que je vous présente ici, seulement de l'inquiétude.

Maintenant que je regardais plus attentivement Octav, je remarquai une chose : à mes yeux, je ne le différenciai pas d'avant car en fait... je n'avais aucune idée de son apparence et comportement d'antan. Peut-être que je l'avais oublié, ou bien qu'à l'époque il n'était pas suffisamment intéressant ? Quoiqu'il en soit, il avait changé suffisamment pour que mes souvenirs à son égard se mélangent et ça, j'en étais content même s'il risquait de chuter dans cette période de stagnation que tout le monde connaît quel qu'en soit le domaine. Ce fameux moment où après avoir évolué au cours de la pratique, au cours de la découverte, de l'habitude, l'on commence à plonger dans une routine démontrant comme les limites de soi. La progression ralentie, le monde semble se répéter, et l'on se met alors à rechercher l'étincelle qui nous fera méditer, l'être capable de nous faire vibrer comme avant.
En tout cas, je repensais à cela car j'étais arrivé à ce stade un jour, pour le reste je m'en fiche finalement de savoir si c'est valable ou non pour les autres.

Mes yeux dirigés vers le sol, je les relevai lorsqu'il commença à me répondre.
Si ce n'est son petit compliment, le reste me paraissait correct, ils allaient bien à priori... Je me demande bien s'ils apprendront assez vite ou non, efficacement ou non, mais tant qu'ils ne font rien de regrettable, je suppose que je n'avais pas à m'inquiéter.
Mon visage s'étaya sur le plafond et je restai pensif. La raison ? Eh bien, car je savais simplement que j'allai finir par les rencontrer. S'ils étaient en plus à ma recherche, cela ne risquait pas d'être des retrouvailles appréciables et aimables... Non, j'avais même la sensation que j'aurai à les combattre et peut-être même à les tuer... Les tuer ? Oui, les tuer... Rien de bien difficile mais, j'aimerai éviter d'en arriver là. Peut-être même qu'ils me dépasseront ou à l'inverse, s'échoueront contre moi ?
Quelque soit ce qui doit advenir, les choses ne changeront pas : c'est moi qui a même demandé la mort « d'elle ».

Je soupirai alors et je revins sur notre personnage. Je supposai qu'il n'avait pas que cela à me dire, et je préférai attendre qu'un homme démontre tout ce qu'il a dire avant d'en dire quoique ce soit. Souvent, cela peut-être perçu comme attendre qu'un être construise sa demeure pour mieux la détruire lorsqu'il est question d'un débat, pour le reste il faut dire que je m'intéresse toujours à la façon de penser de quelqu'un. Comme pour affûter mon influence sur les esprits, je les étudie toujours en discrétion.
J'écoutai ainsi le maître du papier, le regardant sans plus ni moins dans les yeux. Hum...
Hum... Il savait ce qu'il voulait au moins. Même si c'est vrai que lui comme moi, nous ne ferions jamais confiance à autrui par pur principe méthodologique... Un oui m'aurait suffi, quoique ? Dans tous les cas, il avait atteint un premier apogée qu'était son rôle au sein du Gouvernement. Pour ma part ? Oui, étant donné que j'étais le précurseur de tout cela, je n'avais en aucun cas perdu mon temps et ma stratégie ne connaissait pas de faille. Bien, il était...

Et là, l'un de mes sourcils s'arquait quand je commençai à percevoir cette petite flamme dans les yeux d'Octav. Qu'est-ce qu'il... ? Pourquoi ce genre de regard apparaissait chez lui ? Ne pouvait-il pas se dire que j'étais juste un homme comme les autres ? Peut-être bien que je préparai un grand projet mais...
Il continua alors, me prévenant ainsi que quelqu'un d'autre allait venir. Ah ? Vraiment ? Mais si tel était le cas, ne manquerions-nous pas trop de discrétion ? Si en plus les balcons étaient ouverts comme dans un restaurant... Argh, bon sang, j'espère que je ne m'inquiète pour rien. C'est vrai que tous les éléments avaient été convenu à cette rencontre, j'espère pouvoir m'assurer de l'efficacité de tout ça.

Je m'adossai un peu plus dans mon siège et je dis :

-En me recherchant, ils devraient soit grandir, soit mourir. En tout cas, les pions se placent sous mon commandement, le jeu se fait et beaucoup d'événements vont arriver, reste les oreilles ouvertes. Il ne me semble pas avoir été prévenu par Joël néanmoins, mais je pense savoir de qui il s'agit. Nous avons besoin d'éléments efficaces, et si un vice-amiral était sensé me prévenir... Il sera bientôt là ? Et aussi, que penses-tu de ce que tu es devenu depuis notre dernière rencontre ?

Peut-être était-ce un test, mais je n'ai jamais apprécié parler avec des outils alors, je me demande bien d'une certaine façon ce qu'il était devenu, et je voulais vérifier cela à travers sa prochaine réponse.