Of mice, men and beasts. {PV Raza}

Chasseur Extraordinaire

Of mice, men and beasts.~

Feat Raza Hagane

Grandline ou la mer surnommée «la route de tous les périls » n'usurpait pas son nom. Ce jour-ci fut particulièrement orageux. Les eaux grondèrent faisant dangereusement chavirer le navire marchand qui transportait une importante cargaison d'alcool. Ce grondement sourd s'intensifia à tel point que le flot des vagues s'abattit contre les parois, jusqu'à ce que l'eau s'infiltre sur le pont, atteignant même par la suite les cabines de l'équipage. D'ailleurs, dans l'une d'elle se trouvait une drôle de passagère allongée sur ce que l'on pouvait difficilement appeler un matelas. Les yeux fermés, la respiration régulière, il était étonnant qu'elle puisse trouver le repos dans les bras de Morphée, alors qu'à l'extérieur un temps pour le moins chaotique se déchaînait furieusement.

« Mademoiselle ? Vous m'entendez ? Nous sommes arrivés ! »

Ladite demoiselle ne réagit pas de suite. Du moins jusqu'à ce qu'elle sente une main secouer son épaule. Il n'en fallut pas plus pour qu'elle bondisse hors de ses draps en lambeaux et n’agrippe d'un coup vif la gorge du pauvre matelot qui sentait sa respiration faiblir à mesure que les doigts fins s'enfoncèrent dans son cou. Bien heureusement ce ne fut l'affaire que de quelques secondes pour lui, le temps que la blonde ne récupère pleinement ses esprits. Un vague « désolé » paru s'extirper d'entre ses lèvres, mais pour autant son regard argenté fut assez explicite pour signifier au marchand qu'il pouvait d'ors et déjà quitter la pièce exiguë -et ce au plus vite-. Posant ses pieds nus sur le bois elle pu sentir l'humidité rongeant les planches. Unique indice rappelant l'impétuosité dont fit preuve la météo il y a quelques heures à peine. D'un geste las elle renfila son armure pour ensuite mettre derrière son dos l'imposante claymore et enfin sa cape rapiécée -autrefois d'un blanc éclatant avant que les années ne passent pour laisser une teinte grisâtre-. Ouvrant la porte de sa cabine, un ciel noir dénué d'étoiles l'accueillie. Seule la lune éclairait le ponton où elle pu voir les marchands s'atteler à décharger leur cargaison.

La blonde avant de passer par dessus-bord lança en direction du capitaine une bourse bien généreuse contenant sans doute plus qu'il ne fallait. Elle savoura l'agréable sensation de fouler la terre ferme tout en continuant son avancée. Elle atteignit en quelques minutes l'une des villes les plus malfamées du Globe. Vice était le maître-mot. Casinos, bars, maisons-closes, bandes du crime organisé pullulaient à foison, parsemant chaque centimètre de terrain. Zone de non-droit la loi ici n'avait aucune souveraineté et surtout aucun sens. Ainsi, on pouvait facilement déduire que ce lieu était loin d'être le plus recommandé par les guides touristiques sauf si le but était d’épancher sa soif de débauche, -auquel cas oui cette destination était invariablement la bonne-. Errant dans les rues désertes, son regard argenté se posa sur les lumières qui émanaient des divers établissements bondés. Elisabeth, ne manquait pas de sommeil après avoir passé les deux derniers jours enfermée dans une cabine -pour concrètement ne rien faire-. Par ailleurs, rester dehors ne l'intéressait guère. L'air en plus d'être humide, était chaud et poisseux. Une sensation bien désagréable, comme si tout sur cette île semblait recouvert de colle.

Un léger soupire s'extirpa d'entre-ses-lèvres avant qu'elle ne décide d'aller dans une taverne -plus par ennuie qu'envie-. L'une d'elle attira particulièrement son attention, plus grande, plus bruyante l'animation même semblait émaner de celle-ci. Instinctivement donc ses pas la forcèrent à pénétrer dans le pub. Son entrée ne se fit pas sans remarque -à son grand dam-. Sa tenue singulière, et sa claymore dépassant sous sa cape attirèrent l'attention. Un déversement de remarques machistes sur la place de la femme furent envoyées à son encontre accompagnées certaines fois de quelques sifflements indécents. Pour Elisabeth ce fut uniquement une énième scène de déjà vu, elle ne se souciait plus de ces remarques désobligeantes. Comprenant le désintéressement qu'elle leur portait, ses détracteurs furent lassent et retournèrent à leurs beuveries sans insister davantage. Son ouïe particulièrement aiguisée crut entendre « chevalier blanc », surnom qui lui avait été attribué depuis bien des années. L'un de ces ivrognes dû sûrement la reconnaître et sa réputation était assez suffisante pour qu'on ne vienne pas l'importuner physiquement. Tant mieux, pensa-t-elle. Elle s'assit devant le comptoir, sur un tabouret rongé par les mites.

« -Un verre d'absinthe » Souffla-t-elle à l'adresse du serveur.

L'esprit distrait, ses paupières se refermèrent. La jeune femme à la crinière de lionne se laissa un instant emporter par la musique suave se mélangeant aux éclats de rires et injures lancés par les pirates, brigands et marins peuplant la taverne. Rouvrant ses yeux, elle pu observer devant-elle un petit rongeur au pelage gris ; une petite souris grignotant des miettes de pain. Un spectacle tout ce qu'il y avait de plus insignifiant. Pourtant, c'est avec une étrange fascination qu'elle contempla cette petite boule inoffensive ; caressant avec son index sa fine fourrure. Comme prise d'affection, elle l'a mis dans la paume d'une de ses mains. Avec l'autre, elle porta son verre à ses lèvres buvant quelques gorgées. Sa tête bascula vers le reste du bar, scrutant en détail la plupart des hommes s'y trouvant. Ils buvaient, pariaient, se bagarraient et huaient à qui voulait bien l'entendre leur force herculéenne. Oui, c'est fièrement qu'ils dégainaient leurs armes ou leurs poings faisant de brève démonstrations de force. Perplexe, elle ne savait guère si elle devait se désoler ou rire de ce spectacle porté par l'humanité. Ainsi, elle préféra se reporter sur la petite vie affectueusement allongée dans la paume de sa main. Les notes de guitares résonnèrent en arrière-plan. Un bref moment, elle oublia sa vie d'errance, de vide et de solitude perpétuelle, menés depuis bien longtemps. La musique continuait toujours accompagnées de cette cacophonie qui finit par devenir harmonieuse à ses tympans. Elle savoura cette sérénité pendant quelques secondes... Ou minutes. Elle ne sut pas pourquoi, mais l'équilibre se rompu.

Tout ce dont elle fut sûre, est que ce lieu n'allait plus uniquement être le théâtre de souris et d'hommes.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Une petite île dont le calme était légendaire. Une région dont la population était simple, sans véritables ambitions, se contentant de vivre leurs simples vies. Il n'y avait rien de spécial en ces lieux, à première vue. Et pourtant, l'équilibre naturel de ces terres allait bien se rompre, tout simplement. Sur les mers, au large, se dessinait une forme petit à petit, son avancé se faisait lente. Cette forme était bien assez massive pour se douter de sa taille réelle. L'immense embarcation d'une immense institution contrôlée d'une poigne d'acier par un immense représentant, à son tour. Le Metallium déchirait puissamment les vagues qu'il croisait, au fur et à mesure de son avancé. Un trône d'acier se dessinant à son centre, on pouvait y apercevoir une silhouette présente, une seule personne ici présent ayant la carrure nécessaire pour "remplir" convenablement cette place.

Il n'était pas fréquent de voir l'un de mes navires à "Paradise", cela faisait plusieurs années que je n'y avais pas remis les pieds. Pour ainsi dire, nous étions en route pour le Shin Sekai, à nouveau. Cet endroit était assez proche de la grande barrière rouge qu'était Red Line, justifiant alors ma présence ici-bas. Nous étions à la recherche de vivre pour passer directement sous l'océan une fois Shabaondy atteint, sans devoir s'attarder sur l'Archipel. Je ne voulais en aucun cas signaler notre présence. Nous avions déjà attaqués Impel Down, la vigilance de la Marine devait être à son apogée à l'heure qu'il était. Selon nos informations, aucune milice et aucune surveillance venant du Gouvernement n'était basée dans cette région, faisant de celle-ci notre dernière et meilleure option parmi toutes celles que nous avions depuis le début de notre "cavale". À "Paradise", nous étions vulnérables.

Dans le Shin Sekai, c'était une toute autre histoire, pour la simple et bonne raison que je ne disposais que d'une partie de mon armée, infime. La plus grosse poignée de "Pirates de Métal" n'ayant pas bougée de leurs postes. Le Navire Géant d'Acier était enfin arrivé, après une attente plus ou moins longue. L'ombre du Metallium surplombant la ville, les habitants témoins de cette arrivée inattendue furent prient d'effroi, un sentiment si intense qu'ils détalèrent tous, laissant les rues et les quartiers vides. Un Empereur avait foulé le sol modeste de leur île. Je m'étais mis en mouvement, comme mes Pirates. Ils se mirent tous à la tâche, allant récupérer de quoi nourrir et abreuvoir tout un régiment tel que nous. Peu importe la façon, piller ou acheter, cela m'importait peu.

Mon corps exigeait la consommation de l'équivalent d'un éléphant dans son entièreté par repas, quelque chose qu'il ne fallait pas prendre à la légère. C'était ainsi en grande partie la raison expliquant le fait que je me nourrisse énormément de Monstres Marins, ce que préparait les cuisiniers du Navire n'étant pas assez "riche". Accompagné de quelques subordonnés, je préférais laisser la recherche aux autres, ayant décidé de m'abandonner à une boisson dont les effets n'agissaient que très peu sur moi, étant donné ma carrure mais, dont le goût ne me déplaisait pas. L'alcool était devenu pour moi l'équivalent d'une eau fruitée pour le commun des mortels, consommable par envie et non par dépendance. Nous nous étions alors dirigés vers le bar le plus proche du coin, celui qui semblait pouvoir tout de même accueillir ma taille, mes Pirates s'occupant du reste, à leur manière, évidemment.

« Sa Majesté Impériale Hagane ! La Porte est trop petite pour vous ! C'est inacceptable ! On va réparer ça !! »

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Le geste partait sûrement d'une bonne intention. Toutefois, le manque de civilisation de mes subordonnés se faisaient remarquer. Après tout, nous étions fiers d'être des "Bêtes", féroces et indomptables. Ils avaient tout bonnement bombardés le mur avec leurs canons, détruisant celui-ci assez rapidement dans un chaos effroyable. Le monde autour semblait surpris et certains même effrayés de voir ce qui s'était passé. Le bar était assez bien rempli, ce qui ne fut pas le cas dans un futur proche. Les "Pirates de Métal" entrèrent rapidement dans le bâtiment, marquant leur territoire par ce simple geste. Un silence mortuaire régnait après le désastre créé par ceux-ci, les personnes les plus prudentes se mirent à sortir rapidement, s'écartant en voyant l'immensité de mon être, certains trébuchant. Cette scène, je l'avais vécu tant de fois, mon épithète et ma carrure m'empêchant de faire une entrée soft.

Pour le coup, mes ignares de "Bêtes" y étaient pour beaucoup. Quant à ceux-ci, ils s'étaient éparpillés un peu partout dans le bar, s'installant à des tables vides et devant le comptoir. Le peu de gens ayant assez de courage pour rester en ces lieux pouvaient se compter sur une main, en excluant le gérant qui ne pouvait faire autrement. Après tout, si il venait à disparaître au moment de mon entrée, cela pouvait engendrer une fureur de ma part, rage que le monde craignait déjà. Un pirate, se démarquant du lot de par sa force et son grade au sein de mon armée, s'avança et se positionna en plein milieu du bar, observant une étrange femme. Il avait brandit rapidement l'immense lame dentelée avec laquelle il avait déchiré tant de chair fraîche et ôté tant de vie pour arriver à cette petit notoriété à travers les mers

« Hé ! Gérant ! Sers tout l'alcool que t'as dans un récipient que Sa Majesté Impériale puisse tenir de sa Puissance Poigne ! Et dépêche-toi ! Tu s'ras payé selon l'Empereur ! Et t'as bien d'la chance que le Seigneur Hagane soit de bonne humeur ! »

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« Et ça vaut pour toi aussi, femme ! Ne pas te soucier de nous comme ça dans un mauvais jour signera ta mort dans un prochain jour ! »

Ladon était de ceux qui m'adulaient. Pour autant, ce n'était pas déplaisant. Il s'agissait même d'une nécessitée. J'instaurais dans mes rangs le commandement par la crainte et la peur, n'ayant confiance en personne en ce monde, entièrement en tout cas. L'effroi que je causais me permettait d'agir et de "contrôler". Ils me respectaient et me craignaient, annihilant ainsi toute forme de rébellion à venir, quelque soit sa forme. M'avançant à mon tour, mon armure rougeoyante brillait au soleil, se démarquant des plaques d'acier grisâtres de mes subordonnés. Mon ombre s'était étalé dans la pièce, les "ténèbres" prenant place, petit à petit.

« Vous avez devant vous un des Quatre Yonkou après tout ! Le Seigneur Raza Hagane ! »

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Quelques gorges se raclèrent d'un coup sec, la tension venant ainsi de monter d'un cran, un bond fulgurant depuis la révélation de mon nom ainsi que de ma silhouette. Le gérant s'était rapidement éclipsé, à la recherche d'une quantité suffisante d'alcool pour ne pas me "contrarier", conseil de mon subordonné. L'arrivée d'une telle pointure n'était pas dans l'accoutumé des habitants de cette région. Quelle serait la suite, à présent ?

Chasseur Extraordinaire

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Feat Raza Hagane

Il n’avait suffit que d’une fraction de seconde pour que tout bascule. La joie générale enduite par l’ivresse et la somptueuse mélodie fut sèchement balayée par l’effroyable explosion des boulets de canon .Tout d’abord, il y eut la stupeur. Dans cette petite et insignifiante île du monde, le temps s’arrêta en effet durant une fraction de seconde. Puis, une fois l’horloge du temps reprenant son cours, la panique générale reprit le dessus. Une peur aiguë naquit dans le cœur de ces pauvres crapules et brigands de seconde zone. Ce à raison, le danger était imminent, une ombre gigantesque projetant les ténèbres dans la pauvre taverne plus ou moins intacte.

La surprise de la blonde fut bientôt remplacée par un drôle de sentiment ressemblant presque à de l’amusement. Pas plus tard qu’une minute, ils étaient là se pavanant tel des rois à rire gorges déployées comme si le monde leur appartenait pleinement. Pourtant, aussitôt qu’un événement déviait la courbe du temps, ils se ravisaient, s’inclinaient, courbant l’échine, fuyant lâchement la queue entre les jambes. Ils ne valaient pas mieux que des souris dès lors qu’ils étaient confrontés à des bêtes. Néanmoins, elle ne pouvait prononcer un jugement aussi sévère à leur encontre, les circonstances étaient exceptionnellement atténuantes. Après tout, dans ce troupeau de “bêtes” qui avait envahi ce lieu se trouvait "la" bête. Raza Hagane.

Un silence inquiétant et pesant s’installa. Tous les hommes, à l’exception du gérant et son apprentis, avaient déguerpis. Aucun n’avait eu la hardiesse -peut-être suicidaire- de rester. Oui, aucun, hormis elle. Cependant, elle n’était pas un homme, mais une femme. Et une femme comme elle ne s’inclinait ni auprès des hommes ni auprès des bêtes. Était-ce là un signe d’insolence, d’effronterie ou d’impétuosité ? Peut-être. La chasseuse de prime aurait plutôt misé sur une insatiable curiosité. Une fois son verre d’absinthe fini, elle le reposa sur le comptoir. Toujours assise, sur son siège, elle caressa distraitement la petite souris logée dans la paume de sa main. Le visage relevé, son attention était uniquement rivée sur lui : Raza Hagane dont l’épithète était “La Bête de Métal”.

Une nouvelle fois, la fascination revînt, mais celle-ci était d’une nature bien différente que celle éprouvée plus tôt pour la boule de poils. Jamais encore, elle n’avait assisté à un tel spectacle. D’ailleurs, jamais elle n’aurait cru en vivre un de cet envergure pour de surcroît s’en retrouver aux premières loges. Plus jeune on lui contait pour la terrifier, les terribles légendes ayant foulés ce monde. Barbe Blanche, Kaidou ou encore Shiki des hommes aux statures qui dépassaient le commun des mortels. Elle n’avait jamais réussi à visualiser dans son esprit ce qu’elle n’avait jamais vu. Désormais, elle visualisait plus que parfaitement bien, se sentant aussi ridicule qu’une souris. Sans nul doute, l’empereur était de la même trempe que ces autres grands noms ayant marqués les générations passées. Il émanait de sa part une force écrasante et surtout déroutante à laquelle elle n’avait encore jamais fait face. Pourtant, ses iris argentées, scrutant avec minutie celles orangées de ce colosse de sept mètres, n’affichaient aucune once de peur. Elle était impressionnée, pour sûr. Qui ne le serai pas ? Pourtant, en elle il n’y avait pas même l’infime trace de terreur qui avait cependant rongé sans exception ses homologues masculins.

Enfin, son ressenti n’était pas le plus préoccupant. La vraie question était de savoir ce qu’un pareil personnage faisait là. Il ne lui fallut que peu de temps pour mettre une réponse sur cette situation anormale et celle-ci se résumait en deux mots : Impel Down. Elle s’était dans un premier temps, questionnée sur le pourquoi l’empereur voguait sur Paradise, mais oui Impel Down résumait tout. Ce magistral coup de théâtre qu’avais commis la Bête de Métal, en faisant évader les prisonniers de la prison la plus sécurisée du Gouvernement Mondiale, n’était pas resté sous silence. Le monde entier fut en émoi. La presse quant à elle s’enflamma à la démesure, son commerce grimpant en flèche.

Ainsi, une fois ce détail réinséré dans son esprit, toute trace d’étonnement se dissipa. La venue de cet équipage était finalement tout ce qu’il y avait de plus rationnel… Et avisé. Zone de non-droit, la marine et le gouvernement mondial ne pullulaient pas dans les environs. Une cachette parfaite. C’était également pour cette qu’elle était venue ici. Pas mal de pirate qui commençaient à se faire une petite renommée venaient ici avant de faire escale sur Shabondy et ensuite entrer dans le Shinsekai. Pour les chasseurs de prime, le lieu se révélait idéal pour attraper à coup sur un poisson. Toutefois, elle n’aurait jamais cru ni espéré un aussi gros morceau. Enfin bref, après le trouble semé, la Bête de métal avait certainement tout intérêt à faire profil bas du moins jusqu’à ce que son navire puisse retourner dans les eaux dangereuses du Nouveau Monde. C’est ce qu’elle déduisit tout naturellement.

Peut-être aurait-elle pu le regarder ainsi encore longtemps sans qu’il ne la remarque. Toutefois, son attention revînt sur la paume de sa main. Cette fois ci, vide. Tête baissée, le petit rongeur avait bondit sur le plancher. Son escale fut de courte durée. La blonde put entendre ce petit “craquement” désagréable semblable au bruit émit lorsqu’on marche sur une brindille. Ledit bruit lui indiqua formellement que le petit être fut piétiné tel un insecte. Ainsi, pour la première fois, elle daigna poser son regard argenté sur le lieutenant se tenant près d’elle et ayant proféré, quelques secondes auparavant, des paroles à son encontre -qu’elle avait écouté d’une oreille distraite-. Elle arqua un sourcil, l’observant silencieusement. Dans son esprit un dilemme pour le moins périlleux se jouait. Si elle voulait survivre, mieux valait faire profil bas et encore plus si elle se révélait encerclée par l’un des hommes les plus dangereux du monde et son équipage. D’un autre côté, cette stupide vermine en plus d’avoir tué la pauvre petite bête -dont tout le monde se fichait sauf elle- se révélait particulièrement désagréable. Il faisait partie de ces chiens faibles aboyant toujours le plus fort. Pathétique.

Normalement donc , elle se révélait être de nature avisée et prudente. Jamais ô grand jamais elle ne provoquait le danger. Pourtant, à ce moment elle semblait lasse. Lasse de protéger sa vie pour une promesse. Alors presque par caprice, elle commis l’irréparable. Toujours assise, jambes croisées, elle dégaina d’un geste éclair sa claymore -accrochée derrière son dos-. Celle-ci vînt directement trancher le bras du lieutenant. Son membre tenant la lame dentelée voltigea dans les airs pour venir s’échouer sous les pieds de l’empereur. L’épée de la chasseuse de prime immaculée de sang, n’en avait pour autant pas fini. La pointe de lame se positionna sous la gorge de la “bête”.

«-Ceci, c’est pour la vie que tu viens tout juste de piétiner sous tes pieds crasseux. Maintenant, es-tu toujours aussi soucieux de vouloir obtenir la moindre attention de ma part ? Attention au choix de tes mots, l’autre bras pourrait y passer. Ah, et… Ce sera Mademoiselle.»

Tout cela dit d’une voix claire et limpide aussi douce que de la soie ce qui contrastait parfaitement avec la folie de son acte. Maintenant, Elisabeth se demanda si elle pouvait se targuer d’avoir trancher le bras de l’un des subordonnés d’un yonkou et ce sous ses yeux. Et comme si l’acte qu’elle avait tout juste commis n’avait mais alors là aucune gravité, elle rangea son épée dans son fourreau. Un calme olympien la submergeait alors que l’autre imbécile à ses pieds se tordait de douleur, ses camarades stupéfaits. Elle n’avait jamais eu pour plan de mourir lamentablement dans une pauvre taverne. Cependant, le destin lui démontrait que cela n’allait pas tarder. Soit, si tel était sa volonté. Mais, avant cela elle pivota la tête vers le gérant qui venait tout juste d’arriver avec un énorme récipient, devant servir de verre au Yonkou. Sourire paisible elle lui demanda très poliment.

«-S’il vous plaît, un autre verre, cette fois-ci de votre alcool le plus fort.»

Il afficha une mine déconfite manquant de tomber à la renverse face à une demande si saugrenue. Mourir oui, mais mourir la gorge déshydratée ? Hors de question. Levant la tête, la jeune femme aux boucles blondes, posa encore une fois son regard contre celui de la Bête de métal. Elle se demanda brièvement si les yeux orangés de celui-ci allaient être sa dernière vision du monde.

Empereur Pirate

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Entamant ce long voyage retour pour atteindre le Nouveau Monde, la partie que contrôlait principalement les Empereurs, dont ma personne, nous avions fait escale sur une petite île marchande, faute de manque de vivre pour continuer jusqu'à Red Line. Une île qui se trouvait aux alentours de Shabaondy mais également dans ce cas, non loin du Quartier Général de la Marine, Marineford elle-même. Après les événements d'Impel Down, tant que je n'avais pas atteins le Shin Sekai, nous n'étions pas en force de nous faire remarquer, n'ayant pas l'entièreté de mon équipage à mon flanc. Il fallait passer ce petit périple dans le plus grand calme et dans la plus grande sérénité, ce qui n'était pas simple. Ma réputation résonnait à travers Grand Line et mes soldats ne m'étaient pas d'une grande aide pour apaiser cela, bien au contraire, brutes qu'ils étaient à se faire sans cesse remarquer.

Dès notre arrivé sur les lieux, foulant le sol de cette région, ils avaient recommencés, ce qui, à vrai dire, commençant à me contrarier, voir même m'irriter. Ils avaient détruis le mur d'une petite brasserie pour me permettre d'y pénétrer, ce qui me gêna plus qu'autre chose. Ils avaient créés la panique générale autour et sûrement l'appel des Forces de "L'Ordre", bien que cet endroit n'avait rien de "légal" ou plutôt, ne semblait pas avoir de protection via la Marine. Ils étaient dépendants, comme toute bonne île commerciale. Dans ce bistrot, n'avaient eu le cran nécessaire pour rester uniquement le gérant, tremblant tout de même ainsi qu'une jeune femme aux cheveux blonds. Je ne m'étais pas attardé sur celle-ci, n'ayant aucun véritable problème avec sa présence. Nous n'étions que de passages après tout. Mes subordonnés se partagèrent les tables libres tandis que l'homme derrière le comptoir semblait blanc.

Il était véritablement effrayé, cela ne s'arrangeant pas avec le monologue du plus gradé hiérarchiquement de mes subordonnés présents. Ils avaient faits mes éloges, comme tout bon pirates de mon armada qui m'adulait, allant même jusqu'à menacer cette femme, accusant celle-ci de faire preuve d'arrogance, n'ayant pas eu le réflexe de s'en aller dès ma venue. Cela ne m'importait pas pour autant, il était libre de faire ce qu'il voulait, la tuer ou lui laisser la vie sauve. Ce fut la suite qui causa cet air ahuri qui se dégageait de mes yeux, fixant la situation. Il avait vraisemblablement menacé la mauvaise personne, cette femme tempétueuse ne se laissant pas marcher sur les pieds. Elle avait dégainée une épée et trancha sans la moindre hésitation le bras du pirate qui s'envola quelques mètres plus loin. Il était rare de voir plus froid et cela m'intrigua.

Sans la moindre incertitude, sans le moindre arrêt, elle lui ôta son membre. Il était peu le nombre de personnes sur Grand Line capable de ce geste avec autant de fluidité, celle-ci n'aurait même sans doute pas hésiter une seconde à lui ôter la vie elle-même. Il était clair que le sang, elle en avait en quantité sur les mains. L'homme tomba au sol après les paroles de la jeune femme qui se retourna et qui opta pour de l'alcool. Il se tordait de douleur, se demandant comment cela avait-il pu arrivé. Les autres pirates aux alentours se levèrent, regardant la scène avec désarroi, n'osant pour autant bouger, ma présence sur les lieux semblant gêner ceux-ci. Le sang qui s'échappait de cette amputation coulait jusqu'à mes solerets, tachant son acier déjà rouge. Il se releva pourtant, dévisageant celle-ci.

« Putain… Salope ! Mon bras… Tu ne te doutes même pas des conséquences de ton geste ! Tu sais à qui tu as affaire ?! Tu viens de toucher à l'un des pirates sous le commandant Empereur !! »

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« Sa Majesté Impériale Raza va te tuer sur le champ ! Crois-moi !! »

Tant d'éloquences pour aussi peu de fierté. Il ne s'était pas défendu, il n'avait même pas chercher à expliquer qu'il se défendrait. L'homme qui était devant moi s'était tout bonnement "cacher" à l'arrière. Il avait venté ma force et mon impétuosité, ne doutant pas une seconde de mon intervention, ce que je fis, bien évidemment mais, pas dans la suite qu'il avait imaginé, il est fort probable.

« Hein, Seigneur Ra… »

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« Te cacher vulgairement derrière moi. Quel honte. Tu ne mérites pas cette vie, Faible. »

Attrapant l'homme de ma puissante main, je broyais celui-ci tout bonnement, effaçant sa vie, ce que la jeune femme n'avait pas eu le réflexe de faire. Il avait déshonoré mon armada et sa valeur en tant que "bête". Nous étions réputés pour être impétueux et non lâche. De véritables bêtes se jetteraient sans hésitation contre quelqu'un qui portait atteinte à leurs vies et cela, même-ci le risque de mort était immense. C'était ce genre d'attitude que je désirais sous mon drapeau et non l'affront qu'il venait de me faire. Relâchant son corps perforé par ses os brisés et cela, de tout côté, il tomba lourdement au sol, raide et sans une once d'existence, son sang se rependant de plus bel. Mes soldats s'étonnèrent, tournant rapidement ma tête vers ceux-ci, mon regard bestial se posant sur ceux-ci. Ils avaient réaliser que mon geste n'était ni plus ni moins qu'un "exemple", une réponse à faire passer.

Une réponse à tout ceux qui se demanderaient dans un futur si fuir ou compter uniquement sur ma personne était une bonne idée. Le poids de mon regard sur ceux-ci bien trop pesants, ils s'étaient ainsi tous levés, raides, n'osant croiser mes pupilles. Mon regard glissa pourtant vers cette femme, qui semblait bien trop sereine à mes yeux. Il est vrai qu'elle m'impressionna aux premiers abords et que j'avais moi-même décidé de rompre la vie de mon subordonné, étant le seul dans mon armada possédant ce droit légitime, se donner la mort entre subordonné étant totalement prohibé. Pourtant, cela ne lui donnait aucun droit de porter ainsi atteinte à mon équipage. N'importe quel pirate ayant un minimum d'honneur aurait déjà entamé un assaut contre la femme à la chevelure d'or. Seulement, mes motivations étaient beaucoup plus complexes, m'avançant d'un pas décidé, qui raisonna à travers le bistrot, mon ton devenant beaucoup plus… effrayant.

« Il a peut-être porté atteinte à ta personne et j'ai peut-être moi-même décidé de punir sa "lâcheté", mais, tu n'as pas droit de porter atteinte à mon armada sans représailles !! Je pourrais prendre cela comme une "attaque". »

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« Comment comptes-tu… Expier tes fautes, Femme ?!! »

Les bras croisés, mon regard s'illuminant sur mon visage sombre, je m'étais dangereusement approché de celle-ci. J'étais bien assez proche pour pouvoir attraper cette femme ou l'écraser, directement, comme exécuté plutôt. Le gérant, ayant son plein temps pour admirer mon gabarit au plus prêt tomber au sol, désemparé, faisant tomber une bouteille par la même occasion, qui se brisa en miette. Il n'avait certainement jamais eu une telle anxiété de toute sa vie, tremblant jusqu'aux oreilles. Attendant une réponse de cette femme, toujours aussi réactif, je pouvais m'attendre à une attaque, celle-ci semblant être difficilement impressionnable. Selon sa réponse, quelle soit verbale ou physique, tout pouvait arriver à présent sur cette île. Tout cela ne dépendait que d'elle et elle seule.

Chasseur Extraordinaire

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Comment allait-il donc s'y prendre ? Utiliserait-il ses mains ou bien une arme pour lui ôter la vie ? Elle préférait mourir sous le tranchant d'une lame. Fierté d'épéiste oblige. Néanmoins, elle n'était pas en position de choisir sa mort, n'est-ce pas ? Patiemment, elle attendait que le coup de grâce lui tombe dessus, que cette épée de Damoclès s'abatte sur elle. Au fond, elle espérait désormais en finir avec cette vie sans le moindre sens. Quant à la mort peut-être pouvait-elle lui apporter quelque chose. La jeune femme était tout sauf croyante, mais en cet instant même, il germa dans son esprit l'espoir d'un au-delà pouvant la conduire à rejoindre l'unique être qu'elle avait aimé. Cette simple éventualité de pouvoir la retrouver, réchauffa son petit cœur. En conséquence, sa sérénité ne fut que croître.

Ce pourquoi, elle n'eut pas cure des énièmes menaces proférés par le lieutenant. Ses yeux d'aciers observèrent impassibles celui-ci se relever difficilement. Un instant, elle aurait cru qu'il serait assez hardi pour contre-attaquer quand bien même sa tentative aurait été vaine. Peut-être qu'elle aurait même pu éprouver un semblant de respect, dû moins s'il avait eu ne serait-ce que le cran d'essayer. Cependant, les faibles restaient des faibles et elle comprît qu'il n'avait aucun amour propre. Totalement dénué de toute fierté il se cacha derrière les bottes de son capitaine. Bêtes ou hommes, la lâcheté se révélait commune aux deux. Ce constat fit apparaître sur son faciès un sourire.

Ne daignant pas répondre à un tel être, elle aurait pourtant voulu lui rétorquer qu'au contraire elle ne connaissait que trop bien les conséquences de son geste. D'ailleurs, son attention se reporta sur la Bête de métal. La jeune femme sentit la tension monter. Il allait agir d'une seconde à l'autre. Son regard rivé sur lui, elle vit la gigantesque main s'élever. Il la broierai. Le souffle coupé, en imaginant son imminente mort, une réaction purement naturelle la submergea : elle ferma les yeux.

Pourtant, elle ne sentit rien la prendre. Rien ne ressemblant de près ou de loin à des doigts l'écrasant. Rien ne lui couper le souffle. Rien ne lui ôter la vie. Tout simplement, rien. Alors, presque timidement ses yeux se rouvrirent s'écarquillant. Au même moment, elle fut totalement écrasée en entendant pour la première fois la voix de l'empereur résonner. Le simple son sortant de sa bouche -tant il était impressionnant- pouvait devenir à lui seule une arme pour soumettre l'ennemi. Néanmoins, plus surprenant encore, aucun de ces mots ne furent prononcés à son encontre. Non, le plus ahurissant et qu'ils étaient destinés à son propre soldat. Jamais encore elle ne fut autant abasourdie par une pareille scène.
Il le broya lui sans aucune once d'hésitation. Ses propres bêtes furent également ébahies par cet acte implacable. L'incompréhension la submergea, mais les paroles du Yonkou revinrent en sa mémoire. Lui non plus n'appréciait pas la couardise. Au sein même de ses rangs il n'hésitait pas à le démontrer.

De par la simple action qu'il venait de commettre précédemment, il avait ouvert une brèche dans l'armure intérieure que s'était confectionnée la chasseuse de prime. Maintenant, il avait pleinement reporté son attention sur elle et sa respiration se fit bien plus lourde. Rien que ceci était tout bonnement suffisant pour briser sa sérénité. Elle s'en étonna : Comment la seule présence d'un individu pouvait suffire à l'amener presque au bord de la suffocation ? Fébrile, ses iris argentées ne purent pas davantage le scruter.

… Et pourtant, paradoxalement à partir du moment où il discourut -toujours avec ce timbre de voix grondant et apte à pétrifier-, ce fut comme si toute la tension accumulée au cours des dernières minutes s'écroula. Elle s'interrogea :Pourquoi se dérober de son regard ? Pourquoi avoir soudainement peur de lui ? Elle allait mourir, quoi qu'elle dise, c'était un fait. Alors, pour quelle raison devait-elle mourir tête baissée en plus ? Pinçant sa lèvre inférieure, elle serra ses poings posés sur ses cuisses. Inspirant lentement, le menton relevé, elle était prête à lui faire face et lui répondre comme elle l'entendait -ce aussi terrifiant pouvait-il être-.

« -Vous vous méprenez concernant l'origine de mon attaque. Je me moque totalement qu'il ait pu salir ma personne d'une quelconque façon. Or, qu'il soit de votre équipage ou non, il a pris la vie d'une souris ce qui dans ce cas-ci m'a particulièrement... Irritée. Elle marqua un temps de pause ressentant avec une telle force le ridicule qui sonnait dans sa phrase, mais elle continua après réflexion -ou plutôt pas assez-. Enfin, je vous en prie, si vous souhaitez prendre comme personnelle une attaque dirigée en la mémoire d'une souris, faîtes. »

Était-ce le fait de ne plus rien avoir à perdre qui la poussait à parler avec autant d'effronterie alors qu'il était effroyablement proche de sa personne ? Indéniablement, oui. Plus rien n'était suffisamment puissant pour la stopper dans ses paroles. Ainsi, dans son exaltation nouvelle elle continua sans se soucier davantage des conséquences.

« -Par ailleurs, permettez-moi d'être en désaccord avec vous sur : « l'expiation de mes fautes ». Je n'en ai commis aucune. A moins que rendre justice est un tort ? Tais-toi, tais-toi, tais-toi lui intima une voix intérieure. En vain. Vos soldats par contre n'ont pas hésité à semer en peu de temps le trouble sur cette île et ses habitants, qui n'ont sûrement rien demandé de tel. Par conséquent, s'ils étaient dotés de la moindre conscience alors ce serait à eux « d'expier des fautes » et par extension vous, leur représentant. »

Se permettre de rétorquer à un pirate, de surcroît un empereur de sept mètres de haut, qu'il était celui à avoir des fautes à expier ? ... Fait.
A vrai dire, son propre culot venait de la dépasser. Elle ne comprenait même plus pourquoi en un si court laps de temps elle avait réussi à enfoncer son cas à un tel stade. Sa bêtise était grande et sans doute avait-elle éveillé la fureur de son interlocuteur. Quelques secondes auparavant elle ne s'en serait pas soucier, mais repensant à son propre discours elle comprit à quel point son erreur était abyssale. Le gérant lui en fit prendre d'autant pus conscience. Livide, s'écroulant sur le sol la peur le rongeant jusqu'aux os il cria de désespoir :

-Espèce de folle ! Folle ! Folle ! Vous voulez nous enterrer !

Elle eut un déclic. Dans la tombe qu'elle venait de se creuser délibérément, lui parvenu à l'esprit la forte possibilité à ce que les habitants de l'île puissent eux aussi être entraînés, à cause de son égoïsme. Après tout, l'empereur venait tout juste d'attaquer la prison la mieux sécurisée au monde, alors détruire une petite île aussi insignifiante au passage ne représenterait qu'un méfait de plus.

Bien vite, en pensant aux vies innocentes en jeu -ce peut-être par sa faute-, le processus psychique nommé « mauvaise conscience » l'atteignit. Pour sûr, elle était prête à payer, mais il était inconcevable que d'autres pâtissent de ses actes. Décroisant ses longues jambes, elle se releva d'un bond, toujours aussi ridiculement petite face à lui qui pouvait la tuer en un instant. Immobile, soutenant toujours son regard, elle réfléchit à un moyen de rectifier ou dû moins d'atténuer son erreur. Avant de parler, elle s'éclaircit la gorge.

« -... Mais... Qu'importe les raisons justifiées ou non, j'ai bien dans les faits portée atteinte à vous et votre équipage. Ce pourquoi, effectivement je devrais vous dédommager. Malheureusement, je n'ai ni argent ni quelconque objets de valeur à vous donner pour apaiser votre colère. Alors... »

Elle se stoppa. Puis,sans hésitation, elle sortie sa lame de son fourreau. Ses orbes argentées détaillèrent un bref instant l'arme l'ayant menée jusqu'ici au prix de litres de sang considérables. D'un geste vif, elle la planta dans le sol. Détachant sa main de la garde, elle recula d'un pas.

« -Si vous le souhaitez, vous ou l'un de vos soldats pouvez trancher avec ma propre lame l'un de mes bras en contrepartie de celui que j'ai volé. Si cela n'est pas suffisant, ôtez ma vie. Sans doute est-ce bien maigre, mais je fais partie de ceux n'ayant que celle-ci à offrir. »

Elle parla avec un détachement incroyable, ayant atteint le point de non retour. Son marché, lui paraissait équitable. Le mieux qu'elle pouvait offrir. Cependant, là encore, rien ne lui garantissait la sécurité des habitants et il était tout bonnement horrible de ne pas être maître de ce qui allait arriver. Désespérément, elle pria pour que la Bête de métal par un quelconque miracle soit miséricordieuse.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Cette femme avait énormément de cran, il était cas de le dire mais, peut-être un peu trop et cela, devant quelqu'un comme moi. Ce monde était peuplé de personnes toutes différentes les unes aux autres et pourtant, qu'importe la stature de cette personne, devant le rôle que je représentais, ils s'écraseraient, n'osant parler, ce côté lâche que partageait les "humains" et qui me répugnait tant. Pourtant, cette femme n'avait pas hésité une seconde. Je n'avais pas connaissance de son identité, elle ne l'avait pas déclinée. Je n'avais pas non plus la moindre idée de ce qu'elle pouvait représenter, ayant connaissance de tous les grands noms raisonnant en ce monde, sa tête m'était inconnue. Et pourtant, cette femme était là, devant moi, son froid et son vide m'impressionnant de seconde en seconde. Elle n'était pas sans me rappeler celle qui pouvait m'habiter de temps à autres, en oubliant ma colère ou ma profonde avidité.

Elle n'était pas "humaine" ou plus en tout cas. Elle ne semblait pas apporter d'attache à la vie, que ce soit la sienne ou celle des autres, un bien si précieux pour "l'humanité". La vision que le monde avait de moi et mes bêtes étaient véridiques sur certains points mais, son sens était complètement erroné. Nous ne nous qualifions pas de "Bêtes" à cause de notre cruauté, notre impétuosité et notre fureur. Nous sommes apathiques, impitoyables et déchaînés mais seulement, parce que c'était dans nos natures. Nous étions des "Bêtes" parce que nous nous dissocions de l'espèce "humaine" et de ses défauts. Nous étions des "Bêtes" parce que nous étions libres de nos pensés, de nos mouvements et même des plus horribles actes. Nous étions des "Bêtes" parce que nous ne sommes plus "humains", dans sa conception.

Si les humains condamnaient le meurtre, les "Bêtes" pouvaient tuer autant qu'ils voulaient, piller et autres "larcins". Si les humains tenaient à la vie, alors les "Bêtes" ne donnaient pas d'importance à celle-ci, pouvant arracher un cœur ou étendre un vêtement avec la même expression et les mêmes pensées. Cette femme était une "Bête" pour moi, peut-être ayant plus de "retenu" que moi et plus de "conscience" sur certains actes mais, elle n'en restait pas moins ce qu'elle était devenue à force. Dans le but de l'intimider, pour voir sa frontière, celle qu'elle s'imposait, je m'étais tenu derrière celle-ci, une présence bien que dérangeante s'imposant autour de nous, plus précisément, autour d'elle, une réaction que je ne pus voir venir de sa part, ce qui m'intrigua d'autant plus. Elle inspira, comme résolu avant de parler ouvertement à ma personne, ce que peu ferait, en sachant qu'ôter sa vie m'était relativement "simple".

Elle me reprit soudainement, me notifiant qu'elle n'avait pas agit pour sa propre "fierté" mais, pour la vie d'une "souris" que ce pirate à ma solde avait dérobé froidement. Elle avait même placée une petite phrase dont le ton pouvait donner l'illusion d'une provocation, ce qui avait élargi ce sourire bestial et si intense qui se dégageait de ma bouche, celle-ci toujours cachée par ce masque d'acier. Pourtant, sûrement convaincu de sa mort prochaine, la jeune femme me fit une remarque, qui m'interpella. Elle disait rendre justice et qu'elle ne considérait pas cela comme étant une faute mais, qu'au contraire, que les injustifiables n'étaient autres que ma personne et mon armada. Plissant les yeux, je ne pus qu'encaisser ce qu'elle venait de rétorquer, ne me sentant pourtant pas "concerné" par les actes de mes soldats. Nous étions organisés sur un principe de "Liberté sous Ordre".

Mes "bêtes" pouvaient se déchaîner comme ils le désiraient mais, je gardais le monopole sur leurs actes, un ordre de ma part ou de mes "Généraux" et ils se conformaient. Celle-ci, prenant quelques secondes de silence alors que le gérant, complètement livide, traita cette femme de tous les noms, elle se leva brusquement, toujours en réflexion, se remettant en question étrangement avant de brandir sa lame, dans la stupéfaction générale.

« Elle… Elle va vraiment attaquer Le Seigneur Hagane ?! »

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« Elle est débile ou qu… Oh ! Qu'est-ce qu'elle fait ?! »

La femme à la chevelure d'or avait tout simplement plantée sa lame au sol, devant moi et d'un son strident, s'écartant tout en détachant ses mains de son corps, comme quelqu'un qui s'offrait, littéralement. Elle m'autorisa tout simplement à trancher son bras, en compensassions à celui qu'elle avait ôtée chez le pirate qui gisait au sol, son sang se rependant autour de nous. Elle s'était même résolue à me donner sa vie, son regard aussi vide qu'il pouvait l'être, ne semblant craindre ce qu'elle pouvait subir. Si cela n'était qu'une vulgaire esbroufe, elle s'aventurait sur un terrain dangereux. Je pouvais renoncer comme simplement, lui prendre un bras ou directement, son existence. Un cadavre en plus ne m'atteindrait pas. Seulement, à sa gestuel, je pouvais desceller quelque chose d'annexe à la situation, qui poussait celle-ci à faire ce qu'elle faisait en ce moment même.

Un long moment de silence s'installa dans ce bistrot, le gérant, plus anxieux que jamais, ratant un battement de son cœur, suffoqua quasiment en voyant mon regard imposant et insistant sur la demoiselle. Il n'avait sans doute jamais vécu quelque chose de semblable et ce même dans sa longue vie, beaucoup plus imposante que la mienne étant donné son apparence. Ce que je fis par la suite fut complètement imprévisible. Empoigner la petite lame de cette femme, tout en scrutant celle-ci, je tendis la main vers l'imposant quartaut que l'homme avait précédemment rempli pour ma personne, le liquide passant directement à travers les fines ouvertures de mon masque d'acier, ruisselant jusqu'à ma bouche. Cet instant parut durer une éternité et cela autant pour l'homme au bar que pour mes soldats, se demandant tous ce qui allaient bien advenir, la réponse étant assez expéditive…

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« Qu'il en soit ainsi. »

Le coup fut net et précis, sans aucune indication affirma mon geste. Il fut si soudain que mes soldats, eux-mêmes furent stupéfaits d'une telle violence, le gérant ravalant sa salive bruyamment et cela, la bouche ouverte. La peur pouvait réaliser des miracles. Cette lame était peut-être trop petit pour que je puisse performer en l'utilisant mais, je ne pouvais mentir sur sa qualité. Un équilibre parfait, une fine lame comme celle-ci n'était sans doute pas simple étant donné l'aisance avec laquelle j'avais frappé cette demoiselle. Pour se resituer, je ne lui avais pas tranché le bras, faisant preuve de "conscience", m'affirmant que ce geste était bien trop "brute". Toutefois, je devais lui infliger une blessure, sans quoi, mes principes seraient bafoués et mes habitudes non considérées. J'avais visé son épaule, ainsi que tout son côté gauche, l'oméga se trouvant au niveau de son rein.

Son sabre en main, celui-ci était sûrement l'un des premiers à connaître le sang de son partenaire, je plantais alors violemment la claymore sur le planché, l'hémoglobine glissant sur la lame alors qu'un profond grondement émana de moi, suivi de ce qui semblait être un soupire. Le coup que j'avais infligé à cette femme était assez abrupt pour briser son armure ou plutôt le plastron qu'elle possédait. Déposant ce tonneau que j'avais en main, je fis un signe bref aux pirates longeant mon flanc, tous observateurs depuis le commencement. Ils acquiescèrent tous, rebroussant chemin après ce "saccage". Après tout, nous n'étions là que pour les vivres. Ils s'arrêtèrent pourtant, incapables de se mouvoir en entendant cette voix rogue et sauvage qui raisonna une nouvelle fois, à travers cette pièce.

« Il y a une minute, j'aurais juré voir de la provocation. »

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« Quel était ce comportement ? »

Le regard se penchant alors à l'arrière, le propriétaire s'était relevé, se cachant à moitié derrière le comptoir, fuyant à la vue de mes pupilles.

« Je vois… Tu retiendras quelque chose aujourd'hui. Une Bête ne détruira jamais par envie. Elle le fera par besoin. Malgré ce détachement pour la vie, ta capacité à tuer froidement, on dirait que tu t'accroches toujours à quelque chose qui te semble être ta "conscience". Une "Bête" qui s'efforce de s'attacher à l'humanité, absurde. Tu as peut-être toujours ton raisonnement mais pourtant, ce désintéressement pour la vie que tu as te rapprocher de nous, de mes soldats et de ma personne. Ce même raisonnement qui te pousse à cacher tes "instincts" derrière un vulgaire rongeur. Quand tu auras enfin réalisé ce que tu es et que tu te demanderas ce que tu comptes faire, rappelle toi de cette blessure et de mes paroles. "Une "Bête" n'est pas forcément ce que tu peux concevoir." À ce moment précis, je serais là. Je n'ai pas ôté ton bras ou ton existence, cette "nouvelle" vie m'appartient pour le moment. »

En effet, j'avais compris que le facteur annexe n'était autre que cet homme et sûrement, la population. Elle avait sûrement "mauvaise-conscience" par ce qu'elle pouvait déclencher. La fureur d'un Empereur du Nouveau Monde était redoutée et redoutable. Une île pouvait facilement être assiégée, en moins d'une heure et cela, pour une simple boutade. J'avais ainsi "craché" tout ce que j'avais à dire sur le comportement de cette femme aux cheveux blonds, m'efforçant alors moi-même de pointer du doigt ce qu'elle était et qu'elle peina à garder, tant bien que mal. Je ne connaissais pas son nom et pourtant, mon dialogue était direct et personnel, amplifié par ma présence, cela devait l'interpeler, clairement. Je fis un demi-tour complètement, l'acier de mes solerets écrasant le parquet sous mes bruyants pas, un autre soupire d'une voix beaucoup plus fine se faisant entendre, un homme qui n'y était pas, apparaissant contre une façade.

« Tu es de ceux que l'on nomme "Chasseurs de Primes" non ? Ton faciès ne m'est pas totalement inconnu. »

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« Malgré cette blessure, je te considère comme chanceuse. Par habitude, Le Capitaine est beaucoup plus… Impitoyable. L'aurais-tu impressionné ? Meheh »

Il s'agissait de Mehmet Capitol, l'un de mes "Généraux-Bêtes", la classe la plus importante au niveau hiérarchique après la mienne au sein de mon armada. Son épée à son flanc et son bouclier sur son dos, il sortit de l'ombre, le sourire aux lèvres avec une vérité en bouche. L'homme le plus informé de mon équipage avait reconnu cette femme, sans pouvoir pour autant divulgué son nom. Il lui dévoila que j'avais fais preuve de plus d'hospitalité que par accoutumance et que cela venait du fait qu'elle m'avait impressionnée, ce qui était véridique, encore une fois. Le pas lent, je me dirigeais vers ce même trou, celui où j'étais apparu il y a de cela quelques minutes. Mehmet stagnant sur la zone, regardant cette femme et plus précisément la lame au sol, il était ce que l'on pouvait qualifier de "sabreur", ayant une bonne connaissance des sabres connus. Quelle serait la réaction de cette demoiselle aux cheveux d'or ?

Chasseur Extraordinaire

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Feat Raza Hagane

Les murmures avaient doucement infiltré les lieux. Ses sens en éveil, la blonde pouvait entendre des bribes de mots des soldats plus ou moins choqués par l'offre qu'elle venait de soumettre à l'Empereur. Ils marmonnaient la folie dont elle faisait preuve et le sort mortel qui l'attendait. Ce qu'ils ne comprenaient justement pas c'est que la blonde était parfaitement résolue à en finir... Et vite. Sa respiration s'accéléra lorsque la Bête de Métal prit sa lame dans sa main démesurément grande.Dans les mains de cet homme où ce qui en fut un la claymore ressemblait uniquement à un vulgaire pique, plutôt ironique alors qu'elle faisait presque sa taille. Si elle ne se rappelait pas que sa vie allait être ôtée et surtout que le sort des habitants était incertain, Elisabeth aurait échappé un rire.

Elena l'aurait détesté d'avoir agi ainsi, d'avoir mis en jeu sa vie et celle d'autrui par un pur caprice. Mais c'était trop tard, elle ne pouvait pas revenir en arrière et quand bien même si ça avait été tout aussi possible Elisabeth aurait agi de la même façon. Souris ou non, pensa la jeune femme, elle aurait fini par trancher le bras (ou plus) de cet homme tout simplement parce qu'elle avait atteint un point de non retour où préserver sa sécurité ne rimait plus à rien. Maintenant, son souhait de partir allait être exaucé une fois qu'il aurait fini sa boisson. Gardant son impassibilité, son cœur fit pourtant un bond lorsqu'il dégaina d'un geste éclair la lame. C'était la fin.

Un cri perçant et déchirant retentit dans le lieu.

Elisabeth avait la tête baissé, toujours debout et immobile, elle haletait fortement. Sa spalière gauche sous le coup brutal se brisa. Un morceau tomba résonnant contre le sol. La blonde s'écroula à genoux. Elle déglutit difficilement, sa main droite se posant machinalement sur une partie de sa blessure ouverte. Anhélant, le dos courbé elle se sentait défaillir le sang ne cessant de couler. Elle souffrait atrocement, personne encore ne l'avait blessé ainsi, malgré le nombre de cicatrices inscrites sur son corps. Cependant, elle se faisait rage pour ne pas perdre conscience et surtout ne pas gémir comme une lavette, mordant sa lèvre jusqu'au sang. Sa respiration lourde et irrégulière, elle tentait tant bien que mal de reprendre le contrôle. Toutefois, son esprit était chaotique, douleur et confusion s'y mélangeant. Seule certitude : elle était en vie, le coup porté n'avait pas été fatal.

Levant péniblement la tête elle l'écouta fébrile, ses iris plongeant dans les siennes. Il lui asséna en pleine face des mots et des paroles qui la firent rester béate. Alors, comme ça elle ressemblait à eux et lui ? L'incompréhension l'envahie. Avait-il raison ? Était-elle donc devenue si froide et apathique depuis la mort d'Elena ? Le peu de conscience qu'elle se forçait à conserver était donc « absurde » comme il le disait ? Maintenant, elle se rappelait, dès la naissance son cœur fut froid. Il n'y eut qu'au contact d'Elena que celui-ci se réchauffa pour pouvoir éprouver la douceur des sentiments. Cependant, Elena n'était plus de ce monde depuis fort longtemps et ses sentiments d'antan c'étaient eux aussi échappés avec elle, la froideur reprenant le dessus.Son amie ne lui avait laissé que des principes moraux derrière lesquels au fil du temps la blonde s'était peut-être cachée -comme le laissait entendre l'Empereur- pour assouvir ce qu'elle était vraiment : une bête.

Était-ce donc là l'entière vérité ?

Non. Tout simplement non. Elle reconnaissait la froideur et l'indifférence qui la caractérisait. Cependant, au contact d'Elena, elle avait évolué. Son propre sort lui était égal, mais celui des autres pas entièrement. L'humanité avait beau être pourrie elle ne l'était pas jusqu'à la moelle selon la jeune femme. Il subsistait encore des gens pour lesquels elle ne pouvait pas se montrer indifférente. C'est simple civils de cette île par exemple ne méritaient pas de souffrances inutiles. Alors, oui, qu'il le veuille ou non elle s'attachait encore à un pan de son humanité et il n'avait pas le droit d'y porter jugement.

Son esprit tournant à toute vitesse, les pensées s'entremêlant les unes aux autres, Elisabeth dû pourtant s'interrompre dans sa réflexion. Un nouveau protagoniste apparut contre une façade s'adressant à elle. La jeune femme se fit force pour rester attentive et comprendre ce qu'il disait. Alors comme ça, bien qu'il ne connaissait pas son nom il savait qu'elle était chasseuse de prime ? Plutôt étonnant qu'un homme du Nouveau Monde soit si bien informé alors que la réputation de la jeune femme s'étendait uniquement sur Grandline et North Blue. Une fois que ce drôle de personnage eut fini de parler Elisabeth esquissa un sourire ressemblant plus à une grimace. Elle lui répondit d'une voix saccadée.

« Exact,... Je suis bien chasseuse de prime... Votre visage ne m'est pas non plus totalement étranger : Mehmet Capitol ...Où devrais-je dire « le Tueur De Roi » primé à 570 millions de berrys, n'est-ce pas... ?»

Regardant le régicide elle trouva malheureux de ne pas être en mesure d'affronter qui que ce soit à l'heure actuelle. Autrement, croiser le fer avec lui ne l'aurait pas déplu. Après tout, il était aussi épéiste et paraissait intrigué par sa lame. Avait-il reconnu qu'elle appartenait aux 21 grands sabres ? Ne s'interrogeant pas davantage, elle tenta de se relever manquant de tomber si le gérant ne l'avait pas soutenu. Le repoussant doucement elle se tenu tant bien que mal en équilibre. Elle lui fit signe de lui redonner sa claymore, il s'exécuta et elle la rangea.

« -...Je ne doute pas une seconde qu'il puisse se montrer beaucoup plus impitoyable... Sûrement suis-je chanceuse... Mais de là à croire ça parce que je l'aurai « impressionné » je ne suis pas assez prétentieuse pour le penser... »

Or pourquoi aurait-il fait preuve d'indulgence ? Elle ne se faisait pas à l'idée de la raison donnée « une bête ne tue que par besoin ». Au fond, elle était persuadé que d'autres hommes de son équipage n'aurait pas hésité à prendre sa vie contrairement à lui. Ce point-ci était un mystère. Une forme d'humiliation ? Un moyen de lui dire qu'une misérable femme comme elle ne méritait pas qu'il aille jusqu'au bout ? Peut-être, mais là aussi elle doutait.
Avec les rumeurs, elle s'était dressée l'idée que l'Empereur ne devait juste être qu' une brute sans pitié. Néanmoins, du peu qu'elle avait vu il se révélait infiniment plus complexe que les journaux le laissent entendre.

Scrutant son imposante carrure, ses yeux commencèrent à se fermer. Sa combinaison blanche était désormais pourpre. Il fallait qu'elle trouve un médecin et vite. Toutefois, elle ne pouvait pas le laisser partir maintenant. Les paroles proférées à son égard l'avaient piqué à vif , elle devait répliquer, donner le fond de sa pensée. Pendant un court laps de temps elle devait faire abstraction de la douleur. Faisant de son mieux, elle emboîta le pas de l'Empereur jusqu'à le dépasser pour venir se positionner devant lui. Face à son imprudence, les soldats furent quant à eux furent trop médusés pour réagir. La chasseuse de primes était dans un état pitoyable, essoufflée, tenant à peine droite. Pourtant, elle paraissait toujours digne avec son regard de lionne que rien ne pouvait effrayer, pas même l'Empereur.

« Attendez ! S'exclama-t-elle en haussant pour la première fois le ton , une quinte de toux l'envahissant au même moment. Recrachant du sang, elle essuya le liquide avec sa manche avant de continuer. ... Sans doute suis-je comme vous sur certains points... Sans doute aussi ais-je caché mes instinct derrière un « vulgaire » rongeur comme vous le dîtes... Cependant, ne prétendez pas avoir su totalement lire en moi. Elle se stoppa un instant, reprenant son souffle. ... Vous dîtes qu'une bête s'accrochant à une partie de son humanité est absurde ? ..Permettez-moi de vous contredire, ce n'est pas forcément contradictoire. Il n'y a sans pas « une » manière de concevoir une bête, si je vous comprends, … Non ? Alors oui, .. .Peut-être ne suis-je plus plus humaine,.. . Ma propre vie m'indiffère.. . Mais pas celle de l'humanité entière … Ça me regarde si j'éprouve encore des scrupules envers d'autres et personne n'est en droit de juger ceci comme absurde...»

Sa toux reprit de plus belle et elle se courba légèrement se sentant défaillir. Cependant, elle n'en avait pas terminé. La jeune femme se moquait bien qu'il puisse être un des hommes les plus craints du Globe. Là maintenant et tout de suite elle s'adressait uniquement et en toute franchise à l'être qui précédemment l'avait en parti percé à jour. Alors elle continua avec sincérité de lui parler de ce même ton personnel dont il fit preuve à son égard.

« ...Par ailleurs, je ne comprends pas où vous voulez en venir par cette « nouvelle » vie qui vous appartiens, mais... Je vous ai laissé l'occasion de prendre soit mon bras ou mon existence... Vous n'avez fait ni l'un ni l'autre. J'estime donc que non, elle ne revient à nul autre qu'à moi sauf si j'en décide le contraire ce qui n'est pas ... »

Elisabeth s'interrompit, un brouhaha ayant attiré son attention et celui des autres. A quelques mètres d'eux, des hommes du Metallium ruaient de coup un vieil homme à terre. D'après ce qu'elle comprit ledit homme avait prévenu avec un escargorphone la position de l'Empereur à la marine. L'équipage avait tout intérêt à hisser les voiles au plus vite. Sachant qu'elle gênait la Bête de métal elle se décala sur le côté.

«Une dernière chose... Votre clémence je ne l'oublierai pas. Tôt ou tard, votre geste je vous le rendrai. » Souffla-t-elle.

Oui, au final qu'importe son discours, elle ne pouvait pas oublier la tolérance dont il fit preuve. Elisabeth savait qu'elle se devait d'être reconnaissante à son égard, qu'importe les raisons qui avait poussé La Bête à agir ainsi. Un jour donc, si l'aventure devait la pousser à entrer dans les eaux du du Nouveau Monde, Elisabeth se promettait de payer sa dette à l'empereur d'une quelconque manière. Mais pour le moment, il était temps qu'elle reprenne sa route. Tanguant et vacillant, ses pensées devinrent floues et le monde aussi. Il fallait qu'elle se hâte de trouver un médecin, avant de s'écrouler.

Elle en trouverai un, se persuada-t-elle tout en manquant de tomber une énième fois. Après tout, au fond la blonde le savait : son heure n'avait pas encore sonné.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Toujours sur cette île, j'avais fait la rencontre de cette étrange femme dont le nom m'était inconnu. Téméraire mais, peut-être même un peu trop, celle-ci finissant un jour ou l'autre par se brûler les ailes. Elle avait attaquée l'un de mes subordonnés avec une violence et une apathie extrême, ce qui avait provoqué ma curiosité. Je ne désirais qu'un test, celui s'avérant plus que fructueux quand à la réaction de celle-ci. Elle ne s'était pas rabaissée devant ma présence, le faussé qui séparait nos deux visions de ce monde et nos deux existences. Bien au contraire, j'avais senti comme un besoin de s'affirmer à l'encontre de ma personne, quelque chose qu'elle réussit avec un certain "brio", parvenant même à faire de l'ombre à ce gigantesque corps qu'était le mien. Il s'agissait bien évidemment d'une expression de ma part, rien de plus.

J'avais ainsi volontairement fait preuve de tactique pour toucher celle-ci, essayer de l'influencer, voir de la manipuler. Je ne me considérais pas comme humain et ce détachement m'avait permis de comprendre comment ils fonctionnaient et raisonnaient et ce même pour ceux qui se persuadaient de détenir encore cette humanité. Cette femme à la chevelure platine était de cette caste, ce genre d'individu. J'avais ainsi opéré par un premier choc, physique, en lui tranchant ce côté gauche avec souplesse cependant. J'étais bien capable de rompre celle-ci en deux parties distinctes, seulement, cela n'était pas nécessaire. Une blessure plus superficielle qu'autre chose, ce fut à ce moment-ci, en plantant sa propre arme au sol, que je m'étais permis cette véritable diarrhée verbale, second choc. Son trouble d'il y a peu toujours actif, mes paroles devaient être beaucoup plus transcendante, mon seul but étant de toucher cette meuf.

Toutes les armes étaient bonnes, quelque soit son utilisation et sa provenance. Toucher son égo, sa fierté, sa vision des choses. Pourtant, tout ce que je disais n'était pas faux. Légèrement sur le ton de l'exagération mais, j'étais conscient et certifiant de l'authenticité de mes mots. Son comportement était digne de mes subordonnés, avec bien évidemment, un peu de "raison" mais, qui avait un jour dit que les "Bêtes" n'étaient pas raisonnables ? Elle avait la vision commune qu'avait la plupart de nous et de notre réputation. Pourtant, étant donné nos méfaits, je ne pouvais réellement lui en vouloir, il était bien mieux comme cela. La craindre éloignait les autres et les éloigner signifiait ma sécurité, celle que je désirais absolument et celle qui m'avait motivé à devenir cette force que j'étais aujourd'hui. Pour en finir, au pied du mur, je m'étais amusé à la provoquer, lui certifiant en quelque sorte que ma "clémence" soit signe qu'elle m'appartenait à partir de maintenant.

C'était n'était là qu'un vulgaire "détournement" de mot, une façon moins directe de lui dire que je désirais voir sa force sous mes couleurs plutôt que sous celles d'un autre, trouvant qu'elle tenait plus d'une "Bête" comme mes semblables qu'autre chose et Mehmet, au fond, silencieux, avait bien compris cela. L'homme qui était réputé pour son Style de l'Epée "Flash", sa vélocité ayant emporté bon nombre d'escrimeur, se mit ainsi à dialoguer avec cette femme, certifiant à celle-ci que j'avais été impressionné par sa ténacité, le porte-parole habituel de mon armée étant toujours si bien "renseigné. Il semblait également reconnaître cette jeune femme, une épéiste et apparemment Chasseuse de Prime, sa "profession" ne m'étonnant pas. Tous les moyens étaient bons pour exploiter les "pulsions" qui pouvaient nous habiter. Reprenant peu à peu ses esprits, elle répondit à mon Commandant, prouvant sa palette d'informations et certifiant le contraire des dires du Chevalier, celui-ci soupirant, la jeune femme plus traitée qu'elle n'en avait l'air.

« Oi, Oi, Elisabeth Hagen, ne mets pas en doute mon jugement, "Le Régicide" n'a jamais tort ! »

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« Et quand bien même, je connais celui que je sers depuis si longtemps, Haha ! »

Touché sûrement dans son égo, Mehmet détestait que l'on remette en cause ce qu'il disait, m'abstenant moi-même de le faire. J'avais déjà vu celui-ci engagé le combat pour cela, défendant ses convictions. Et puis, après tout, encore même à cet instant, ce qu'il disait avait, jusqu'à là, toujours été véridique, sa "clairvoyance" étant connue et respectée de tous dans mon armée. Dépassant d'un pas le bâtiment détruit par mes subordonnés, je fus sûrement de voir passer cette femme, à côté de ma personne, son rythme de course si véloce qu'elle dépassa ma position, venant se situer en face, vis-à-vis de ma personne, comme pour "m'arrêter", ce moment créant un silence des plus mortuaires, les Pirates de Métal aussi surpris que la première fois, se demandant ce qui pouvait bien encore passer par l'esprit de la demoiselle. Survivre après avoir "bafoué" un Empereur n'était pas chose hardie, plusieurs facteurs inédits rentrant en compte, celle-ci ayant réussie à les réunir, gâchant cette heureuse "chance", finalement.

Ce n'était pas de la rage à proprement parler qu'elle déferla vers moi mais, plutôt son mécontentement, sa contradiction. Le fait d'avoir compris ce qu'elle cachait pouvait être blessant, un but que je cherchais à atteindre. Elle essaya de se justifier et de la plus belle des manières, son discours étant juste mais, adressé à la mauvaise personne. J'avais parfaitement compris ce qu'elle essayait de prouver et ce qu'elle n'avait pas compris dans mes propos précédents, mon sourire s'élargissant sous ce masque rouge. Il était impossible cependant de le voir et si par ailleurs c'était le cas, ce monde se retrouverait ébranlé. Bestial et incongru, pouvant éradiquer la volonté de n'importe qui. Je ne souriais pas pour ce qu'elle disait mais, pour la réaction qu'elle avait eue à mon encontre. Elle n'avait pas démentie mes propos, son appartenance à ma caste, Mehmet, ressentant mon extase, se mettant lui aussi à sourire, discrètement.

« Ce n'est pas parce que la vie des autres t'importent que tu as une véritable conscience, Elisabeth Hagen. Cela relève de la raison. Nous sommes tous doués de raison ici, l'acceptant ou non, l'écoutant ou non et nous adonnant à la barbarie… Ou non… »

Ce qui suivit me déplu pourtant. Ce large sourire que cette femme avait réussie à m'extirper s'effaçant de plus en plus, laissant place à quelque chose de beaucoup moins jovial. Le problème était qu'une fois lancée, elle ne savait pas s'arrêter, temporisée et cela devant quiconque. Je n'allais pas jusqu'à dire qu'il était nécessaire de se modérer pour ma personne et non pour d'autres, seulement, il fallait pouvoir assumer ses dires et cela, qu'importe celui qui se trouvait vis-à-vis de soit. Elle avait contredit sur ce que j'avais dis, appuyant sur le fait que je n'étais pas allé jusqu'à l'acte, celui de lui ôter un bras ou la vie, épargnant donc son existence, celle-ci appartenant uniquement à la jeune femme, sauf-ci elle en décidait le contraire. Finissant par, en quelque sorte, me remercier d'une quelconque "clémence" dont j'avais fait preuve pour elle, celle-ci semblait avoir dit tout ce qu'elle avait à dire, mes yeux ne se détournant pourtant pas de celle-ci.

Ce n'était pas tant ses paroles qui m'avaient déplus mais, bien la façon de le faire. Au départ, ce n'était qu'une vulgaire façon de parler. Epargner sa vie pour des sentiments tels que la pitié, la clémence ou la miséricorde ? C'était me déshonoré. C'était un peu extrême mais, ce caractère que j'avais, que cette vie m'avait forcée à avoir le pensait réellement. La raison avait au préalable était relevé par Mehmet et je ne pouvais m'empêcher de voir cela comme une énième provocation, prélude d'une tempête sans précédente.

« J'ai choisi de ne pas te tuer comme j'aurais pu choisir de faire le contraire. De la clémence ou un caprice par rapport à ta témérité ? Maintenant, dis-moi. Ta témérité est ce qui t'a sauvé mais, elle peut tout aussi bien être la cause de ta perte, quelques minutes après… »

Mon regard se figeant, celui-ci devenant beaucoup plus rude, mon immense main s'apposa sur mon dos, contre cette gigantesque arme à mon dos.

« Regarde Bien. »

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J'avais dégainé mon immense sabre en une fraction de seconde, le geste si brusque que mes propres subordonnés se tétanisèrent, certains tombant de frayeur et de crainte. Ce mouvement, cette présence que j'imposais à tout ceux qui se trouvaient à mon encontre, cette femme devait la ressentir. De l'oppression, l'impression même de ce retrouvait comme une fourmi essayant de contourner une montagne. Aucune échappatoire. J'avais partagé cette colère qu'était mienne grâce au Fluide de l'Observation, ne ressentant quelque chose mais, obligeant, en quelque sorte, les autres à éprouvé cette rage se dégageant de ma personne. Une utilisation malicieuse du Fluide Perceptif mais, efficace. Mehmet ressentait celle-ci également mais, habitué, ne se sentait pas en danger pour autant, ce qui n'empêchait pas un sentiment de malaise, préférant s'éloigner de moi et de cette folie.

Les muscles de mon bras complètement raides, le coup parti avec une force autre, l'air se scindant sous le poids de ma force quand mon corps s'arrêta brusquement, bien loin de la position de la jeune femme, cependant. Un énorme bruit puis une cohue, telle une explosion dantesque juste à mon flanc. C'était cela qui m'avait interpelé, me faisant presque oublier ce que je désirais plutôt faire. Me redressant, le temps semblait s'être arrêté pour ceux autour, haletant et le souffle coupé, se demandant bien ce qui aurait pu se passer si la bâtiment à côté n'avait pas été victime d'assaut. Je ne pouvais le certifier mais, j'aurais attaqué Elisabeth, un coup puissant, allant jusqu'au bout de mes convictions et pour mon "honneur", en quelque sorte". Cependant, un problème nous faisait face. Je ne l'avais pas remarqué, bien trop occupé par cette jeune femme pour le moins troublante mais, des habitants avaient demandés l'aide de la Marine, dénonçant notre position à celle-ci, un navire arrivant, celui-ci étant sûrement le premier d'une longue lignée.

Je n'avais pas besoin de cela aujourd'hui, pas maintenant. M'avançant, les Pirates de Métal commençaient déjà à embarquer dans le navire, Mehmet supervisant notre départ tandis qu'ils commencèrent également à prendre les armes contre les habitants, revanchard. Ils s'arrêtèrent lorsque mon pied s'écrasa sur le malheureux sol de la région, causant un silence total, mon geste ayant en quelque sorte sauvé cette île.

« Vous avez attirés la Marine… Inutile… Les ordres étaient de rester discret le plus que possible. Nous verrons ça dans le futur, pour le moment… »

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« Il faudra réparer vos erreurs. »

Mes subordonnés avaient réalisés mon mécontentement tandis que, de par ma force étonnante, j'agrippais avec facilité un morceau de la façades solide du bâtiment qu'ils avaient eux-mêmes détruit.

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« Machine Gun !! »

J'avais projeté cette immense grava d'un coup, la vitesse de celui-ci atteignant de véritables sommets, venant alors s'écraser violemment contre le Cuirassé au large. Cette immense "objet" entre mes mains étaient beaucoup plus imposant que ma propre stature, témoignant de sa superficie et de son impact. Un immense bruit, mes subordonnés s'extasiant devant ma force, sûrement rassuré. Ils se remirent pourtant à embarquer, le moment étant sûrement venu. J'avais complètement oublié Elisabeth Hagen, devant moi, contrarier par l'arrivé du bataillon. Qu'allait-il se passer à présent ?

Chasseur Extraordinaire

Of mice, men and beasts.~

Feat Raza Hagane

La fatigue ne fît que croître. Et une fois son discours achevée elle se fit une nouvelle fois force pour écouter les dires de l'empereur. Frissonnant lorsqu'il prononça son prénom précédemment révélé par son commandant , ce petit détail n'e fit qu'accentuer davantage les mots de la Bête de métal.Troublée, elle ne savait plus quoi penser, plus quoi argumenter dans sa tête pour contrer ce qu'il avait dit. Quoiqu'elle ait pu dire pour se rassurer, se justifier, il n'avait fallu qu'une misérable phrase pour lui semer le doute. Grinçant des dents, un sentiment de colère s'insinua dans son être. Pour ne pas exploser, elle resserra sa main droite sur une partie de sa plaie ouverte, fermant également son poing gauche . Elle le haïssait. Heureusement, son état ne lui permit pas de démontrer sa rage. Après tout, son cas était déjà bien assez grave et cela relevait du miracle qu'elle soit encore en vie le myocarde battant parfaitement.

« Il t'a épargné, n'oublie pas» pensa-t-elle pour se ressaisir et ne plus commettre le moindre impair. Or, ce qu'elle ne savait pas c'est qu'elle en avait déjà commis un...

Dès lors qu'il reprit parole la colère de la blonde s'estompa progressivement. Le ton de la Bête fut grondant ne présageant invariablement qu'une tempête. Se stoppant dans sa marche elle se retourna vers lui toujours légèrement courbée. Fronçant des sourcils, Elisabeth fut bercée dans l'incompréhension. Comme l'avait souligné son commandant Mehmet c'était donc bien son audace qui l'avait sauvé, ce qui l'étonna. Pour autant, ce qui la surpris davantage était la raison qui avait insufflé ce changement d'humeur soudain.

Comment aurait-elle pu savoir que sa promesse remplie de sincérité allait être prise comme une provocation n' attisant que son courroux ? « Clémence » ce mot connoté par tant de valeurs humaines n'avait fait que le répugner. Inconsciemment elle l'avait rattaché à un « homme » dans la raison qui l'avait poussé à l'épargner... Et il avait fallu qu'il interprète ceci comme un affront. Avait-elle donc à ce point toucher son « honneur » en tant que Bête pour qu'il réagisse aussi excessivement ? Qu'importe, elle avait fait une erreur d'interprétation.

Ce n'était pas par « clémence » mais par « caprice » qu'il l'avait épargné et par « caprice » dans son mécontentement il reprendrai ce qu'il avait laissé...

Sans doute avait-elle parlé trop vite en croyant ressortir vivante...

Souffle coupée, elle n'aurait pas cru qu'il dégainerait son immense sabre. Certains de ses hommes tombèrent à terre apeurés. Elle même s'écroula à genoux tant elle tenait à peine debout. Ce sentiment de peur qu'elle avait déjà vécu une première fois s'insinuait dans chaque parcelle de son corps avec une puissance ne faisant que croître. Voilà qu'elle se sentait comme vaincue après avoir tout fait pour rester digne. Le fluide perceptif avait fait son effet. Quand bien même son visage s'efforçait à ne pas le montrer la crainte, celle-ci était bien présente ses tremblements la trahissant. Cette-fois ci, il allait définitivement lui faire goûter la mort.

« ... »

Indéniablement, le coup aurait dû lui être destiné et de surcroît fatal. Cependant la chance d'aujourd'hui fit en sorte à ce qu'elle ne meure toujours pas. L'attention de l'Empereur se dirigea vers les forces de la marine qui allaient arriver d'une minute à l'autre à cause du grabuge créer par ses troupes. De ce fait, il l'oublia dès lors revoyant son sens des priorités. Trop abasourdie, elle resta immobile ne sachant pas quoi faire. Puis, Elisabeth écarquilla des yeux en le voyant soulever une énorme partie de la façade encore plus imposante que sa propre stature. Tout autant bouché-bée que les autres soldats ses orbes argentées suivirent la trajectoire de l'objet jusqu'à ne plus le voir et entendre un immense « boum ». Sûrement avait-il réussi à viser le premier navire.

Tentant de reprendre ses esprits, elle se releva avec peine. Maintenant qu'il allait embarquer en l'ayant totalement oublié, Elisabeth pouvait partir sans risque de représailles. Soulagée de ne plus être sous l'emprise de la crainte, la chasseuse de prime reprit sa route prête à se réfugier dans n'importe quelle baraque pour se soigner, se reposer et réfléchir.

Cependant, la vraie tempête ne faisait que commencer. A l'opposé de leur position les bombardements se firent entendre. Le cuirassé n'avait évidemment été que le premier d'une longue liste, ce qui après tout était naturel. La marine pouvait pas se permettre de faire les choses à moitié face à a « Bête de Métal », n'est-ce pas ? Or, au fil des secondes, les bombardements étaient de plus en plus distincts touchant la petite île. La jeune femme n'en revînt pas et réalisa sans voix qu'ils étaient prêts à bombarder l'île et ses habitants qui pourtant avaient fait preuve de courage en les appelant au risque à ce que l'empereur et ses troupes détruisent l'île. Mais non, la réalité voulait à ce que ce soit la marine elle-même qui apporte un vent destructeur. Les cris de paniques commencèrent à retentir, les habitants sortant de leurs habitations paniqués. Bien vite la cohue générale s'installa. L'île n'en ressortirait pas indemne.

Levant les yeux au ciel elle pu apercevoir les premiers boulets de canons apparaître droit devant eux. Inspirant une grande bouffée d'air elle dégaina une nouvelle fois sa claymore coupant en deux les projectiles des soldats de la marine. Cependant, que pouvait-elle faire seule ? Se tournant vers l'équipage pirate prêt à mettre les voiles elle ressentit la colère montée. Alors c'était ainsi ? Ils semaient le trouble et... Ils partaient.

« - Vos soldats sont bon à dévoiler leurs instincts bestiaux auprès de civils, mais dès lors que la Marine est là vous déguerpissez tous ! Vous préférez donc tourner le dos à vos ennemis Raza Hagane ? » Lui cria-t-elle avec une réelle impétuosité.

Il s'était précédemment senti provoquer ? Foutaise ! Ceci, c'est ce qu'elle définissait comme étant de la vraie provocation. Qu'avait-elle à perdre ? L'île allait être sans doute ravagée et le provoquer une fois de plus ou de moins ... Qu'importe, elle était condamnée des deux côtés son état n'arrangeant rien. Désormais, la suite des événements allait reposait sur la décision de l'Empereur. La question n'était pas de savoir ce qu'il lui ferai, mais plutôt de savoir comment agirait-il envers les troupes de la marine.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Les événements se succédaient de façon bien étranges, à vrai dire. Ce destin, il se jouait des vies depuis le début de mon arrivé sur cette île. Celle d'un des Pirates de mon armada, en danger face à cette femme, cette Elisabeth et arrachée par mes mains, son sang dégoulinant encore sur mes doigts. La vie de cette même guerrière, deux fois de suite et par la même personne, courant également un risque. J'aurais pu lui ôter son existence plus d'une fois et pourtant, par caprice ou la situation l'exigeant, je n'avais pas pu. Quelque chose de récent, quelque chose qui n'arrivait pas, en tant normal, quelque chose qui pouvait se répandre. Peu pouvait affirmer avoir survécu à l'assaut sérieux d'un Empereur et qui plus est, la "Bête de Métal". J'étais réputé pour cette rage bouillonnante, un ire qui ne raisonna pas et ce, malgré certains comportements.

Mehmet avait compris la situation, comme à son habitude et cela malgré la contradiction d'Hagen. Elle m'intriguait, m'impressionnait même et ce jusqu'à son instant de fougue et de courage, de trop selon ma personne. Un discours qui me contraria, me rabaissait et fit rapidement monter une certaine hargne, celle-ci se déversant dans un genre qui aurait dû être des plus "sanglants". Je n'avais, depuis très longtemps, été aussi déterminé à ôter une vie. La lame en l'air, j'allais sectionner son corps en deux, l'arracher complètement dans la continuité de mon mouvement et ce, dans l'instant. Une action totalement bâclée par les assauts extérieurs, ceux d'un Vaisseau Marine, celui-ci intervenant après l'appel des habitants de la région, bien trop craintifs.

Je n'allais toutefois pas m'en prendre à eux, à cette terre, le temps bien trop court et l'humeur ailleurs. Je m'étais complètement désintéressé de la demoiselle, abattant le cuirassé avec une facilité déconcertante, à la grande stupéfaction de beaucoup, hormis mes plus proches subordonnés, ceux-ci aptes à jauger cette force qui était mienne. Ce fut pourtant le premier d'une longue liste. Des navires en trombe, craignant même une plus grosse cavalerie en mer, encore sur les traces de Marinford. Ils n'étaient pas du genre à chicaner quand il s'agissait d'une si grande menace, les méthodes extrêmes utilisées, qu'importe les conséquences et ce fut exactement la situation, les boulets commençant à ravager les alentours. Une véritable cohue, un fléau que les habitants avaient eux même procréé.

Les rafales tombèrent sur les terres, sur des bâtiments et certains commençaient à frôler le Metallium, sa matière première étant l'acier, celui-ci encaissait beaucoup mieux que les navires normaux. Je ne m'inquiétais donc pas plus que ça pour celui-ci, me concentrant sur le nombre d'ennemi, celui ne cessait d'augmenter à vu d'œil. Loin, la jeune femme avait même eu le temps de se relever et de partir dans l'utopie de fuir ma personne, retenue cependant par les assauts que nous encaissions, sa "conscience" agissant encore. Ce qui suivi ensuite fut bien plus inédit. Elisabeth, imprévisible, s'empara d'une once de témérité, la dernière restante sûrement avant de s'égosiller, des mots que j'entendis, des mots qui furent entendus de tous, en réalité, soldats comme civils.

À ce moment précis, l'assaut avait encore une fois été donné, une dizaine de boulet fusant vers mes soldats, quelqu'un s'opposant à la trajectoire d'un coup, un sourire vicieux aux lèvres.

« Déduction hâtive, Elisabeth Hagen. »

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« La Marine n'est pas notre ennemie. Pour le Capitaine, il ne s'agit ni plus ni moins d'obstacles, le Gouvernement importe peu les "Bêtes de Métal". De plus, il n'a jamais vraiment apprécié le combat, malgré les apparences, Mehehe ! Cependant… »

Sa cape virevoltant au vent, très large et très longue, celui-ci avait enduit le tissu du Fluide Offensif, son habit devenant une véritable barrière contre laquelle les boulets s'étaient écrasés, empêchant ainsi tout dégât. L'homme dialogua à nouveau, sa main commençant à fendre la garde de sa fameuse épée.

« Ils sont bien trop proches. Fuir serait impossible. »

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« L'affrontement est donc inévitable. Il n'y a pas que Raza Hagane la "Bête", tu sais ? Comme "danger" ici bas ! Mehehehehehehehehe !! »

Ce sourire était celui qu'éprouvait l'ancien Chevalier quand il devait passer à l'assaut. Qu'importe l'adversaire, il était enjoué, libérant sa fougue et sa force. Libérant sa bête, en quelque sorte. Il avait férocement dégainé son arme, pointant du doigt les galions. Dans ce genre de moment, Mehmet, d'origine calme pouvait devenir une véritable calamité, digne de sa grande prime. Son style de l'épée "Flash" était un véritable mystère, si puissant qu'il m'impressionnait et ce, même après une quinzaine d'année passée à l'admirer, la scruter et la contempler. Alliant vitesse et précision, une fine lame telle que "Shononome", le "Meitou" du Régicide, sciant parfaitement à cet art. En réalité, égo de bretteur, il aurait préféré croiser sa lame contre celle de la jeune femme, celle que j'avais utilisé pour lui infliger une blessure, seulement, la situation imposait bien autre chose.

Les soldats, après l'intervention de Mehmet qui parla étonnement fort, voir assez fort pour que toute la zone puisse percevoir sa voix, la Chasseuse inclus, ils se mirent en mouvement de nouveau, finissant au plus vite de préparer notre départ, ils actionnèrent ainsi contre tout attente les canons et prirent les armes, chacun d'eux présentant cette même lueur, terrifiantes, un regard destiné à nos assaillants. Mehmet avait raison sur tous les points et je pouvais moi-même certifier qu'il était bien trop tard pour fuir, batailler restait la solution la plus réaliste. Déchainer notre fureur pour dégager notre propre route. Les civils s'étonnèrent, reculant face à nous, se mettant rapidement à l'abri, comme "serein". Ils avaient réveillés une tempête contre nous et se cachaient quand la calamité s'abattait également sur eux. L'humanité était répugnante et je ne semblais pas être le seul à le penser ici, une "voix" que je connaissais bien se faisant sentir à proximité.

« Nyahahaha ! Bande de Clébards ! »

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« Vous allez vous cacher ?! Alors que c'est à cause de vous que ces enfoirés sont là ?! Bâtard de merde !!! »

Les pattes fermes du pirate originaire de la tribu des Minks se resserrèrent sur le crâne de l'homme qui s'échappait, les griffes du "Chacal" allant jusqu'à pénétrer la tête de celui-ci, agissant beaucoup plus rapidement que la nature elle-même, il lui ôta la vie de sang froid, se relevant, un air encore enragé sur son faciès. Je comprenais la rage de Kerbecs et c'était pour cela que je n'avais pas dit un mot. S'il le désirait, ils pouvaient lui-même s'occuper de toutes les personnes mêlées ou non à cet assaut, bien qu'il se retrouverait sûrement face à cette femme, blessée cependant. Pourtant, le jeune homme-bête ne fit rien, préférant se mettre à notre hauteur, se préparant lui aussi à la contre-attaque, dirigeant quelque peu notre bataillon avec son air farouche, effrayant les quelques soldats peu habitués.

J'étais resté passif pendant ce court laps de temps, laissant agir et interagir les autres, mes Généraux, mes autres subordonnés ainsi que ceux qui n'étaient pas liés à mon armée. Laissant les navires se rapprocher un peu plus, de notre portée, évidemment. Le regard se resserrant d'un coup, prenant une grande inspiration, d'un geste, je levais puissamment mon bras, un bruit sec, celui de l'acier de mon armure, raisonnant aux alentours, mes subordonnés, surpris, comprirent qu'ils s'agissaient d'un ordre, celui de passer à l'offensif, les puissants canons du Metallium retentissant férocement, nos projectiles se heurtant violemment aux cuirassés, détruisant et endommageant grandement nos assaillants. Une telle puissance de feu ? C'était véridiquement ce que pensaient les Soldats de la Marine au large, réalisant à qui ils avaient à faire. Réalisant également que cela n'allait pas être banal, loin de là.

« Ils ont… Ils ont anéantis la première ligne… »

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« Je viens de le réaliser véritablement à vrai dire mais… Nous sommes en face d'un des quatre Yonkous… Et son équipage… »

Cette vision de terreur. C'était ce que ressentaient la Marine, du moins, les premiers venant nous assiéger. C'était également une émotion que partageait les habitants et sûrement cette femme et ses paroles qui virent à nouveau titiller ma réflexion. Elle se jouait peut-être de moi mais, pourtant, je ne pouvais aller autrement que dans ce sens, raclant puissamment ma gorge sous les plaques d'acier présent sur mon corps, je voulais encore clarifier une chose et voir sa réaction, qu'importe sa position.

« À ce niveau-ci, je ne saurais juger tes actions comme actes de folie ou d'audace et toi non plus, je suppose, Hagen. »

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« Cependant… il n'y a que toi qui te dissipe, non ? Tu désires me contredire sur ce que j'ai dis plutôt ? TON COMPORTEMENT EN LUI-MÊME EST CONTRADICTOIRE ! FUIR ALORS QUE TU ESSAYES DE ME POUSSER À COMBATTRE AVEC TES MOTS ? À QUEL GENRE DE "BÊTE" PATHETIQUE ESSAYES-TU DE RESSEMBLER, HEIN ?!! »

Un ton bestial, j'avais utilisé le Fluide Perceptif pour atteindre tout le monde, cette rage déraisonnable quand je parlais, ils pouvaient la ressentir et non pas la comprendre mais, la vivre, une terrible expérience. Une utilisation du "Haki" prenant exemple sur ma technique "La Négacion", en beaucoup moins performante, bien évidemment. J'avais compris ce qu'Elisabeth avait essayé de faire et même-ci c'était ainsi à cause de la situation, nous avions "marchés" dans ce sens, ce qui me déplaisait atrocement. Qu'allait-elle bien faire après cela ?

Chasseur Extraordinaire

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Feat Raza Hagane

Qu'elle serait donc la réaction de l'empereur ? Voilà ce qu'elle attendait, horriblement anxieuse.Le cœur battant, la jeune femme sentit la tension monter.

Puis derrière elle, l'assaut de la marine retentit de nouveau. Se retournant prête à intervenir quelqu'un fut pourtant plus rapide. Une nouvelle fois Mehmet Capitol rentra sur le devant de la scène, la contredisant par la même occasion. Arquant un sourcil, cet air suffisant de Monsieur-je-sais-tout l'agaça particulièrement. Sans doute parce qu'elle était à bout de nerf ce qui par conséquent rendait ses interprétations peu objectives .

Néanmoins, elle était assez lucide pour reconnaître que cet homme méritait amplement son titre de Commandant de par les quelques aptitudes qu'il avait démontré.Ce qui était également la moindre des choses pour un pirate de son envergure estima-t-elle. Immobile, l'observant avec un vif intérêt tout en l'écoutant parler, la jeune femme parut pensive. La Bête de métal n'aimait pas particulièrement le combat ? Plutôt surprenant, l'image qu'on avait paru renvoyer de cet homme lui paraissait plus que « sanguinaire »... Néanmoins ce n'était pas cette réflexion qui la marqua. Le Régicide n'avait pas tort un affrontement se révélait inévitable pour l'équipage, mais la façon dont il le lui exprima l'irrita. Cela suintait horriblement le dédain à ses oreilles... Comme si son intervention avait été stupide... Ce personnage l'outrait tout simplement. Arrogant voilà comment elle le percevait avec cette horrible confiance de soi ! Certes, elle ne pouvait démentir qu'il était probablement un combattant intéressant, mais il lui fallait plus pour ressentir du « danger » en sa présence.

Une fois qu'il eut réussi à contourner l'attaque une autre parvînt. Ce fut cette fois-ci à la chasseuse de primes d'intervenir et de rentrer en action. Une dizaine de boulets de canons pointant dans leur direction, Elisabeth bondit. Sans le moindre mal elle fit rouler les canons sur sa lame les faisant Dévier de leur trajectoire initiale, la la jeune femme fit en sorte à ce qu'ils explosent dans les airs. Recouvrant l'un de ses solerets à niveau de sa cheville jusqu'à la pointe de son pied du haki de l'armement la guerrière s'occupa de dégager les dernières artilleries par des coups de pieds maîtrisés. Une fois fini, un soupire s'extirpa d'entre ses lèvres, elle haïssait décidément ce genre d'assauts menés à distances.

Par la suite, reportant son attention sur le Commandant et l'Empereur, Elisabeth ne sut même plus lequel lui inspirait le plus d'agacement. Enfin, ce fut sans compter avec l'apparition d'un autre de ces hommes. Kerbecs, si ces souvenirs étaient bons. Face à ce nouvel acteur, un énervement encore plus grand naquit. Pour qui se prenait-il ? Sa lame en main, c'est avec force qu'elle se retînt une quelconque action contre ce qui lui semblait être une bête méprisante.

Elisabeth ne partageait décidément pas leur vision des choses. Comment haïr des personnes qui n'avaient pas eu le choix ? Elle aurait été répugné si les civils ce seraient laissés faire ! Après tout qui était à l'origine l’oppresseur ? C'était bien cet équipage, l'un des plus terrifiants sur les mers. D'autres auraient pu se laisser faire passivement piller, mais pas eux. Prévenir la marine était l'action la plus grande qu'ils aient pu faire et accomplie.
Non, ce qui était réellement répugnant dans ce cas présent était ces défenseurs de la Justice avec un grand J bafouant leur propre code. Eux étaient là infiniment méprisables. Les civils ne cherchaient juste que leur propre survie alors si pour la trouver ils devaient finalement compter sur l'ennemi de base alors soit, c'était ainsi. Ce n'était pas abject, mais naturel, l'instinct de survie était inhérent à toute espèce.

Toutefois, elle n'eut guère le temps de se perdre dans les méandres de ses pensées. Bien malgré elle, la jeune femme était spectatrice d'un affrontement tel qu'elle n'en avait jamais vu. La puissance de frappe d'un tel équipage était au-dessus de tout ce qu'elle aurait pu imaginer. C'était tout bonnement terrifiant. La première ligne fut tout simplement radiée en quelques instants. Avec une facilité déconcertante des centaines de vies venaient de couler tout prêt d'elle. Comment quelque chose d'aussi terrifiant pouvait être à la fois aussi banal et monnaie courante ? Ce spectacle la dépassa, mais elle revînt à la réalité encore une fois par l'intermédiaire de l'empereur qui n'en avait pas fini.

Ces mots furent un insupportable mélange de dureté empreint à de l'acide et accrus par un fluide perceptif écrasant. Toutefois, si en usant de cette méthode le but était de la faire plier, l'apeurée alors il avait lamentablement échoué.
Il lui avait déjà bien assez fait vivre cette expérience aujourd'hui après qu'elle ait pourtant passé vingt-huis années sans crainte. Maintenant, ça ne marchait plus. Ça ne pouvait plus. Bien au contraire en lui faisant vivre sa rage cela lui rappelait invariablement celle qu'elle avait éprouvé beaucoup plus tôt et immédiatement étouffée lorsqu'il fut près à la tuer. Mais voilà qu'elle renaissait : croissant, grimpant, grandissant dangereusement pour parcourir tout son être. Et ce qui devait arriver arriva : Elisabeth explosa.

-JE PRÉFÈRE RESSEMBLER A UNE BÊTE PATHÉTIQUE PLUTÔT QU' A VOUS RAZA HAGANE ! Cracha-t-elle excédée. N'importe quoi plutôt qu'une Bête s'étant sentie démesurément offensée pour UN MOT qui ne faisait qu'exprimer ma reconnaissance à votre égard ! Je suis contradictoire, mais vous, vous vous êtes buté dans une rage incroyablement absurde !

Sans exception, tout le monde put entendre les paroles de la chasseuse de primes. Les habitants qui avaient finis par retrouver leur calme pâlirent craignant leur survie. Cependant, cette fois-ci Elisabeth s'en moquait éperdument ayant perdu le sens des réalités. Jamais encore on ne l'avait autant mené à bout. Elle ne réfléchit plus, laissant une bonne fois pour toute cette colère s'exprimer, s'immiscer jusqu'à déformer les traits de son visage pourtant angélique. La lionne qui sommeillait profondément en elle s'était réveillée plus colérique que jamais avançant à grand pas. Comme plongée dans un état second la douleur et ses effets secondaires s'étaient dissipés. Marchant la tête haute, droit vers lui égale à une furie, Elisabeth n'hésita pas à pousser ou a frapper avec le plat de sa lame tous les hommes se trouvant sur son passage et s'opposant à elle en les envoyant valser plus loin. Dans cette « ivresse » elle aurait pu aisément les tuer créer une effusion de sang qu'importe qu'ils soient de son foutu équipage, mais le peu de raison qui restait lui rappeler que sa rage était uniquement dirigée vers l'Empereur. Si seulement elle avait eu la force alors elle n'aurait fait qu'une bouchée de ce colosse en le tordant, tranchant, le démembrant le décapitant jusqu'à être satisfaite. Comme lui pour elle, jamais Elisabeth n'avait autant ressentie depuis si longtemps le besoin de supprimer une vie aujourd'hui. Mais plus que cette rage pour lui elle voulait lui montrer qu'il se trompait une énième fois.

-Laissez moi vous dire que je n'ai jamais fuis et que je ne fuirai jamais ! C'est vous qui avez été incapable de finir votre travail proprement ! Mais ne vous en faite pas je vous laisse l'occasion de boucler définitivement ceci ! Sans plus attendre elle lui jeta son arme à la figure. Allez-y, finissons en monsieur l'empereur, déversez une bonne fois pour toute votre foutue hargne sur moi !

Cette fois-ci plus de retour en arrière possible. Elle était résolue à en terminer exaspérée, fatiguée, lasse. Au moins se disait-elle, elle n'aurait plus à respirer le même air que cet individu qui l'avait chamboulé, bouleversé et ébranlé comme personne encore.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Mes paroles avaient été crues, chaque mot placé dans un but bien précis, mes termes durs et transcendants touchant cette jeune femme à première vue, ce qui eu l'effet de causer un rictus amusé sur mon faciès, derrière ce masque d'acier. Un rictus se transformant en sourire bestial après coup, en repensant à tout cela. L'Île sur laquelle nous étions étaient en ce moment même attaquée par plusieurs cuirassés de la Marine, elle-même contactée par les habitants de l'île craintif de notre venue. À vrai dire, nous n'étions pas venus piller, sans quoi, la région serait déjà en proie à la mort et aux flammes, avant même l'intervention d'une quelconque "Police". Acheter des vivres pour entamer notre ligne droite vers Red Line, désirant éviter par-dessus tout l'Archipel des Shabaondy. Nous étions qu'à quelques jours de notre retour sur nos mers, celles que nous dominions, nous, Empereurs du Nouveau Monde.

Une utopie rapidement gâchée par la crainte des humains et la bestialité des Pirates de Métal, évidemment. Malgré mon ordre de discrétion, certains en avaient faits beaucoup, comme les quelques hommes ayant abattus la façade d'un bar pour me permettre l'accès à celui-ci et ce à cause de mon immense gabarit. C'était de la que tout avait commencé. Cette fameuse Elisabeth Hagen et sa témérité qui m'éblouissait, une témérité bien trop excessive qui m'agaça par la suite pour ainsi se terminer par un contre de mon équipage essayant de ralentir les Navires de Guerre. Ils étaient très nombreux et il était certain que stagner dans cette région était une mauvaise idée, dans ce présent. Un Empereur sur Paradise était rare, la Marine ne se contenterait pas de si peu. Nous n'avions devant nous que ceux que l'on pouvait qualifier d'éclaireur, c'était un fait.

J'étais Chef d'Armée dans un Royaume jadis, les stratégies militaires étaient relativement simples pour moi, la puissance de l'Equipage des Bêtes de Métal pouvait en témoigner facilement. L'Art de la Guerre devait être maîtrisé dans un groupe pour s'assurer réussite. Nous devions nous débarrasser de ceux-ci tant que nous le pouvions encore et plier bagage au plus vite. Les habitants allaient régler leur contretemps seuls, étant donné que c'était eux qui avaient interpelés celui-ci. Je m'en fichais éperdument des mots de la jeune femme, elle essayait uniquement de profiter de nos forces pour sauver la région, encore la proie de sa "culpabilité". Je n'éprouvais plus ce genre de sentiment depuis longtemps, bien assez pour balayer uniquement la ligne ayant la portée nécessaire pour nous toucher et m'en aller. Cependant, c'était alors sans compter sur une intervention.

Mes mots semblaient avoir froissés la jeune blonde qui, prise dans un conflit d'égo, explosa littéralement de rage, déversant ce qu'elle avait à dire à mon sujet. Sur ce ton, ce n'était pas clair mais il s'agissait ni plus ni moins que de reproche pour ma précédente petite "colère". J'étais quelqu'un d'assez extrême et son incompréhension était fondé, je n'avais moi-même pas la moindre once d'explication sur ma réaction. Les aléas de mon humeur, je suppose. Marchant vers ma personne d'un pas des plus sûrs, elle repoussa tout pirate lui faisait face, attirant l'attention de Kerbecs, cet hargneux rapidement intercepté par Mehmet qui, doté d'un instinct fou ne pressentait pas une attaque. La jeune femme s'arrête à ma vue, déblatérant plusieurs propos et ce avant de lancer ce sabre qu'elle portait vers ma personne, en m'incitant alors à "finir ce que j'avais commencé", selon ses propres mots.

C'était à ce moment-ci que je pus sourire pleinement. Quelle était la raison ? L'action d'Elisabeth Hagen, elle-même. J'avais parlé ainsi pour l'attirer ici, sur ce champ de bataille improvisé. Attiser sa rage était aussi ce que je désirais, seulement, je fus toutefois surpris par sa résistance quant à la peur que je lui avais infligé avec mon Fluide Perceptif. Elle semblait comme "immunisée" contre ce phénomène, étonnante et intrigante femme. Son épée tomba alors à nos pieds, j'avais soutenu son regard noir, un aspect de sa personnalité que je ne connaissais pas. Je l'avais ébranlé et ce, complètement. Soupirant, on put entendre de moi ce qui semblait être un bref rire, sauvage tandis que je me tournais à nouveau vers le large, fuyant en quelque sorte ces pupilles assassines, tout en croisant les bras dans un bruit assez gênant, dû au frottement des plaques d'acier formant mon armure.

« J'ai dû te provoquer autant pour enfin te voir arriver, Elisabeth Hagen ? »

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« Tu as autant lu en moi malgré tes émotions se chamboulant comme mon bon vouloir ? Tu m'impressionnes. Buté et enragé, sûrement mais loin d'être absurde… Tu ne pourrais pas comprendre en réalité. Qu'importe. Te tuer ici n'est ni mon envie, ni un besoin et serait inutile. T'enrager jusqu'à te voir apparaître avait un but précis, Hagen. Cette rage, exploites-là d'une autre façon que dans les discours. Si tu tiens tant à cet île et que ta raison te l'ordonne, soit mais alors protège là aussi. Si tu ne veux pas me ressembler, ne tourne pas ton dos à l'assaillant comme je m'apprête à le faire. Tu n'as qu'une blessure assez superficielle, non ? »

J'avais encore une fois jouée carte sur table, exposant à la demoiselle ce que j'avais entrepris il y a peu. Se savoir "manipuler" pourrait attiser sa hargne mais, qu'importe. J'avais vu avec quelle facilité elle avait ôtée le bras d'un des Pirates de Métal, qui plus est, un Lieutenant. Il n'était pas le plus fort mais, c'était un Pirate sachant toute de même se débrouiller. Sa vitesse d'exécution, sa précision et sa fluidité. Sa force n'était pas anodine. Celle pouvait facilement rivaliser avec Mehmet selon ma personne et ce n'était pas un facteur à prendre à la légère. J'avais joué sur ces propres mots pour l'inciter à mettre la main à la patte. Il y avait bien trop de boulets et il y en aurait encore au moment où nous avions embarqués. Si sauver l'île était dans ses préoccupations comme elle le disait si bien, elle ne pouvait refuser cette offre. C'était un pari risqué mais, que je devais lancer à tout prix.

Elle avait beau être troublée par ma personne, agacée par le "savoir" de Mehmet et enragée par la violence de Kerbecs, elle ne connaissait pas nos raisons et ne pouvait faire autrement. Le regard toujours rivé vers le large, de plus en plus de navires semblaient sortir de la couche de brouillard marin, de plus en plus de boulets fusant vers nous et de plus en plus de moyens ingénieux pour les contrer voyaient le jour petit à petit. Le Metallium était défendu par les Pirates et par sa coque très solide. À contrecœur, nous aidions aussi les villageois en quelque sorte, en parant les autres assauts, ceux-ci se terrant tel des verres. L'humain m'agaçait particulièrement, tout ceci me rappelant les événements d'il y a deux décennies. Pensif, me sentant toujours épié par celle qui se trouvait à mon flanc, je laissais mon regard s'échapper vers la gauche où un peu d'action semblait se dérouler.

« THUNDER !!!! »

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« On va jamais en finir, Taisho ! »

Kerbecs, provenant de la Tribu des Minks à l'origine usa d'électricité statique, arme naturelle de ce peuple qu'il avait appris à maîtriser là-bas, lors d'une escale. Il fit exploser plusieurs boulets d'un coup, témoignant de ses capacités, râlant à son tour à mon encontre. Ce ne fut pas long pour entendre un autre plaignant, non loin, cependant.

« Il a raison… on aura beau détruire les boulets, même avec une autre grande force en plus des nôtres, ce ne sera jamais assez suffisant… Ils en arrivent pas trombe… »

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« DÉCOUPE INSTANTANÉE !! »

Une lame d'air si fine et si rapide se créa pour découper les mats de l'un des navires les plus proches, ainsi que son imposant canon, c'était ça l'Epéiste Mehmet. Ils n'avaient pas torts cependant. Comme cela, nous ne pourrions jamais en finir. Détruire des bateaux un par un était une perte de temps et non une solution. Il fallait frapper un grand coup, sans sommation. Les habitants pouvaient affirmer ce qu'ils pouvaient mais ils avaient attisés le feu et nous allions l'éteindre, ce qui me dégoûta grandement. Qu'importe, nous étions contraints. En y repensant, nous pouvions en venir à bout si nous les laissons s'approche mais, d'autres arriveraient encore. De tous mes Commandants, Mehmet était le seul à posséder la capacité de voler. Ren n'était pas présent et les autres avaient un pouvoir ne permettant pas ce genre d'escale. Ils étaient bien trop éloignés pour attaquer de front, ce qui était gênant.

« Je vois… Je vais dégager la voie. »

Je ne pouvais compter que sur mes capacités et ma portée. Stoïque depuis quelques minutes, je m'étais alors mis à avancer doucement, l'acier raisonnant sur le sol avec fracas au fur et à mesure, m'arrêtant à la limite même, là où l'eau commençait déjà à empiéter sur ma position. Soupirant, je m'étais alors brusquement mis en garde, contractant férocement les muscles de mes deux bras. Les officiers présents sur les Cuirassés regardèrent la scène avec stupeur et effroi, l'assaut d'un Empereur lui-même. Joignant les mains, le regard fixe, il était alors à ce moment-ci impossible pour moi de manquer une quelconque cible.

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« Mercury... »

Fracassant puissamment mes mains devant moi, l'air se scinda, accompagnant alors ce mouvement brute. Je l'avais attisé et j'avais convertis ce gaz naturel en force, une force qui semblait prendre une certaine forme…

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« Eater !! »

Le Mercury Eater était une immense masse d'air projetée par mes puissant bras, celle-ci, à cause de l'aspect que je donnais à mes mains en les joignant, prenant la forme d'une immense bête, détruisant tout ce qui se trouvait sur son passage. Le "Mangeur de Mercure", gargantuesque arriva avec une telle vitesse vers les cuirassés qu'ils ne purent que crier, tandis que celui-ci emporta tout ce qui se trouvait sur sa voie. L'air compressé se relâcha ainsi et finalement, la bourrasque puissante annihila tout ce qui se trouvait à sa portée. J'avais détruis tellement de navire qu'il m'était alors impossible de compter ceux-ci. Profitant de cela, mes pirates commencèrent alors à embarquer rapidement, certains, bien évidemment, restant pour parer les boulets. Une salve de ceux-ci arrivèrent alors vers nous, outrepassant ma position. Pivotant la tête, à la recherche d'une vue sur Elisabeth Hagen, je voulais vérifier la décision qu'elle avait prise, malgré ce petit différent volontaire entre nous. Qu'allait-être sa réaction ?

Chasseur Extraordinaire

Of mice, men and beasts.~

Feat Raza Hagane

Un simple soupire, voilà tout ce qu'elle suscita chez l'Empereur. Voilà tout ce que toute cette hargne contenue et refoulée suscita « un soupire » un simplissime soupire. Tremblant de rage face à cette réaction qu'elle ressentait comme une énième humiliation la jeune femme ne fut pour autant pas au bout de ses surprises et ce n'était guère pour la réjouir. Alors qu'il avait comme détourné le regard celui surnommait la Bête de Métal repris la parole avec un calme olympien qui la déconcerta.. Trop stupéfaite par ses dires, elle se tût assimilant, buvant s'imprégnant de chaque syllabes.

Au final, pour son plus grand malheur , elle fut totalement sonnée. Après ces « révélations » la guerrière se sentait trembler de colère comme jamais encore. Un nouveau stade d'animosité venait d'être franchi ce qui en soit relevait de l'exploit à proprement parler. Alors qu'elle s'était résolue à lui livrer sa vie pour qu'il achève sa précédente action, l'Empereur lui avait annoncé le plus simplement du monde que ce n'était finalement pas/plus son intention. Oh, si ça n'avait été que ça, peut-être n'aurait-elle pas aussi était choquée. Non, bien-sûr que non cet homme devant elle avait visiblement le don de la pousser toujours plus à bout et de jouer avec ses nerfs jusqu'à leurs extrêmes limites.

La duper, manipuler tromper voilà ce que cette abjecte bête avait réussi en un si court laps de temps à infliger à Elisabeth. Les mots assassins pour qualifier cet être fièrement dressé devant elle étaient trop nombreux pour qu'elle puisse tous les lui aboyer à la figure pour son plus grand désarroi. Cependant il ne servait strictement à rien de lui déverser toute sa haine. C'est tout ce qu'il avait désiré la voir exploser pour la faire venir jusqu'ici, pour qu'en quelque sorte elle leur prête main forte. Tentant de refouler et refréner sa rage dévorante la jeune femme savait qu'il fallait qu'elle pèse le pour et contre, bien que cela se révélait pour le moins compliqué.

Premièrement, il lui était inenvisageable d'aider de près ou de loin cet homme même indirectement. Cela était pour sûr uniquement une question d'orgueil allant en contradiction totale avec sa volonté d'aider les habitants de l'île... Mais, il lui avait fait perdre sa rationalité et clairement tout ce qu'elle voulait à ce moment était de lui faire payer cette vil manipulation qu'il avait opéré. Si elle l'aidait cela voulait dire qu'il avait gagné et clairement le suicide ou la fuite paraissaient être des issues plus dignes quitte à passer pour la pire des couardes si au moins cela pouvait lui procurer la satisfaction d'être aller à l'encontre des attentes de la Bête.

Toutefois, au fond, Elisabeth ne se savait pas encore assez cinglée pour faire ça. Elle pressentait qu'elle allait devoir ravaler son égo et appliquer les prérogatives de l'homme. Mais si elle agissait comme voulu... La guerrière ne s'exposait-elle pas à être considérée par la marine comme une criminelle ? Cette pensée s'insinuant dans son esprit fut vivement contestée.

« Ne me dis pas que tu crains de devenir hors la loi ? »

« Elena … ? »

« Oui c'est bien moi maintenant réponds à ma question ! Te faire tuer par les mains du premier venu ne te dérange pas par contre dès lors qu'il faut sauver des vies quitte à aller à l'encontre des autorités légales c'est trop difficile , on a peur, hein ! Le suicide ou la fuite penses-tu ? Pathétique venant d'une femme ayant tout juste claironnée ne jamais avoir fuis. La vérité c'est que tu as toujours fuis »

« Tu es morte, alors fermes-là ! Déjà six années d'abandon et de errance absurde pour une foutue promesse ! Et tu reviens uniquement maintenant t'insufflant dans mon esprit pour me faire perdre mon intégrité mentale ! »

« Non au contraire j'essaie justement de te rendre raisonnable. Tu sais ce que tu as à faire alors ne cherche pas de facteurs annexes pour t'y soustraire. Allons, Elisabeth ne fuis pas et acceptes d'exécuter ce qui semble être la voie la plus juste. »

Un soupire s'échappa d'entre-ses-lèvres. Oui le temps de fuir était révolu. Contre son gré, la blonde allait devoir avancer et prendre des décisions.

Enfin avant cela, la chevalière allait devoir patienter. Les Bêtes du Metallium étaient passées à l'action montrant qu'elles valaient leur prime et que leur force n'était en aucune manière usurpées. Admirative de leur puissance, elle fut bien malgré elle encore plus impressionnée par l'Empereur lui même qui avait décidé de réellement passer à l'action. Surpuissant, il avait réussi à envoyer une immense masse d'air semblable à une bête contre tous les cuirassés se trouvant devant lui. Le résultat fut pour le moins, phénoménale. Destruction, désintégration et annihilation totale de tous les navires de la « Justice » situés au centre. Souffle coupé, il lui était encore difficilement concevable de croire qu'un être aussi puissant existait et surtout se trouvait juste à quelques mètres d'une personne aussi infime qu'elle. Pourtant, l'observant elle pu voir qu'il la recherchait du regard. Leurs pupilles se croisant, elle savait ce qu'il attendait.

Puis une évidence lui sauta aux yeux. Il n'avait pas besoin de l'aide de la jeune femme. Aucunement. Ses commandants et troupes suffisaient amplement. La tester voilà ce qu'il désirait. Était-ce pour jauger de sa force ? Qu'attendait-il réellement de sa personne ? Sans doute n'obtiendrait-elle pas de réponse à sa question. Pas pour l'instant. Désormais une nouvelle salve de boulets bien plus imposantes arriva vers eux.

« Uniquement pour l'île et ses habitants. Est-ce clair ? » Déclara-t-elle lui emboîtant le pas.

Et accessoirement pour un fantôme du nom d'Elena, mais cela personne n'avait à le savoir. Ayant repris sa lame précédemment jetée à la figure du colosse de sept mètres, Elisabeth posa ses deux mains sur la garde. Bien que comme il l'avait précisé sa blessure était plus ou moins « superficielle, la jeune femme n'était pas au meilleur de sa forme, la plaie toujours ouverte. L'épée tendue droit devant elle, la guerrière commença à faire le vide dans son esprit, concentrée à ressentir tout ce qui l'entourait. En tant que combattante elle ne devait faire qu'un avec la nature et son environnement. Ressentir la respiration de toute chose était la clé pour pouvoir se donner les moyens d'agir efficacement. Sa lame à l'acier quasiment opalescent se recouvrit d'une fine couche ébène signe qu'elle avait décidé d'utiliser le fluide de l'armement pour une plus grande efficacité d'exécution.

« Hugger av Tiger »

Les yeux immédiatement rouverts la vague de boulets de canon était prête à déferler si Elisabeth ne faisait rien puisque visiblement tous attendant son intervention. L'épée massive entre ses mains parut pendant quelques instants aussi souple et malléable qu'une brindille et aussi tranchant que le meilleur des aciers. Tous ses gestes furent parfaitement millimétrés dénués de la moindre fioriture pour parvenir à trancher précisément chaque boulet avec une précision et finesse minutieusement orchestrée ces derniers explosant en plein vol ne laissant derrière eux qu'une fumée noirâtre. Sa rapidité d'exécution, largement accrue par le haki elle vînt à bout de cette nouvelle offensive en un rien de temps.

Toutefois, elle n'en avait pas fini. A ce stade, quitte à prendre des risques, autant aller jusqu'au bout. Inspirant, elle s'avança davantage.

« Destruktiva vindars »

Plusieurs lames d'airs furent cette fois-ci envoyées horizontalement à l'encontre des cuirassés les plus proches. Pour sûr, elles n'étaient pas assez dévastatrice et causer des dommages au navire lui même. Toutefois, elles furent assez efficaces pour remplir le rôle qu'Elisabeth leur avait attribué : soit endommager gravement l'artillerie des soldats en détruisant les batteries à canons situées sur les ponts batteries. La guerrière ne pouvait guère faire plus et elle même ne comprenait pourquoi avoir fait plus que demander. Était-ce pour les habitants ? Pour la colère qu'elle nourrissait envers ces marines-ci ? Ou bien plus étonnant pour aider à sa manière la Bête ? Une nouvelle fois la réponse restait en suspend.

Se retournant vers l'équipage du Metallium, les membres de celui-ci avaient déjà commencé à embarquer prêts à partir. Leur présence ici fut à la fois aussi éphémère qu'un battement de cil et interminable aux yeux d'Elisabeth qui se redirigèrent vers l'Empereur. Jamais encore elle n'avait rencontré d'être plus singulier l'ayant autant atteinte psychologiquement. Son animosité envers lui était toujours belle et bien présente. Toutefois, il semblait que la guerrière avait réussi à retrouver ce calme la caractérisant refoulant sa hardiesse pour la première fois révélée.

« Nos chemins s'achèvent ici Raza Hagane. Constata-t-elle. J'aimerai ne plus jamais avoir à vous revoir. Crut-elle bon de préciser. Néanmoins que vous acceptiez ce terme ou non j'ai toujours à me dédouaner de ce que je nomme votre « clémence » à mon égard... Et je n'ai qu'une parole. »

Ainsi, c'est bien à contre cœur que la chasseuse de primes sous-entendait que dans un futur proche ou lointain et selon les circonstances elle ferait en sorte d'aider le Yonkou d'une quelconque manière pour payer « ses dettes ». Cette-fois-ci, elle espérait qu'il ne pique pas une énième crise de colère et qu'il parte sans plus d'histoire. Ou sinon, il fallait qu'il l'achève et vite. Jouer sur le fil de la vie n'était pas ce qu'il y a de plus drôle.

Le départ de cet homme dont elle ne savait pas quoi penser étant proche, il restait à la jeune femme d'autres soucis sur le dos. Premièrement, trouver un médecin et deuxièmement s'expliquer avec la marine ou au moins essayer. Vivre pour finalement finir ses jours à pourrir dans le trou d'une prison n'était pas la perspective la plus enviable.

Empereur Pirate

Of Mice, Men and Beasts !

Mes paroles avaient été crues, chaque mot placé dans un but bien précis, mes termes durs et transcendants touchant cette jeune femme à première vue, ce qui eu l'effet de causer un rictus amusé sur mon faciès, derrière ce masque d'acier. Un rictus se transformant en sourire bestial après coup, en repensant à tout cela. L'Île sur laquelle nous étions étaient en ce moment même attaquée par plusieurs cuirassés de la Marine, elle-même contactée par les habitants de l'île craintif de notre venue. À vrai dire, nous n'étions pas venus piller, sans quoi, la région serait déjà en proie à la mort et aux flammes, avant même l'intervention d'une quelconque "Police". Acheter des vivres pour entamer notre ligne droite vers Red Line, désirant éviter par-dessus tout l'Archipel des Shabaondy. Nous étions qu'à quelques jours de notre retour sur nos mers, celles que nous dominions, nous, Empereurs du Nouveau Monde.

Ces cupides humains avaient ainsi condamnés leurs propres vies. Cela ne me regardait en rien, je n'allais pas les protéger, bien au contraire, il n'y avait que nos vies, celle de mes bêtes qui me préoccupaient. Et pourtant, j'avais bien autre chose en tête. Cette femme n'avait pas cessée de m'intriguer. Ces réactions, mouvements et gestes. Tous aussi ambigües les uns que les autres. Je ne savais pas où me positionner pour juger et c'est en partie pour cette raison que je prenais ce malin plaisir à jouer avec cet esprit qu'était le sien. Tantôt compréhensif et tantôt complètement différent, j'avais ainsi pu juger ce fond en celle-ci, qui me paru très alléchant. Elle était, sans le savoir, le genre de personne qui m'entourait et que je recherchais, par-dessus tout. Un projet était en marche et il me fallait mettre tout cela en place, bien assez tôt cela dit. Elle était de ceux que je qualifiais de "Bête", qu'elle le désire ou non, évidemment.

Sur le sol de cette région, j'avais ainsi pu voir ses prouesses, repoussant les assauts de la Marine avec une certaine technique, une finesse incroyable, sûrement destinée à devenir une redoutable bretteuse, à l'instar de Mehmet, ayant déjà cette réputation en plus de celle de servir un Empereur. Bien évidemment, elle était épaulée par mes Pirates de Métal, Généraux sur mon navire ou non, ainsi que ma propre personne, contribuant à beaucoup dans nos assauts. Nous avions rasés la première ligne, nos adversaires réalisant qu'ils ne seraient sans aucun doute pas assez puissants, ni même assez nombreux. Profitant de ce léger accalmie pour pouvoir rassembler tout mon effectif et rapidement distancer cet endroit et ses nombreux fléaux, j'avais alors lâcher ce dernier coup de massue que j'avais tant confectionné sur le crâne de cette fameuse Hagen. La contraindre à réaliser mes dessins.

La jeune femme, étant donné le discours qu'elle avait tenue jusqu'ici ne pouvait se résoudre à ne pas agir, d'où l'équité de ma demande, sous fond évidemment "d'expérience". Je voulais voir où sa fierté l'emmènerait. Et je fus évidemment servi. Blessée, elle s'était tout de même armée, harponnant ce sabre qu'elle avait et détruisant tout projectile venant en notre direction de différents moyens. C'était un beau spectacle, intéressant surtout pour le bretteur de mon armée, Mehmet qui s'amusait véritablement en ces lieux. Il aurait sûrement aimé croiser le fer avec Hagen, dans un futur sûrement, en tant qu'ennemi ou peut-être allié, qui sait ? Ce fut à ce moment, comme prévu que j'embarquais alors à mon tour sur le puissant Metallium, celui-ci commençant peu à peu à prendre le large tandis que je fus attiré par les propos que lança l'épéiste à mon égard, me retournant alors, le regard braqué sur celle-ci. Ce fut alors que, sourire derrière cette plaque d'acier, ma voix s'était ainsi mise à gronder autour, impressionnante, portante et transcendante.

« Le monde est vaste. Ne plus croiser notre route ? Il n'y a aucune certitude concernant une quelconque réponse à ce souhait. Peut-être qu'un jour tu reviendras à moi et là, qui sait… Peut-être même que tu renonceras à cette image et que tu accepteras. Tu sais, le fait d'être une Bête ! »

Mon ton raisonnant alors sur le navire et ce, bien jusqu'aux oreilles de cette Chasseuse de Prime, un faciès des plus enjoué, enfin, à ma manière évidemment, cette immense silhouette s'éloignant de plus en plus, la Bête de Métal et son navire s'en allèrent alors rapidement, laissant à certains navires de la Marine le choix essayer de nous rattraper, sans succès. Ou, bien sûr, à d'autres, d'arriver sur l'île, celle qu'ils avaient commencés à ravager. Je n'avais aucune idée de ce qui allait bien pouvoir arriver par la suite, à ce vulgaire bout de terre ou à cette femme, le tout ne m'inquiétait pas pour autant. J'avais une certaine estime, enfin, ce qui pouvait ressembler en tout cas, pour celle-ci. Elle s'en sortirait s'il s'agissait d'une "Bête" comme je l'avais précédemment énoncé. Nous avions bravés des tempêtes et nous étions toujours ici pourtant, rien ne pouvait ébranlé ce que nous représentions.

Nous les avions perdus de vu et habilement, n'étant plus à l'affut du regard de Hagen, nous avions tout simplement annihilés les troupes pourchassant, d'un seul trait. C'était cela la véritable "puissance de feu" d'un Empereur et ils ne l'avaient pas vus venir. Souriant, sur ce trône d'acier qu'était le mien, en plein milieu du gigantesque navire, j'avais donné des ordres précis à mes hommes avant d'attaquer, celui de riposter avec le moins de sérieux possibles. Pourquoi ? Une révélation des plus trépidantes se pourléchait de pouvoir sortir et être entendue de tous. Des restes de navire et la mer en proie à des flammes démentielles, le Metallium s'éloigna alors définitivement, me laissant le soin de commencer ma réflexion, évidemment, sans alors l'intervention d'une voix d'un soldat qui m'interpela alors. Seulement, celui-ci n'eut même pas le temps de déverser ses mots qu'une voix familière apparue, l'homme approchant alors avec, certainement, une idée en son sein.

« Votre Seigneur Impérial, nous av… Hein ?... Meh… Meh… Mehmet-Sama ?! »

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« Oi Oi ! Tu parleras au Capitaine plus tard, je dois m'entretenir avec notre Chef ! Mehehehe ! »

Le sourire toujours aussi éclatant sur son faciès, le regard vicieux sous ce casque, le Chevalier s'approcha ainsi de ma personne, un ton perfide.

« Je me demandais pendant combien de temps allais-tu rester silencieux, Mehmet. »

« Il faut croire que tu me connais à force, Raza. Hmm, cela doit faire environ vingt-ans, hein ? Mehehehe ! Mais dis-moi… Je suis dubitatif sur la situation de tout à l'heure. Nous étions parfaitement capable de détruire cette petite Flotte Marine, nous sommes habitués aux atrocités du Nouveau Monde. L'équipage d'un Empereur, qui plus est. Alors pourquoi avoir donc décidez de nous restreindre, hein, Capitaine ? »

Une question des plus banales mais, qui montrait bien l'intelligence dont faisait preuve Mehmet. Il aurait pu me le signaler sur cette fameuse île mais, avait eu la déduction qu'il ne fallait pas en parler, qu'importe la raison. Cet homme et son sang froid lors de réflexion m'étonnera toujours. Fixant celui-ci avec intention, un rictus se façonna sur ma mâchoire, décrochant mon masque buccal de moi-même, laissant à tout l'monde le luxe de pouvoir admirer ce sourire bestial, fait de canines et de véritables crocs. Empoignant mon accoudoir de ma main, je me redressais alors légèrement, un rire s'échappant ainsi, regardant cette vue se trouvant juste devant ma personne. Celle d'une mer sans véritable utopie, une mer sans bout et sans fin.

« Tu m'impressionnes. Tu as donc deviné qu'il ne fallait pas dévoiler tout cela sur l'île… Enfin, surtout en présence de Elisabeth Hagen. »

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« En effet, nous aurions pu les abattre avec une certaine simplicité mais… Outre le fait de la pousser à se battre contre le Gouvernement par mes soins... la pousser à devenir une Hors-la-loi et que la Marine la perçoit ainsi de cette manière... Je devais tester ce qu'elle était ! Tu sais bien que pour les projets que nous entamerons, nous ne pouvons laisser échapper de tel "opportunité". Je n'ai pas envoyé Kyoyaku dans cet "endroit" par plaisir et il en va de même pour mes relations avec la Révolution. »

Le sourire s'approfondissant de plus en plus chez le Régicide, celui-ci se tourna alors, la cape aux vents, tout en inspirant un bon coup. L'homme revint alors sur ces pas, passant à côté de mon trône en s'arrêtant une ultime fois.

« Je vois. Alors c'est ça. Elle t'a plus qu'impressionnée. »

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« Mehehehe ! Tout ceci est "démoniaque", même venant de toi, Capitaine. »

Le Général de ma Sixième Flotte disposa ainsi, vaquant à ses occupations sur mon navire tandis que nous entamions notre ascension vers nos terres et nos mers. Ce qui allait suivre serait sûrement prévus dans nos plans, à peu de chose près, nous n'avions aucune marge d'erreur. Cette rencontre aujourd'hui serait peut-être importante demain. Qui sait ? La seule chose que nous pouvions affirmer n'était autre que les mers du Nouveau Monde allait bouger, quelque soit la provenance des vagues.