I need a new master.

Je n’ai aucune idée de où je suis, ça fait plusieurs jours que je suis dans cette cellule au sous-sol d’une maison, enfin est-ce que c’est une maison pour commencer ? En réalité je m’en fiche pas mal de l’endroit où je me trouve et de pourquoi j’y suis, je ne me pose ces questions que pour passer le temps. Je suis enchainé dans une pièce dégoutante qui n’a probablement jamais été entretenue, je n’y suis pas seul, d’autres esclaves y sont aussi présent, il y en a même un qui m’a piquer ma bouffe deux jours de suite, mais j’m’en fou royalement, j’avais pas faim. Ce mec, il se croit fort parce qu’il a des muscles et qu’il est grand, mais bon c’est qu’un abruti, j’aurais pu le tuer facilement, mais ça aussi j’en ai pas envie, de toute façon, je ne suis qu’un objet sans envies propres. Sans maitre je ne suis rien qu’une épée dans un fourreau, c’est tout.

Néanmoins, cette attente risquait de prendre fin, car aujourd’hui, c’est le jour de la vente aux esclaves, enfin c’est ce que disait les deux gardes qui sont venu nous apporter le repas hier soir. Je ne connaissais pas l’heure exacte cependant, enfin de toute façon je ne sais pas lire l’heure, ni même lire tout court, on ne m’a rien enseigné d’autre que le meurtre et l’obéissance. Je prenais mon mal en patience en observant les autres prisonnier pour la centième fois, au moins, l’autre balèze qui se croit le plus fort, mais qui est au même niveau que les autres, deux jeunes femmes qui semblent être des servantes, ou quelque chose du genre, beaucoup d’enfant par contre, comme moi avant que je ne devienne un chien obéissant. J’entendais soudain un grand nombre de bruits de pas, je tendis l’oreille et essayait de compter avec exactitude… dix pas lourds et un plus léger, plus calme, surement le boss.

Je ne m’étais pas tromper, des gardes, déguisés en marines ou des vrais marines je n’en sais rien, arrivèrent avant un type en costard, qui devait surement valoir de l’argent, qui en plus dégageait une odeur de parfums dérangeant, pouh quelle infection, ça pue son truc ! Bref toujours est-il qu’ils nous obligèrent, moi et tout les esclaves, à se mettre debout, en file et qu’on sorte de cette cave. Tous liés par une chaine, attachée à des colliers en fer, mal entretenu en plus, et des fers aux poignets de chacun, voila nos bijoux de mise en valeur pour le spectacle, en plus la grosse brute est devant moi, enfin je m’en fiche en fait. La vengeance n’est pas dans mes intention, en fait je ne connais même pas la rancune, aux yeux des autres ça pourrait paraitre comme une indifférence forte, mais en vrai c’est surtout que je ne sais pas y penser, je ne sais qu’attendre un ordre ou protéger mon maitre… vie plate pour beaucoup, normale pour moi. Les contacts avec les gens sont pour le moins restreint dans mon cas, mais je m’en fiche, complètement, j’avance sans broncher jusqu’à l’estrade en plein milieu de la ville, enfin je vais avoir un nouveau maitre, enfin je servirais à quelque chose, j’espère que le nouveau ne mourra pas aussi vite que l’ancien. En même temps, pourquoi m’attacher loin de sois quand on m’achète pour le protéger ? Il pensait que je pourrais me détacher seul de ma niche dans son jardin alors qu’une bande de bandits armés se ruaient chez lui pour le tuer et le dépouiller ? Non, car je n’ai pas vu ces hommes entrer, il pleuvait, je ne les ais pas sentis et ils sont entrer par une porte derrière sa maison, hors de mon champ de vision, finalement je me suis retrouver ici, parmi les esclaves de cette ile que je ne connais pas.

Me voila, entre la brute à ma gauche et une jeune femme en train se sangloter à ma droite. Je jette un regard vide d’expression sur la foule qui se rassemble, quel sera mon prochain maitre ? Ce petit homme grassouillet qui fume un cigare hors de prix ? L’odeur particulière me rappelle ceux d’un de mes anciens maitres, ces saloperies, comme il disait, coutait une fortune et pourtant ça le tuerait surement un jour, mais c’est plutôt son bras-droit qui a prit sa place et sa tête et m’a revendu, je lui filais le cafard qu’il disait. Où cette femme bien escortée par des malabars en rang qui semblait être des machines tant ils ne bougeaient pas, elle avait des allures d’aristocrate, malade de se mêler à la foule, ses hommes avaient réussi à presque lui créer un petit espace libre, mais pas grand-chose. J’entendis néanmoins quelques gens discuter de l’immense vaisseau qui s’approchait de l’ile, étrange que personne ne panique si un truc aussi gros qu’ils le disaient s’était amené non ? Pourtant la vente continuait comme si de rien n’était, c’était les habitants qui s’inquiétaient plus que tout, la vente était bien protégée soi-disant, qu’importe. Un lot de trois garçons de jeune âge avait été vendu pour quelques millions, je me demande combien je vais couter ? Pas que ça m’intéresse, mais ma valeur n’a cessé de changer au cours des années, après tout, on m’a toujours répété que je ne valais rien, pourquoi me vendre alors ? Bah, ce n’est pas mon problème, tant que j’ai un maitre à servir, ça me va.

Beaucoup de gens arrivèrent soudainement, il y eu du brouhaha, mais je ne sais pas trop si c’était une rixe entre les arrivant une ou bande de fouteur de bordel, toujours est-il que l’annonceur passa  enfin à moi, mais connaissait-il réellement mes compétences ? Ce que je valais en tant qu’animal dressé ? Apparemment pas, il me décrivit comme un jeune homme vigoureux, dans la fleur de l’âge qui pourrait servir de distraction pour les divers amusements auxquels des garçons dans la vingtaine excellaient, ou bien comme mise en bouche pour les combats d’arènes. Les arènes, s’ils m’envoient là dedans, ils se rendront compte de ma valeur peut-être ? Bien sur il faudra me donner un ordre, mais je n’ai pas forcément envie de mourir, sauf si on me l’ordonne.

« Et oui Mesdames et messieurs ! Ce jeune homme, qui s’appelle Fenris ! Avec son magnifique manteau rapiécé, son pantalon déchire et ses bottines solides presque neuves pourra contenter tout le monde ! Des personnes aux envies lubriques ou pour les riches gens ayant besoin de main d’œuvre, il ne mange presque pas et est plus que docile ! Laissez-vous tentez, pour seulement dix millions ! OUI ! Dix millions pour ce garçon en pleine santé ! »

L’homme fit tomber ma veste, enfin elle restait accrochée à mes poignets, mais on pouvait clairement voir mon torse, mes cicatrices lorsqu’il me fit me retourner, les traces de coup de fouet de mon enfance et quand un maitre n’était pas satisfait de mes performances. Puis il expliquait en montrant mon corps tracé que j’étais vigoureux, argumentant sur le fait que j’avais l’air très fort et endurant. Je ne bronchais pas, pas du tout, je suis habitué, j’étais un objet de toute façon. Alors ? qui serait mon maitre en définitive.