Tonight we hunt!

Ca fait un bon moment que j’attends là sous la pluie, combien de temps exactement ? Je n’en sais rien, je ne sais pas lire l’heure, ça ne me servait à rien avant, alors pourquoi ça changerais aujourd’hui ? Peut-être qu’au final ça m’aurait aidé à savoir quand ma cible serait sortie de cette maison. J’étais à North Blue dans le royaume de Luvneel, je devais juste tué un gars, j’ai pas demandé pourquoi je me suis contenté d’obéir. C’était peut-être un test ou tout simplement un règlement de compte, mais ça m’importe peu, la seule chose qui m’intéresse c’est de satisfaire les désirs de mon maitre, enfin ma maitresse en l’occurrence, puisque la personne qui me possédait actuellement était une femme, une Yonko parait-il, enfin ça je m’en fiche complètement, je n’ai jamais prêté attention à ces histoires d’empereur pirate, de marines, de corsaires et autres clans. Enfin on m’a jamais non plus demandé si ça m’intéressait et encore moins éduqué pour que ça m’intéresse.

je baille soudainement, j’avais très peu dormis durant mon trajet jusqu’à cette ile, j’accusait la fatigue, mais ça ne m’empêcherait pas d’accomplir la mission qu’on m’avait confiée, enfin plutôt, exécuté l’ordre qu’on m’avait donné. Je suis adossé contre la maison en face de celle du gars que je devais supprimé, les bras croisés, parfaitement immobile et le regard braqué sur la porte, on aurait dit une statue, tellement insignifiant que personne ne remarquait ma présence, les rare passant ne prêtait guère attention moi plus de quelques secondes, le temps de se demander pourquoi j’avais les yeux jaunes surement, ou pourquoi je ressemblais à un ancien esclave, mais bon, tant qu’ils ne viennent pas me parler, c’est pas un soucis.

La porte de la maison que j’observe s’ouvre, et enfin l’homme sort, flanqué de deux gorilles, ce sont vraiment deux gorilles en plus, surement dressés. On dirait un dompteur de fauves dans un cirque, grand, une panse bien large et pendouillant hors du pantalon, un air méchant et sadique peint sur le visage… tout le style du méchant qui brutalise ses bêtes. Qui il est, je m’en fiche, je fonce droit devant moi, directement sur lui, aucune discrétion ni subtilité, je passe ses grades du corps, lent et gauche et lui tranche la gorge avec mes griffes. Il agonise au sol, mais je ne traine pas, je m’enfuis vite dans les ruelles, j’entends derrière moi des cris, des appels à l’aide.  Peine perdue, il ne survivra pas, les secours seront trop lent, les poursuivants éventuels ne me font pas peur non plus, je me dépêche de slalomer dans le dédale de rue que je traverse en courant avant de me stopper, reprendre un peu mon souffle, nettoyer le sang de la victime sur mes habits noirs, ce qui est pratique puisqu’on ne remarquera pas la nuance de couleur et je repars avec un air calme en arrivant sur la grande place, cherchant maintenant à regagner le port, en espérant que personne ne me reconnaisse.