Aussi blanc que le marbre

On m'avait promit des merveilles, un paysage de nâcre, des tours s'élevant dans une ville aux allures de forteresse. Et ils ne s'étaient pas trompés, nous n'y étions pas encore mais déjà à plusieurs miles de distance la mer avait prit une teinte opalescente. Brillant sous un soleil de plomb, le Royaume de Flevance s'étendait sous nos yeux ébahis. Le Cha'ar d'Assaut fendait cette mer claire, des dauphins suivant son sillage en bondissant hors de l'eau pour replonger accompagné de petits cris.

Moi, j'étais là, assis sur la proue du navire. Mes moustaches voletaient au vent, mon capuchon rabattu vers l'arrière en laissant ma frimousse de félin à l'air libre. Mes yeux fendus de ce rouge intense fixaient la lumière émanant de cette citée qui se dessinait de plus en plus nettement sous mes yeux. Dans mes mains, un livre relié de cuir que je feuilletais avec une attention distraite par ce paysage. Ce livre était ma liste d'avis de recherche, les visages barrés représentants tout ceux que nous avions déjà capturés jusque là. Derrière moi, des créatures en tout genre et de tout horizons s'affairaient à la tâche, nettoyage du pont et entretient du navire. Des hommes-bêtes, des animaux et des humains normaux se croisaient normalement sur le pont en rigolant et souriants.

- Eh Roh'lo ! Capitaine ! s'écriait une voix derrière moi, m'obligeant à me retourner pour remarquer que c'était Gendo, l'homme-ours, qui me parlait. La réunion commence dans dix minutes !

Me relevant lentement, m'étirant une fois debout je me retournais complètement vers le pont. Marchant sur celui-ci, je saluais mes hommes, tous s'apprêtaient déjà au combat. Car, en effet, nous n'étions pas ici pour le plaisir mais pour le boulot. Nous avions récemment été contactés par un riche homme d'affaire qui se trouvait être un ancien habitant de ce royaume devenu légendaire pour son histoire macabre. Evidemment, aujourd'hui cet homme n'était plus qu'un vieux crouton branché à des dizaines de machines pour tenter de le maintenir en vie. Et c'était d'autant mieux pour nous car ce vieillard était prêt à nous payer plusieurs dizaines de millions de Berrys simplement pour lui retrouver certaines affaires dans une demeure de la Ville Blanche.

En plus de cette mission des plus faciles, des informations récentes nous avaient rapportées la présence de plusieurs équipages pirates s'étant dirigés vers cette île au cours des dernières semaines. La rumeur la plus courante parlait d'une alliance entre plusieurs gros bonnets des Blues afin d'assoir leur souveraineté sur ces mers contrôlées par le Gouvernement Mondial. C'était le moment parfait pour faire une grosse prise. De plus, cette ville était désormais déserte, l'île entière l'était supposément. Il n'y aurait donc pas à se retenir de peur de blesser des civils, on allait pouvoir tout faire péter.

Entrant dans ma propre cabine, je rejoignais alors mes lieutenants tous réunis autour d'une table ronde sur laquelle était étalée une carte. Des endroits sur la carte étaient plantés de petits piques colorés représentants différents objectifs. L'auteur de toute cette stratégie n'était autre que Momo, cette petite boule de poile haute d'une cinquantaine de centimètres et douée de parole était un stratège iné.

- Blou Blou Blou, on est au complet, youpi ! chantonna Momo, faisant danser ses oreilles au-dessus de sa tête. Bon, alors les piques bleus représentent les objectifs à atteindre pour la mission du vieux Horu, personellement je vous proposes qu'on s'en occupe en premier lieu ou alors qu'on se sépare en deux groupes pour les deux missions.

- Et pour la maladie on fait comment ? l'interrompit Kalim, ce chien haut d'environs trois mètres une fois sur ses pattes arrières. Vous n'êtes pas sans savoir l'histoire de ce lieu, après je vous avoues que je ne m'y connais pas trop. Roh'lo, toi tu dois en savoir un peu sur cette affaire, non ? finit-il par me demander en tournant son regard canin vers moi.

Levant les yeux de la carte, j'observais mes compagnons alors qu'un léger sourire commençait à se dessiner sur mon visage. Evidemment que je m'étais renseigné sur cette histoire, j'en avais déjà entendus parler l'année précédente en me renseignant sur les maladies étranges de North Blue, celle-ci m'avait particulièrement intéressé. Dès lors que j'avais appris notre destination je m'étais renseigné du mieux que je pus à son propos, visitant plusieurs bibliothèques sur les îles sur lesquelles nous nous étions arrêtés pour récupérer des rapports des médecins ayant traités cette pathologie.

- Evidemment. répondis-je simplement, accompagnant cela d'un clin d'oeil en plus de mon sourire. Le Blanc de Saturne, tout a commencé suite à la découverte de ce plomb très rare tapissant les profondeurs de l'île. Les habitants ont pendant des siècles fabriqués leurs matériaux dans ce plomb si blanc et pur qu'il en était magnifique. C'est d'ailleurs ce qui donne cette couleur à toute l'île. Quoi qu'il en soit, une maladie a vu le jour, une épidémie de Céruse. C'est lent, très lent à se développer et déjà les gens avaient remarqués que l'espérance de vie baissait au cours des années. Mais la Céruse, ça a été la cerise sur le gâteau, des plaques aussi blanches que la neige qui recouvrent peu à peu votre peau, agissant également de manière interne en figeant peu à peu chaque organe. C'est horrible, atroce et aucun remède n'a encore été trouvé...

- Quoi ? s'exclama Rabz, lui et sa manie de couper la parole aux gens. Mais alors on risque aussi de tous se faire ...

- Tu me laisses finir oui, suceur de carottes ? lui coupais-je à mon tour la parole. Donc j'allai dire que nous ne risquions rien, cette maladie s'est construite en des centaines d'années chez les anciens habitants de l'île. A moins qu'on décide d'y passer le restant de nos jours on devrait rien craindre d'une petite aventure dans une cité aussi belle.

Ces petites précisions faites, nous pouvions passer à la suite de la stratégie, Momo nous exposant son plan et Kalim qui apportait souvent des idées pour compléter les possibilités de la mission. En tout cas, les équipes étaient faites. Momo et Kalim allaient mener la plus grande partie des membres de l'équipage prévus pour cette mission à l'endroit où étaient censés se trouver les documents et affaires que le vieil Horu voulait récupérer. Pendant ce temps, moi-même accompagné de Rabz, Gendo et une partie de nos troupes allions nous attaquer à la réunion de pirates qui se tenait dans la ville.

Le seul bémol était que nous ne connaissions pas l'endroit où s'étaient tous réunis ces pirates. Mais il était trop tard pour tergiverser et il n'y avait pas de solution miracle pour les débusquer, il faudrait mener l'enquête. Après tout, tant d'équipages se retrouvant ici, en croiser dans les rues relevait de la forte probabilité et alors en tirer des informations ne serait que plus facile pour retrouver leurs capitaines. Un plan basé sur des possibilités. Notre navire accosta dans une crique cachée depuis la ville, montant tous à bord de canots de bois dans lesquels nous ramions pour rejoindre la ville. Passant non loin du port nous pument compter les navires s'y trouvant et noter les pavillons. La liste que tenait Momo à propos de nos adversaires aurait put ressembler à une liste d'invitation à un joli carnage. Quoi, cela serait-il une prémonition ? Enfin bref, nous mettions à présent pied au port, il était temps pour l'aventure de débuter.

FICHE DE RP (C) MISS YELLOW

La cité blanche !

Nous venions de poser pied à terre, mes pattes foulant ces dalles aussi blanches que le marbre, chauffées par le soleil de plomb qui nous surplombait. Les hommes descendirent à leur tour des barques alors que je rabattais mon capuchon sur ma tête. Devant nous s'étendait la légendaire Ville Blanche, ayant perdu de sa blancheur, la végétation reprenant ses droits en recouvrant tout les bâtiments de lianes et de lières. Des racines éclataient les dalles blanches par endroits, des arbres grimpaient aux coins des maisons en déchirant la roche au fil du temps.

Selon mon humble avis, ce paysage était magnifique, sûrement bien plus que ce que cette ville n'était autrefois. Bien que la nature repoussait de manière splendide, celle-ci était tout aussi blanche que le reste, à croire que notre présence n'était qu'une tâche colorée sur une toile vierge. Nous avions débarqué près du port, de notre position on pouvait apercevoir les grands mâts et les pavillons flottants au vent. En tout, une dizaine de navires pirates et de nombreux forbans encore restés à bord. Ceux-ci posaient un réel problème, tout d'abord parce qu'ils pouvaient nous apercevoir et prévenir leurs capitaines en réunion ou bien nous prendre à revers lors de l'attaque. C'était un risque bien trop grand pour qu'on l'ignore, ainsi avant de passer à nos missions et nous séparer en deux groupes, nous nous approchions des navires en restant discrets. Certains de mes hommes étaient restés dans les barques, longeant le port en attendant notre signal.

A quattre pattes, je me déplaçais rapidement devant mes hommes ceux-ci avançant baissés. Me cachant derrière des murs et des caisses je finis par me cacher derrière une pile de caisses posées juste à côté du navire le plus proche. Un peu plus loin devant moi, cinq hommes discutaient tranquillement, leurs rires gras se répercutants à travers les rues. J'entendais également les hommes à bord qui parlaient, ils ne semblaient pas très nombreux par navires, pas plus d'une dizaine par bâteau.

- Te fous pas d'ma gueule Terry, la dernière fois face àux Frères Bandidos c'est toi qui te chiais dessus ! s'exclama l'un d'eux, éclatant de rire devant la mine déconfite de son compagnon.

- Tu déconnes ! Quand ils t'ont regardés tu t'es mis à pleurer, il a fallut que je t'écrases le pied pour pas qu'on passe pour des cons ! répondit un autre.

Pendant que ces types essayaient de décider qui avait la plus grosse paire parmi eux, j'étais déjà passé à l'action, plaçant ma main à plat contre le sol. Celle-ci commença à se dématérialiser, se transformant en un petit nuage blanchâtre, parfait en ces lieux où tout brillait d'une lumière étincelante. Avançant tel un serpent sur le sol, le gaz se faufilant sur et dessous les dalles, se faufilant dans tout interstices qui lui permettraient de s'insinuer jusqu'à ces hommes. Ceux-ci continuaient leur conversation sans même se douter qu'un danger les guettais.

Se faufilant jusqu'à leurs pieds, le gaz remonta le long de leurs jambes en passant sous leurs vêtements. Le procédé me demandait particulièrement de concentration et de temps mais, ainsi couvert par mes avis derrière moi et caché derrière ces caisses je ne risquais pas grand chose. Remontant sous leurs hauts, le gaz finit par ressortir dans leurs nuques, commençant à attirer l'attention de l'un d'eux qui s'apprêtait à dire quelque chose.

- Eh Gordon, c'est quoi ce truc qui te sort du...commença-t-il, le filet blanc passant subitement devant son visage avant d'entrer dans sa narine, son corps ayant un léger spasme avant qu'il ne s'écroule au sol sous le regard médusé de ses compagnons.

- Bordel ! Qu'est-ce qui s'est pass...fit un autre avant de connaître le même sort.

Les trois autres n'eurent pas le temps de moufter que le gaz pénétrait dans leurs narines à leur tour. Agissant rapidement chez des personnes si faibles, les cinq hommes se retrouvèrent tous allongés au sol à dormir paisiblement. D'un signe de la tête, j'invitais mes compagnons à me rejoindre, sortant de ma cachette pour rejoindre les corps. Trois minks s'occupèrent de les attacher pendant que le reste de l'équipage se disperçait sur toute la longueur du port, assommants discrètement les quelques hommes présents sur les quais.

D'autres se tenaient prêts à l'abordage, accrochés aux cordages des navires en attendant les ordres. Kamil, Momo, Rabz et Gendo étaient partis mener leurs troupes pour les différents navires. Dix en tout pour un peu moins d'une centaine d'hommes, une attaque portée en même temps. Moi, je me trouvais déjà à bord du premier navire, ayant dû endormir deux autres hommes à l'arrière pour pouvoir y monter discrètement. Levant alors ma main au-dessus de ma tête, je relâcha une petite sphère gazeuse innofensive de couleur rosée qui fut propulsée haut dans les airs et assez lentement. Lorsque les hommes sur les navires remarquèrent cet étrange phénomène, ils se passèrent le message et observèrent la petit boule rose monter petit à petit dans le ciel. Haut, toujours plus haut. Et mes hommes l'avaient remarqués eux aussi. Soudain, la boule explosa en un petit nuage rose qui se dispesa l'instant suivant, le signal avait été donné.

Soudainement, mes hommes gimpèrent à bord des navires, assomant ou égorgeants discrètement ces hommes concentrés sur ce phénomène étrange. Mais, rapidement, ils furent repérés et les combat commencèrent. De mon côté, j'avais déployé mon gaz soporifique, celui-ci avançant à mesure que moi-même j'avançais. J'avais murmuré quelques mots comme une douce mélodie.


Se déployant tout d'abord lentement au sol en recouvrant les pieds de quiconque se trouvait sur le pont du navire, le gaz commença à s'épaissir en enfermant toutes personnes sur le pont dans un nuage de gaz endormant. Mes compagnons, me connaissants très bien m'avaient laissés me charger de ce navire tout seul, mes gaz les atteignant également tant que nous ne trouverions pas de masques à gaz pour eux. En une minute le navire dont je m'occupais n'était habité que par des pirates endormis. Mon corps se changea alors brutalement en gaz, s'envolant au-dessus du navire pour passer sur celui d'à côté et aider mes troupes à réduire ces hommes au silence. Notre supériorité numérique et notre stratégie finirent par payer et en quelques minutes le silence retomba sur le port. Selon mes hommes, aucun message n'avait été transmi, c'était un succès.

Désormais, nous nous tournions tous vers la ville. J'ordonnais à certains Minks et hommes de mon équipage de rester sur les navires et les saboter afin d'empêcher toute fuite de la part des Pirates. De plus, les calles seraient sûrement remplies de trésors que nous nous empresserions de récupérer une fois nos missions accomplies et nos adversaires menottés. Descendants des navires, les deux groupes se formèrent. Le mien, bien plus mince, simplement composé de Gendo, Moi, Rabz et de cinq lapins des neiges de drum, partîmes dans les ruelles étroites de la ville tandis que le second groupe longeait les quais. Les choses sérieuses allaient commencer.

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